C'est par l'architecture que ce mouvement se manifeste avec le plus d'intensité. Les invasions successives des Normands sur le sol gaulois, après la chute de l'empire de Charlemagne, avaient été particulièrement fatales aux édifices religieux. Ces nouveaux barbares pillaient les églises puis livraient aux flammes le monument à plafond de bois...
[...] L'art roman Architecture C'est par l'architecture que ce mouvement se manifeste avec le plus d'intensité. Les invasions successives des Normands sur le sol gaulois, après la chute de l'empire de Charlemagne, avaient été particulièrement fatales aux édifices religieux. Ces nouveaux barbares pillaient les églises puis livraient aux flammes le monument à plafond de bois. Ce fut une leçon qui servit aux architectes de l'époque romane : substituer la couverture en maçonnerie à la couverture en charpente. Certaines églises eurent leurs nefs et leurs bas côtés couverts en bois, d'autres conservaient seulement une charpente apparente sur la nef centrale, tandis que les bas côtés avaient des voûtes d'arête et des absides et absidioles des voûtes en berceau ou en quart de sphère. [...]
[...] C'est là que le génie français commence à s'affirmer avec ses belles qualités de logique et de clarté. Elle fait partie intégrante de l'édifice et se trouve liée à la conception architecturale. On n'en met qu'à la place où il en faut et où elle prend la signification qu'il convient. Sans doute les artistes ne possèdent pas encore toute l'expérience voulue dans le maniement du ciseau ; ils donnent aux visages des expressions étranges, avec des yeux saillants, des sourcils arqués. Les personnages ont souvent des proportions fausses, des attitudes raides. [...]
[...] Le décor de certaines crosses d'évêques est fait avec de simples fougères. Les reliquaires, qui sont innombrables, affectent toutes les formes et de préférence celle pouvant rappeler la relique qu'ils renferment. Les émailleurs de Limoges ne contribuèrent pas peu alors à la réputation de l'orfèvrerie française dans le monde entier. Ils étaient accablés de commandes et il faut tirer hors de pair certaines oeuvres comme les autels portatifs du trésor de Conques, les plaques des tombeaux de Geoffroy Plantagenet et d'Eulger, évêque d'Angers, le coffret du trésor de la cathédrale de Troyes, celui de l'abbaye de Conques, etc. [...]
[...] La peinture des manuscrits continue sa route ascendante. On ne se contenta plus au XIe siècle d'illustrer la Bible et les ouvrages des pères de l'Église ; on fit participer aux mêmes honneurs les canonistes et les commentateurs. Le dessin s'améliora. Les formes de l'architecture nouvelle, les rosaces, le feuillage conventionnel des chapiteaux se glissent dans les méandres envahissants des initiales filigranées qui remplissent les pages, et où apparaissent aussi parfois des animaux non plus seulement symboliques, mais réels, des ours, des paons, des singes, des renards. [...]
[...] La sculpture monumentale n'a jamais eu plus de caractère que dans cette période de l'art roman. Peinture et arts décoratifs Malheureusement, les œuvres de ce genre sont trop soumises à l'action destructive du temps pour avoir subsisté. Si l'on excepte les fresques encore bien conservées de quelques abbayes, il ne reste rien d'assez complet pour qu'on puisse se faire une idée suffisante de l'état de cet art à l'époque dont il est ici question. Les peintures sont en harmonie avec le monument qu'elle décorait. [...]
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