Caravage - caravagisme - réalisme - naturalisme - vie quotidienne - diseuse de bonne aventure
Alors que l'époque de 1571 à 1610 voit une dominance stylistique pour le maniérisme et l'idéalisme dans la peinture italienne, l'époque moderne de 1594 à 1632 est marquée, d'un point de vue politique, par l'avènement d'Henri IV puis par celui de Louis XIII en 1610. D'un point de vue artistique, certains peintres assurent le développement du caravagisme, amorcé par l'artiste italien Le Caravage (né le 29 septembre 1571 à Milan et mort le 18 juillet 1610 de la malaria à Porto Ercole) et repris par de nombreux peintres d'autres régions européennes tels que Georges de La Tour (1593-1652) en France. Ce nouveau courant s'accompagne d'un réalisme recherché ainsi que du développement des scènes de genre. Né en Lombardie, Caravage a alors environ 17 ans lorsqu'il arrive à Rome après avoir fait cinq années d'apprentissage dans l'atelier d'un peintre à Milan. Le Caravage s'inspire de la tradition régionale durant toute sa carrière et s'attache à représenter le réel par l'abondance de détails, le clair-obscur et un naturalisme empirique.
[...] Le visage rond et le sourire chatoyant de la bohémienne mettent le jeune bourgeois davantage en confiance. Il est donc préparé à la croire et ne se doute de rien. La voyance est cependant à cette époque une sorte d'effet de mode. L'irrationalité tient donc dans le fait qu'il est invraisemblable d'y croire à cette époque. Cependant, il s'agit, dans l'œuvre, d'une sorte de parabole créée par l'artiste tendant à souligner la vanité qu'il y a à vouloir se faire prédire l'avenir à cette époque. [...]
[...] Dans cette œuvre La Diseuse de bonne aventure (fig. Caravage admire la beauté naturelle et l'habileté de la fille ainsi que la naïveté du gentilhomme. Grâce aux ombres, il parvint à durcir les volumes, à trancher sans jamais estomper, à composer une image tragique, humaine et douloureuse. Par ces procédés, Caravage dépeint une scène contenant des connotations moralisatrices, concernant les fausses prophéties et la séduction, ainsi que la naïveté. Le jeune personnage, dans le tableau La diseuse de bonne aventure (fig. [...]
[...] Effectivement, les superstitions sont le résultat d'une analyse du comportement entre l'homme et les éléments qui l'entourent. Dans l'œuvre celle-ci est mise en évidence par le bourgeois qui croit que la bohémienne peut réellement prédire son avenir, avec une totale confiance en elle établie. Le jeune homme élégant se fait dérober l'anneau de sa main par cette bohémienne mais semble totalement en confiance. Le spectateur assiste comme témoin de la scène et comprend ce qui se passe. En revanche, le jeune homme ne voit pas ce qui se passe sous ses yeux. [...]
[...] Alors âgé de 19 ans en 1590, il se rend à Rome où il œuvre à l'atelier de Giuseppe Cesari da Arpino, le futur chevalier d'Arpin. Il trouve un mécène, le cardinal del Monte, qui lui commande 8 toiles, notamment Les Musiciens (fig. ou La Diseuse de bonne aventure (fig. 2). Pour Caravage, [ ] Dans cette peinture qui se veut sans préjugés, l'essentiel n'est pas l'atmosphère, le frémissement de la couleur, la grâce du contour, jugés artificiels, c'est la présence des corps, la réalité massive et détaillée de l'objet. [...]
[...] Il fut gardé par les Vittrici, amoureux du théâtre. Baglione le décrit en effet, vers 1625, parmi les œuvres peintes pour le cardinal Del Monte. Peint sur une toile de remploi, il laisse apparaitre une esquisse de Madone en prière, visible à la radiographie, qui ressemble beaucoup aux Vierges de Cesari. Caravage aurait donc travaillé à cette toile pendant son stage dans l'atelier de Cesari. Étant donné son très mauvais état, Cuzin avance l'hypothèse que le peintre l'a seulement commencé et qu'un autre l'a terminé. [...]
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