La divine comédie, Dante, William Blake, 1824-1827, courant romantique, manifestation du sublime, art médiéval
William Blake est un artiste aux multiples facettes. À la fois poète, peintre et graveur, il naquit en 1757 et décéda en 1827, n'ayant pu terminer ces illustrations de la divine comédie de Dante. De son vivant, il ne fut apprécié et soutenu que par ces confrères et quelques rares mécènes tels Linell ou Butts. C'est à sa mort que son travail fut reconnu, de ces poèmes enluminés à ces gravures mystiques, en passant par sa technique d'eau forte en relief qu'il a lui-même inventée afin d'imprimer chez lui à moindre coût. Blake se dit être inspiré par ces visions. Il se crée sa propre mythologie, et peint un monde empreint de mysticisme. Peintre d'histoire, il s'approprie des périodes légendaires et y inclut son imaginaire.
De nature protestataire, il s'oppose violemment aux institutions, au régime monarchique, à l'académisme ainsi qu'à la volonté sociétale de reconnaissance des personnes comme une unité et non comme un ensemble d'individualités aux personnalités diverses.
[...] Ainsi, l'on peut citer ces nombreux poèmes enluminés comme ces gravures, qui sont un exemple type de ce que les romantiques percevaient de l'art médiéval. Blake nommait ces poèmes des chants en hommage à la tradition lyrique des chants dans les pièces de Shakespeare. Les chants d'innocence et les chants d'expériences sont les deux grandes œuvres de Blake et vous allez pouvoir remarquer que ces poèmes s'inspirent grandement de l'art médiéval. En effet, l'on peut voir dans Introduction, dans le poème Le Tigre, la rose malade, ou encore dans la chanson de la nourrice, une influence certaine du médiévisme cher aux romantiques. [...]
[...] Les illustrations de la divine comédie sont un parfait exemple du regain d'intérêt des romantiques pour l'art médiéval. L'aquarelle la punition des voleuses, symbolise tout ce qui a fait de Blake sa renommée. On y voit le thème de l'enfer et du diable représenté ici sous la forme de serpents enveloppant les femmes ayant commis le délit de voler. Les corps sont parfaitement proportionnés et dessinés, et la musculature y est apparente. De plus, les formes sont tourbillonnantes et ondulantes, rompant ainsi avec les formes rectilignes de l'art grec considéré comme parfait par les classiques. [...]
[...] Cependant, Blake n'était pas en accord avec la pensée religieuse de Dante, mais ces aquarelles ne sont pour la plupart d'entre elles qu'une simple illustration de l'œuvre de Dante, la divine comédie. La divine comédie de Dante Alighieri est une œuvre littéraire recouvrant de nombreuses caractéristiques de la littérature et du style médiéval : inspiration religieuse, intention moraliste, mais elle est aussi innovante par sa représentation dramatique de la réalité. L'œuvre aborde à de nombreuses reprises la dualité du bien et du mal, thème pour lequel Blake s'est passionné. [...]
[...] L'Angleterre du 19e siècle voit quant à elle apparaitre la renaissance du style gothique, c'est le gothic revival. L'esprit gothique est étudié à travers la littérature poétique de Dante, Shakespeare ou Milton, mais aussi à travers l'architecture avec notamment la cathédrale de Westminster. Cathédrale qui, nous le verrons par la suite, inspira fortement Blake. Blake recherche dans ces œuvres la manifestation du sublime. Cette notion de sublime a été théorisée en 1755 par Burke, dans : de l'origine de nos idées philosophiques du sublime et du beau. [...]
[...] En effet, ces œuvres telles l'aquarelle de Cerbère, montre tout l'imaginaire de Blake, la vision qu'il se faisait du moyen-âge, au demeurant par l'existence d'un enfer, peuplé de créatures fantastiques monstrueuses et musculeuses. La représentation des corps musculeux soulignés par des ombres et des couleurs tantôt vives, tantôt sombres est une constante chez Blake, de même que les formes arrondies. Par ces illustrations de la Divine comédie de Dante, William Blake se crée une mythologie dont sa représentation traduit les visions mystiques qu'ils percevaient, tout en s'inspirant de l'art médiéval ou encore du style gothique. En effet, William Blake se dit tirer son énergie créatrice de ces visions mystiques. [...]
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