La Première Guerre mondiale (1914-1918) est l'affrontement sur le vieux continent des nationalismes qui se sont forgés et développés au XIXe siècle. L'issue de la Grande Guerre achève d'ancrer le principe du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Ainsi la première partie du XXe siècle est-elle la période où se multiplient les revendications identitaires et les luttes nationales. Celles-ci s'appuient souvent dur la défense d'une culture et d'une langue propre à un groupe ethnique.
Le processus s'étend sur l'ensemble du continent y compris en France. Le mouvement régionaliste breton, l'EMSAV, fait figure d'exemple. Au-delà du combat politique, les élites et leaders du particularisme breton s'attachent après 1918 jusqu'aux années 1950 à (re)créer et développer une culture bretonne "expurgée" des éléments français et étrangers.
Une série d'artistes: peintres, architectes, produisent des créations qui tendent à renouveler une culture bretonne jusqu'alors cantonnée aux archétypes médiévaux. Il s'agit donc de construire une "modernité bretonne" qu'il est impératif d'associer au renouvellement des mouvements politiques du nationalisme breton qui s'oriente dans les années 1920 vers les années 1950. Le régionalisme breton est donc, comme beaucoup d'autres en Europe, double culturel et politique.
Il existe un art breton, c'est indéniable, mais tant dans les arts graphiques qu'en architecture. Ses caractéristiques subissent des orientations différentes suivant les « écoles artistiques » et les associations politico-culturelles d'une part, les perceptions personnelles d'autre part.
Quels sont les caractères et les orientations de cet art breton des années 1920 aux années 1950 ?
[...] Ce ne sont que des exemples parmi d'autres. Venons-en maintenant à cet art breton Il est nécessaire d'énumérer les différentes sources d'inspiration pour tous ces artistes. Il ne faut pas perdre de vue que ces personnes sont de fervents régionalistes, leur art est donc très engagé pour la cause bretonne. Dès 1919, J. Malivel voit le renouveau indéniablement passer par un retour aux sources celtiques, c'est alors que la croix celtique et autres entrelacs font leurs apparitions, mais l'on voit aussi le triskell et la mythologie celtique. [...]
[...] Il s'agissait, pour résumer avant de voir plus en détail, d'inscrire le rêve d'un art régional moderne dans la réalité. Cette exposition fut préparée dès 1923, elle fut peut-être l'élément déclencheur de la création du mouvement des Seiz Breur qui je le rappelle est né de la décision de fonder un groupe pour le renouveau de l'art breton mouvement né de la rencontre de R-Y Creston, J. Malivel et J. Robin au pardon de Notre-Dame du Folgoët (Finistère). Cette participation à cette exposition, au titre de la section des côtes du Nord, appelait les artistes exposant à une inspiration nouvelle pour leurs oeuvres. [...]
[...] Une fois celle-ci terminée, c'est là qu'il entame réellement sa carrière et ses oeuvres. Xavier de Langlais a toujours été très militant, membre de différents groupes régionalistes, c'est pourquoi il ne choisit que des thèmes bretons, des femmes occupées dans leurs tâches quotidiennes, sa vie tout entière a été une perpétuelle recherche orientée vers la perfection et la beauté, une sorte de quête vers un classicisme revisité. Il n'est pas rare de voir sur ses oeuvres des annotations en breton traduisant son attachement à la langue régionale. [...]
[...] Ainsi est caractérisé le nouveau style dit breton moderne, un art stylisé et dynamique qui se réclame d'un art populaire, avec des thèmes qui sont tout sauf novateurs ; la problématique des Seiz Breur se situe moins dans le sujet que dans le traitement du plastique, du matériau. Un art entre modernisme esthétique et doctrine militante qui voit parfois un discours pictural trop pesant. Étudions maintenant les supports de ces réalisations graphiques. Comme dit précédemment, la pluralité des disciplines fait que des supports sont très nombreux. [...]
[...] Louis Paul Némo (dit Roparz Hermon) est une figure de l'EMSAV, lance une vaste oeuvre de diffusion de la littérature bretonnante. Il participe à la vulgarisation d'une langue souvent méprisée à l'extérieur de la Bretagne Jeanne Malivel est l'une des fondatrices du courant artistique des Seiz Breur, mais aussi une figure importante de l'EMSAV. II] Un courant central de la dynamique artistique bretonne : l'Unvaniez ar Seiz Breur C'est durant l'été 1917 que l'avenir artistique de la Bretagne se dessina. En effet, l'année est charnière dans la Première Guerre mondiale, mais l'avenir est incertain par les armes. [...]
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