Ce sera quelle cuisson, art contemporain, anthropophage, cannibalisme littéral, vision européenne du corps
« Tupi or not tupi ? ». Manger la culture colonisatrice, telle est la revendication du Manifeste anthropophage écrit par Oswald de Andrade en 1928 au Brésil. À travers ce long poème, il prône la dégustation symbolique du colonisateur, affirmant la modernité brésilienne dans un processus de dévoration esthétique et politique qui consiste non pas à singer la modernité européenne mais à la manger, à l'assimiler pour en forger une déclinaison singulière. De Andrade offre ainsi une alternative originale au nivellement culturel et à la fascination pour une culture dominatrice. Anthropophagie zombie de Suely Rolnik vient accompagner en parallèle le manifeste de Andrade. Dans cet ouvrage Suely Rolnik revient sur la tradition anthropophage brésilienne, mais note que cette tradition a pris une connotation négative avec l'avènement du capitalisme financier.
[...] Conclusion L'ontologie cannibale est vaste. Ce que traduisent les œuvres évoquées ici, c'est que la dynamique cannibale transcende les formes et les frontières, s'inscrivant dans les cercles de la famille, de la politique, la religion, de l'économie, de la biologie etc. Dans une démarche identitaire: la construction du soi par assimilation, ingurgitation de l'autre (souvent mirroir de nous même),Elle peut être à la fois l'expression d'une forte attraction mais aussi d'une révulsion profonde. De la vénération liée aux rituels sacrés au malaise culturel, il n'y à qu'une bouchée. [...]
[...] Le cannibalisme prend la forme du fantasme. Le retour de l'anthropophagie au-devant de la scène au moins picturale est l'indice d'un discours social [ ] Pour autant la construction dans l'inconscient d'une véritable scène de cannibalisme est une rareté. C'est dans l'espace de la métaphore que se déplient les métamorphoses de l'oralité et non pas dans un sens littéral. [ ] Le fantasme est une écriture de la jouissance et non pas un passage à l'acte littéral. 23 Entretien avec Donald Kuspit, 1988,trad. [...]
[...] Ainsi exorcisée, la notion de cannibalisme apparaîtra désormais assez banale. Jean-Jacques Rousseau voyait l'origine de la vie sociale dans le sentiment qui nous pousse à nous identifier à autrui. Après tout, le moyen le plus simple d'identifier autrui à soi-même, c'est encore de le manger.» Claude Lévi-Srauss, Siamo tutti cannibali , La Repubblica octobre 1993. Tupi or not tupi ? .Manger la culture colonisatrice, telle est la revendication du Manifeste anthropophage écrit par Oswald de Andrade en 1928 au Brésil. [...]
[...] CE SERA QUELLE CUISSON? Quand l'art contomporain se fait anthropophage. MENU Exergue Avant propos A l'Ouest de L'Atlantique. Cannibalisme Littéral. Endocannibalisme. Exocannibalisme. Pratiques aux frontières floues. Adriana Varejao l'héritière Tupi». Vik Muniz : la consommation de masse. A l'Est de L'Atlantique. [...]
[...] Les vivants offre une sépulture au défunt8 ainsi que la préservation de sa mémoire en incorporant sa chair. Cette chair est comme un tissu mémoriel, constitué par effet nourricier Elle est gorgée, saturée des souvenirs du défunt et des interactions passées avec ses proches. Incorporer cette chair revient à avaler symboliquement l'histoire personnelle de l'individu dans son intégralité mais aussi celle de ces ancêtres, assurant ainsi la continuité substantielle du groupe. L'exocannibalisme, qui consiste à dévorer le corps de ses ennemis, est motivé par la haine et la rancune due aux offenses passées. [...]
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