Selon l'économiste Clare McAndrew, « la réalité c'est que l'art est produit, acheté, et vendu par des individus et des institutions travaillant au sein d'un tissu économique ne pouvant contourner les contraintes matérielles et les contraintes du marché.
[...] En ce sens, en ce qui concerne l'art contemporain, pour Catherine Choron-Baix et Franck Mermier, « des centralités régionales se constituent et irriguent des marchés de l'art longtemps restés à la marge, qui se raccordent ainsi aux flux mondialisés des échanges symboliques, de l'économie du désir et des investissements financiers. Si les États-Unis et l'Europe concentrent toujours la majorité des foires internationales d'art contemporain, la part des artistes non-occidentaux, notamment asiatiques, a fortement augmenté ces dernières années (Choron-Baix, Mermier, 2012). De plus, le marché de l'art ne peut plus se considérer à travers uniquement les salles de vente prestigieuses telles Sotheby's, Christie's ou encore Drouaud, ou uniquement à New-York, Londres ou Paris. En effet, l'art se vend autant dans les galeries, les foires ou les biennales. [...]
[...] De fait, nous pouvons, à la lumière des propos de ce spécialiste, apprécier qu'actuellement, le marché de l'art est un marché dynamique. Prenons quelques chiffres à valeur de démonstration. En 2017, la fameuse société de vente Christie's a fait progresser de 26% son chiffre d'affaires, aidé il est vrai par la vente du Salvator Mundi attribué au maître italien de la Renaissance, Léonard de Vinci, pour la somme de 450 millions de dollars, près de millions d'euros. Toutefois, une question demeure. Doit-on parler d'un marché de l'art ou des marchés de l'art ? [...]
[...] De fait, chaque entité peut se prévaloir de spécificités. Ensuite, il faut évidemment rappeler le « gouffre » qui existe entre les salles de vente prestigieuses et les milliers de galeries d'art de part le monde qui tente chaque jour de vendre des œuvres d'art. C'est en ce sens le propos de Nathalie Moureau et de Dominique Sagot-Duvauroux. Selon ces auteurs, « au-delà des quelques collectionneurs qui se réunissent à l'occasion de grands événements mondains, de nombreux autres agissent dans l'ombre et soutiennent la scène émergente, prêtant des ateliers, organisant des expositions, aux côtés de galeries audacieuses. [...]
[...] En somme, suite à ce propos aux accents revendicatifs, nous devons considérer que le marché de l'art est hétérogène dans la mesure, où dans notre monde globalisé, la pluralité des acteurs, le poids de certains grands noms de l'Art face à la aux trop nombreux artistes inconnus, sans oublier la multitude des supports plastiques finissent par nous convaincre de parler des marchés de l'art plutôt que du marché de l'art en général. En effet, continuer à parler au singulier ne permet plus d'apprécier comment l'art se vend ou s'achète au quotidien, vu la pluralité des pratiques actuelles. Il va de soi que ces évolutions seront encore grandes dans un futur proche. De fait, l'appellation « marchés de l'art » sera davantage popularisée dans les milieux concernés et en dehors. À moins que le terme de « marché » perde son sens à son tour ? [...]
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