Ainsi, le titre de l'ouvrage fait référence à Hervé Fischer, dont il raconte la performance au premier chapitre et qui publia « l'histoire de l'art est terminée ». Ce dernier ; à Beaubourg, coupe une corde et dit : « l'instant où j'ai coupé le cordon fut l'ultime événement de l'histoire de l'art », après avoir psalmodier les mots suivants : « D'origine mythique est l'histoire de l'art. Magique. Ieux. Age. Anse. Isme. Isme. Isme. Isme. Néoisme, isme, ique. Han. Ion. Hic. Pop. Hop. Kitsch. Asthme. Isme. Art. Hic, tic, tac, tic. (...) Je constate et déclare que l'histoire de l'art est terminée?. Hans Belting souligne ainsi que la question de la fin de l'histoire de l'art et surtout de sa cohérence se pose de nos jours, non seulement pour les philosophes et les historiens de l'art, mais également pour les critiques d'art et les artistes.
[...] S'inquiéter de la fin de l'histoire de l'art ne veut pourtant pas dire prophétiser la fin des recherches sur l'art. Nous entendons plutôt par là l'abandon, déjà réalisé dans la pratique mais qui a été encore peu pensé, des modèles éprouvés servant à la présentation historique de l' art C'étaient la plupart du temps des variantes de l'histoire des styles. L'art y apparaissait comme un système autonome sur lequel il fallait porter un jugement de valeur selon des critères internes. [...]
[...] Ensuite coexistèrent deux versions de l'histoire de l'art qui, dans leur conception du progrès se ressemblaient superficiellement mais qui s'ignoraient pratiquement quand elles retraçaient le cours de l'art ancien ou l'histoire de l'art moderne. Toutefois, chaque version conservait la croyance dans l'existence de l' art Mais cet art n'avait plus un seul et même visage. Il devait être défini de deux façons distinctes, selon qu'il s'agissait d'art ancien ou d'art moderne. Cette échec à joindre les deux périodes témoigne des insuffisances de la discipline et souligne la nécessité d'une remise en question. Ainsi la présentation historique connaissait une cassure à l'endroit même où elle aurait dû produire un rapport. [...]
[...] Les historiens de l'art n'entrèrent en lice que bien plus tard. Aujourd'hui, ou bien ils admettent une histoire de l'évolution artistique qu'ils n'ont pas eux-mêmes conçue, ou bien ils refoulent la perspective d'en fonder une nouvelle parce qu'ils n'en sont pas capables. Ainsi, chez les artistes comme chez les historiens de l'art, la croyance dans un cours des événements pourvu de sens auquel les uns apportent leur contribution et dont les autres font le récit après coup, s'est elle perdue. [...]
[...] C'est en permanence que le rôle de l'art dans la société et la nature de l'œuvre individuelle-son statut d'image ou son caractère figural changent. Ces changements demandent plus que jamais l'attention du savant. Pour Belting, il est primordial de revenir simplement à l'œuvre et d'investiguer sur son ancrage dans un contexte précis, et non l'inverse. Il tient à préciser que l'éclatements des points de vue qu'il recommande ne doit pourtant pas, bien au contraire, s'éloigner de l'œuvre. Il faut partir de l'œuvre et y revenir. [...]
[...] Le connaisseur existe toujours mais il ne peut pas fournir ces réponses, pas plus que le positiviste qui ne fait confiance qu'à l'information strictement factuelle, ou le spécialiste qui défend jalousement son domaine contre les dilettantes Cette volonté, légitime par ailleurs, de toujours chercher des moyens plus appropriés et par conséquent plus sophistiqués d'analyser les phénomènes artistique, aboutit nécessairement à une multiplication exponentielle des perspectives théoriques. A tel point que toutes ces machines servant à décrypter le langage de l'art finissent toutes par se contrarier les unes les autres. Il n'est plus du tout possible de passer d'histoire de l'art au singulier. [Une ultime procédure a été introduite : l'histoire de l'histoire de l'art. [...]
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