Le "Cratère d'Antée", conservé au Musée du Louvre à Paris, est une œuvre réalisée entre 515 et 510 avant J.-C par Euphronios. Artisan athénien de la fin du VIe et du début du Ve siècle av. J.-C., il participa à l'élaboration du style attique à figures rouges avec d'autres peintres tels que Phintias et Euthymèdes. Cette révolution artistique et technique dans l'art de la céramique remplacera à terme le style à figures noires qui dominait jusque-là, la période archaïque. Euphronios s'illustre en signant de nombreuses œuvres à caractère mythologique ou ayant trait à la vie quotidienne de ses contemporains. Avec ce cratère en calice, d'une hauteur de 44,8 cm et d'un diamètre de 55 cm, le peintre s'adonne à ses deux registres de prédilection.
[...] Le jeune aulète figure au centre de la composition. Il est entouré par trois autres éphèbes, qui se tiennent assis de part et d'autre de l'estrade. Chacun tient un long bâton pastoral, le pedum, que l'on pourrait attribuer au dieu Pan[2] ou à la Muse Thalie, qui préside à la poésie pastorale et comique. Le personnage du centre est peint en train de monter sur son estrade, tenant dans sa main gauche, l'aulos et dans la main droite, le bas de son chiton. [...]
[...] Cependant, cette œuvre montre un attachement très présent dans la nouvelle génération du quartier du céramique à Athènes, celui de peindre des moments de la vie des citoyens de la cité. Annexes Bibliographie - J. Boardmann, Les Vases athéniens à figures rouges, la période archaïque, Thames & Hudson, Paris - P. Commelin, Mythologie grecque et romaine, Pocket, Paris - A. Rich, Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, Editions Molière, Paris Commelin, Mythologie grecque et romaine, p Pan est selon la mythologie le dieu qui inventa la flute. Fig : Le concours musical Fig : La lutte entre Héraclès et Antée. [...]
[...] Le combat figure au centre de la composition. Deux femmes de part et d'autre de la lutte, tendent le bras vers l'action, comme pour nous indiquer la présence d'un haut fait. Elles portent une tunique et un manteau. La femme de gauche porte en plus un bonnet phrygien. Leur proportion dans le cadre par rapport à celle des combattants souligne l'importance donnée aux deux personnages du centre. Caractère de l'œuvre du peintre, tous les noms des protagonistes sont incisés sur le vase, permettant de reconnaitre chacun des personnages. [...]
[...] Son visage est marqué par l'effort, la souffrance : il serre les dents, la bouche entrouverte, ses yeux regardent vers le ciel, montrant que sa fin est proche. La différence dans le traitement de la chevelure et de la barbe, montre l'antagonisme entre les deux personnages. Le Grec bénéficie d'une coupe parfaitement dessinée, avec des boucles ordonnées qui entourent le visage. Alors que le Libyen a les cheveux hirsutes, traitées par des coups de pinceau grossiers, la moustache et les sourcils bien accentués, faisant ressortir leur opposition. La seconde face du cratère nous montre un concours de musique (fig. 2). [...]
[...] Entre une créature mythique et un demi-dieu. Ces oppositions entre Grecs et Barbares se retrouvent dans la description des caractères anatomiques de l'un et de l'autre des protagonistes du combat (cf. supra). Le héros grec est soigné, calme et méthodique, antagonisme parfait du personnage d'Antée. La scène de l'aulète, appuierait en ce cas, la puissance de la culture grecque sur l'inculture barbare. Une autre interprétation montrerait que ce combat mythologique met en avant la difficulté à laquelle l'aulète va se confronter. [...]
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