La chevelure fut peinte par Henri Edmond Delacroix (dit Cross), en 1892. C'est une huile sur toile de 61 cm de hauteur sur 46 cm de largeur. Elle est signée en bas à gauche «H.E.Cross ». Elle est conservée au musée d'Orsay, à Paris, sous le numéro d'inventaire RF 1977-128.
A ses premiers temps, La Chevelure appartint à une collection particulière à Paris. Ensuite, elle se retrouva à la galerie Lorenceau, toujours à Paris. Puis, elle fut acquise par le Musée National d'Art Moderne de Paris en 1969, qui le reversa au Louvre en 1977, pour attribution au Musée d'Orsay où l'on peut encore l'admirer.
La Chevelure représente une jeune femme se peignant les cheveux, d'où le titre. On n'aperçoit rien de son visage, ça n'est donc pas un portrait malgré le cadre resserré et coupé et l'absence de décor de fond. La chevelure assez rousse est abondante et gonflée.
La technique utilisée par l'artiste appartient au courant divisionniste (aussi appelé pointilliste). Il ne semble exister ni esquisses, ni variantes pour cette peinture. Cross a manifestement oeuvré dans son atelier pour ce sujet, en employant directement la peinture sur la toile, sans dessin préparatoire, comme il était habitué à le faire.
[...] Il illustra également certaines couvertures du journal Les Temps Nouveaux de J. Grave. Il s'engagea politiquement et se joignit aux anarchistes, partageant leurs idées: Je veux peindre le bonheur, les êtres heureux que seront devenus les hommes dans quelques siècles quand la plus pure anarchie sera réalisée affirma-t-il. En 1891, il présenta le portrait de Mme Hector France à la société des Indépendants, ce qui lui permit d'associer réellement son nom à celui des impressionnistes par cette première toile divisée juste avant de s'installer définitivement au milieu des paysages méditerranéens qui le ravissaient tant. [...]
[...] La Chevelure représente la femme dans son aspect fondamental de l'époque, de longues mèches gracieuses et sensuelles. Peu avant sa mort, il semblait avoir atteint l'apogée de son art, dans la maîtrise des couleurs comme dans sa technique. Annexes Annexe 1 : La Chevelure, par Henri Edmond Cross Annexe 2 : Vénus, par Ingres Annexe 3 : Jeunes filles au bord de mer, Puvis de Chavannes Annexe 4 : Jeune femme se poudrant, par Seurat Annexe 5 : Femme à la toilette, par Signac Annexe 6 : Femme se coiffant, par Degas Annexe 1 une nature morte et un portrait sombre L'artiste homonyme : Delacroix Eugène. [...]
[...] Les lignes sont en majorité des courbes, dégageant ainsi une impression de sensualité. Pourtant, celles-ci sont parfois rompues, comme par exemple la ligne supérieure du bras coupée par celle de l'avant-bras. On retrouve ce phénomène dans les plis de la jupe, où l'on note des lignes plus rigides et brisées que rompues. On peut également citer les valeurs morales des lignes, sur lesquelles Charles Blanc a travaillé, ayant publié Grammaire des arts du dessin en 1867. Selon lui, les obliques ascendantes induisent la gaieté alors que les obliques descendantes produisent plutôt de la tristesse. [...]
[...] Le bras est composé des mêmes couleurs que la trame de fond, les parties dans l'ombre se fondent pratiquement avec le fond, tandis que la chair éclairée paraît plus distincte, car lumineuse. La touche est précise, ronde et recouvre uniformément la toile. Ainsi, la facture n'est pas uniforme et l'amas de points donne un petit côté irréaliste à la composition. Cette technique du pointillisme est une application des théories sur la division de la couleur en ses composantes primaires et secondaires. Le jeu des points de couleurs et leur association amènent un effet particulier qui trompe l'œil : le mélange optique. [...]
[...] Le modelé du corps la jeune femme est rendu par un jeu d'ombres sur les bras, seule chair qui apparaît. L'inclination du peigne imprime un effet de volume, tout comme les ondulations dans la chevelure et les plis de la jupe. On ne remarque aucun détail, les formes sont pleines et simples. Pour ce qui est des couleurs, on note des teintes simples et une palette assez réduite à quelques couleurs primaires et secondaires, dû à la technique du divisionnisme. On trouve des points bleus, ocre, verts, violets et quelques points blancs. [...]
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