Succédant au mouvement romantique, les orientalistes représentent une véritable césure fondée sur des qualités d'observation d'un peuple, d'une culture et de mœurs jusqu'alors peu connus. Il est vrai, aussi que l'Orient renvoie une image mystique qui a su inspirer les artistes et faire rêver le public occidental.
Des artistes venus d'horizons différents se sont épris de ces terres lointaines. De Gérôme, peintre néo-grec à Delacroix, chef de file des romantiques, les raisons qui ont amené les artistes en Orient sont aussi différentes que les regards portés sur cette région du monde. Le contexte historique a favorisé ces expéditions à travers l'ouverture des pays du Maghreb à la France, les échanges politiques, diplomatiques, etc., sans pour autant conditionner ces points de vue. Chaque artiste avait la liberté de l'expression de son art.
L'Exposition coloniale de 1931 est la conclusion de ce mouvement, et prouve que l'Orient a été une source vivante d'inspiration sans précédent.
[...] Refusant ce qu'il appelle le côté danse du ventre et se disant anti pittoresque Matisse s'attache aux recherches plastiques. Il approfondit ce qu'il avait vu à Munich lors de la grande exposition d'art islamique de 1910. La révélation m'est donc venue de l'Orient Sa démarche décorative est clairement empruntée à l'Orient. Le tapis, par exemple, est un modèle beaucoup utilisé. Le Café arabe ; 1913 ; musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg En ce qui concerne le sujet, on peut rapprocher cette œuvre d'une Rue à El Aghouat de Fromentin. [...]
[...] Chaque artiste avait la liberté de l'expression de son art. L'Exposition coloniale de 1931 est la conclusion de ce mouvement, et prouve que l'Orient a été une source vivante d'inspiration sans précédent. A travers le mouvement orientaliste, l'art occidental va donc s'enrichir d'éléments de l'art oriental et connaître un engouement qui perdurera au XXe siècle. Bibliographie PELTRE Christine ; Les Orientalistes ; Hazan ; Paris ; 1997 La maison de Pierre Loti à Rochefort ; Centre des musées nationaux ; Ed. [...]
[...] L'apothéose chromatique que mentionne Klee dans son journal le rapproche de Matisse, tout deux veulent peindre un orient mental Les préoccupations des artistes du XXe siècle sont différentes de celles de leurs prédécesseurs, dans le sens où ils sont dans un principe de recherche d'un Eden et d'un idéal. L'Orient n'est plus une découverte, il est connu et exploré. Cependant, Matisse comme Klee y trouvent cette force de la couleur et cette résonnance de la lumière, si différentes de celles qu'ils connaissaient en Occident. C'est cette même intensité qu'ont connu les artistes du XIXe. Succédant au mouvement romantique, les orientalistes représentent une véritable césure fondée sur des qualités d'observation d'un peuple, d'une culture et de mœurs jusqu'alors peu connus. [...]
[...] Une quête personnelle L'orientalisme traditionnel imprègne durablement les comportements. Paul Gauguin (1848-1903) a ainsi été marqué par l'exotisme de son temps. C'est un roman de Loti qui l'a en partie poussé à s'embarquer pour Nouméa en 1891, et les premiers tableaux tahitiens ne sont pas sans rappeler, dans l'attitude des personnages ou la composition d'un groupe, les Femmes d'Alger de Delacroix. Henri Matisse (1869-1954) passe deux hivers successifs au Maroc, en 1912 et 1913. Lui aussi a été inspiré par les voyageurs précédents : J'ai trouvé, dit-il, les paysages du Maroc exactement tels qu'ils sont décrits dans les tableaux de Delacroix et les romans de Pierre Loti. [...]
[...] La continuité du mouvement orientaliste au XXe siècle Un art colonial La colonisation s'accélère à la fin du XIXe siècle et l'inspiration orientaliste prend, en France, un nouvel essor. En 1893, est créée par 14 membres fondateurs, dont Paul Leroy et Etienne Dinet, la Société des peintres orientalistes français qui s'engage, selon son président et conservateur du musée du Luxembourg Léonce Bénédite, à faire aimer les races indigènes, pénétrer et comprendre leur civilisation, leurs mœurs, leur histoire, leurs arts, qui appartiennent [à la France] comme autant de richesses provinciales L'exposition coloniale de 1931 rassemble une rétrospective d'art musulman et les grands maîtres de l'orientalisme, tels Delacroix et Chassériau, ainsi que les peintres oubliés comme Alfred Dehodencq (1822-1882). [...]
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