Archéologie antique - Egypte antique - art funéraire - Pharaon - Deir el-Médineh - artisans
Niché dans un vallon désertique de la montagne thébaine, en Haute-Égypte, face à Louxor, le site de Deir el-Médineh abrite les vestiges de l'agglomération et de la nécropole de la communauté d'artisans et d'ouvriers qui ont travaillé au creusement et à la décoration des tombes de la Vallée des Rois.
Après une période de troubles de 25O ans, les pharaons de la 18e dynastie règnent sur une Égypte réunifiée avec Thèbes pour capitale. Dès lors, ils installent leur nouvelle nécropole sur la rive ouest du Nil. On considère que Thoutmosis Ier fut le 1er pharaon à y avoir été enterré. Il serait donc le fondateur du village en raison de la présence de briques estampillées à son nom, bien qu'il subsiste un doute sur l'emplacement de la tombe de son prédécesseur Aménophis Ier. Celui-ci avait déjà abandonné le cimetière royal situé au nord de la nécropole thébaine (Dra Abou el Naga). Le changement de site de la nécropole royale ont conduit les artisans à suivre leur pharaon et à construire un village au plus près des chantiers royaux. Après une série de troubles politiques, Ramsès IX est le dernier pharaon de la XXe dynastie et le dernier à avoir édifié une tombe dans la Vallée des Rois. Avec l'abandon des nécropoles royales, la raison d'être du village de Deir el Médineh prend fin et les habitants quittent le site. Peu à peu, le sable a recouvert le village et celui-ci a été oublié.
Il faut attendre le XIXe siècle pour que le site de DEM soit exploré par les archéologues. Les premières fouilles sont dues aux consuls Drovetti et Salt qui ont rassemblé des collections d'antiquités pour les vendre aux musées d'Europe. Ainsi, le musée de Turin, le British museum et le Louvre ont acquéri des oeuvres exceptionnelles. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, Mariette et Maspero créent le Service des Antiquités d'Egypte pour sauvegarder le patrimoine pharaonique. Les premières fouilles régulières sur le site ont été commanditées par les musées dont celui de Turin, entre 1905 et1909 : Mission italienne conduite par Ernesto Schiaparelli. La tombe de l'architecte Khâ a été mise au jour : son contenu a révélé un ensemble éblouissant d'objets de la vie quotidienne du village.
En 1917 : l'I.F.A.O. (Institut Français d'Archéologie Orientale) obtient la concession du site. Sous la conduite de l'archéologue Bernard Bruyère (1879-1971), les vestiges font l'objet d'un dégagement systématique et rationnel de 1922 à 1951. En 1928, mise au jour de la tombe de Sennefer, en 1935, mise au jour du village, entre 1949 et 1951, fouille du « grand puits », qui a livré des milliers de tessons de poterie, ainsi que des ostraca. =un produit archéologique d'une richesse inestimable.
Dès lors, grâce à la richesse de ces sources, le site de Deir el-Médineh est unique pour notre connaissance de l'Égypte pharaonique par le caractère profane et civil de ses vestiges. Les maisons du village, les tombes et les objets découverts ont permis de reconstituer la vie quotidienne de ces familles, dont les hommes se consacraient à « la Grande et Noble Tombe de millions d'années » c'est à dire à la tombe du pharaon.
Le site de Deir-el-Médineh a alors été classé au Patrimoine Mondial de l'UNESCO, en 1979, selon les critères 1, 3 et 6. Le site doit représenter un chef d'oeuvre du génie créateur humain (1). Il doit apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue (3). Il doit être directement ou matériellement associé à des évènements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des oeuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle (6).
Par ailleurs, ce qui fait la particularité du village de Deir-el-Médineh est son état de conservation. En effet, il apparaît comme le site civil le mieux conservé de toute la Vallée du Nil. Il doit son étonnant état de conservation au fait qu'il était établi en plein désert. N'ayant pas d'eau à offrir aux populations tentées de s'installer là et n'étant jamais touché par la crue du Nil, Deir el-Médineh a été recouvert par les sables au fil des siècles, après son abandon à la fin du Nouvel Empire (vers 1100 avant J.-C.). Le site doit donc son excellent état de conservation à sa situation géographique dans le désert et à l'écart des points d'eau qui auraient pu maintenir un peuplement permanent. Néanmoins, aujourd'hui, ce site est souvent négligé par les groupes de touristes qui préfèrent visiter les grands temples de Deir-el-Bahari ou les nécropoles royales entres autres. Dès lors, le site est préservé de toute détérioration abusive.
[...] Un mur bas d'entrecolonnement sépare l'hypostyle du pronaos (vestibule). De chaque côté de sa porte à linteau brisé, il relie deux colonnes engagées aux deux piliers d'ante représentant un sistre hathorique. Trois portes s'ouvrent sur le pronaos, donnant accès à trois sanctuaires naos) : celui de gauche est dédié à Amon-Rê-Osiris. Amon reçoit l'offrande du souverain en compagnie de des déesses Hathor, Maât, Nout, Isis et Nephtys. Sur le linteau de la porte à l'intérieur de la chapelle, représentation d'Hathor-Maât sous forme d'une vache. [...]
[...] La première pièce ou vestibule donnait sur la rue. On y accédait en descendant quelques marches. Des niches étaient aménagées dans les murs pour recevoir des statuettes divines et votives ou de petites lampes à huile pour l'éclairage nocturne. Il y avait aussi une construction rectangulaire en briques, une sorte de lit, dont on a supposé qu'il pouvait servir de lit pour les accouchements. En effet, on a retrouvé des décors de scènes de gynécées où le dieu Bès présidaient aux accouchements et protégeaient les lits. [...]
[...] Philopator (qui aime son père) est le surnom de trois rois de la Dynastie des Ptolémées : Ptolémée IV, Ptolémée XIV, Ptolémée XV Césarion. [...]
[...] Dès lors, ils installent leur nouvelle nécropole sur la rive ouest du Nil. On considère que Thoutmosis Ier fut le 1er pharaon à y avoir été enterré. Il serait donc le fondateur du village en raison de la présence de briques estampillées à son nom, bien qu'il subsiste un doute sur l'emplacement de la tombe de son prédécesseur Aménophis Ier. Celui-ci avait déjà abandonné le cimetière royal situé au nord de la nécropole thébaine (Dra Abou el Naga). Le changement de site de la nécropole royale ont conduit les artisans à suivre leur pharaon et à construire un village au plus près des chantiers royaux. [...]
[...] Ils sont autant de témoignages qui évoquent des pratiques régulières d'hygiène et de soin : huiles et onguents pour entretenir la peau et se parfumer ; nécessaires pour la coiffure (épingles, peignes, miroirs Photo Peigne et épingle à cheveux en bois : les objets de toilettes sont nombreux dans les tombes de la XVIIIè dynastie, ils étaient en bois ou en ivoire) et produits de maquillage. Par exemple : photo nécessaire de maquillage : ces deux pots à kohol sont taillés dans la pierre. Les Égyptiens, femmes et hommes, utilisaient les fards pour protéger leurs yeux du soleil, de la poussière et des insectes. [...]
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