Entre 1508 et 1517, Raphaël réalise au Vatican des séries de fresques pour les appartements privés (Stanze) du Pape Jules II. C'est dans l'ensemble des fresques décorant la première salle : la Stanza della Segnatura que se trouve l'École d'Athènes, chef-d'œuvre de l'art de la Renaissance et illustration de l'Humanisme. La décoration de la "Chambre de la Signature" a commencé une année après celle de la Chapelle Sixtine par Michel-Ange. Il s'agissait de deux commandes pour deux endroits aux fonctions évidemment différentes: liturgiques pour la Chapelle, judiciaires pour la Chambre, qui devait servir de tribunal. L'ambition de Raphaël était de composer une vaste synthèse: celle de la pensée antique d'une part et, en face, celle de la pensée chrétienne et humaniste, dans La Dispute du Saint-Sacrement (qui est en réalité une Adoration du Saint-Sacrement).Bref, illustrer «l'accord entre le monde antique et la spiritualité chrétienne» selon Chastel
[...] Raphaël, alors que la fresque étant terminée, ajouta un personnage, Héraclite, sous les traits de Michel-Ange. Il représenta son confrère sous les traits d'un philosophe grec. Un manifeste humaniste Cette fresque témoigne également de la Renaissance. En effet, elle fut peinte à l'apogée de ce mouvement qui redécouvre l'Antiquité au travers de techniques nouvelles. Pour Raphaël, comme pour les autres artistes du XVème siècle, les sciences, à savoir les mathématiques, la géométrie, la perspective et la théorie de la lumière et des couleurs sont un mode de connaissance de l'univers. [...]
[...] Humanisme est donc une doctrine philosophique qui fait de l'être humain une valeur suprême. Cette fresque met en évidence des idées nouvelles telles que Humanisme dépeint, par exemple par la représentation de certains personnages antiques sous les traits de contemporains de Raphaël, mais elle mentionne le passé avec notamment les statues d'Apollon et d'Athéna, deux dieux grecs de l'Antiquité, ainsi qu'avec la représentation d'hommes de connaissance. En effet c'est à travers le savoir et la connaissance qu'est introduit le thème religieux. [...]
[...] av.J.C.), Alcibiade, homme politique (450-404 av.J.C.) et Zénon. A droite, on découvre Zoroastre av.J.C.), prophète et réformateur iranien, et au pied d'Aristote, assis sur les escaliers, Diogène ap. J.C.), vulgarisateur de la philosophie grecque qui nous a légué des textes précieux, notamment des lettres d'Épicure. La plupart de ces personnages ont vécu sous l'Antiquité mais Raphaël a amené une touche personnelle en insérant dans cette fresque des personnages qui lui sont contemporains ou en représentant des philosophes grecs antiques sous les traits d'illustres personnages de la Renaissance. [...]
[...] Le débat implicite de cette fresque serait la place de la vérité et du réel, et est mis en valeur par la composition symétrique de la fresque. Ces deux illustres philosophes sont entourés par d'autres personnages disposés aussi de façon assez schématique. On trouve d'abord leurs disciples respectifs plus ou moins connus. Du côté de Platon, se place Socrate (469-399 av. J.C.), son maître, père de la dialectique. A gauche, au premier plan, on reconnaît Épicure, Héraclite, Parménide et Anaximène de Milet qui sont quatre philosophes grecs. [...]
[...] Il sont répartis assez régulièrement dans un espace qui les dépasse beaucoup et qui forme, de par à sa structure, presque une route vers un autre espace, celui de la raison pure. C'est bien ce mouvement général qui, contrairement au tableau de Jordaens, construit et guide l'œuvre. Dans Jésus chassant les Marchands du Temple, le tumulte pictural supérieurement organisé, le triomphal enchaînement de formes généreuses et dynamiques, les somptueuses architectures parfaitement éloquentes, la richesse des tons constitue en fait une plénitude plastique, pure peinture faite de tous les plaisirs visuels: en un mot, le sommet du Baroque. [...]
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