Terme anachronique, le maniérisme apparaît pour la première fois sur la forme de ‘maniera' dans « Les Vies » de Vasari au XVIe. Il se réfère habituellement aux expériences figuratives de quelques générations d'artistes de la deuxième décennie du XVIe. Face à une Renaissance imperfectible, ils expriment leur embarras en reprenant les schémas des maîtres anciens et en leur donnant un caractère bizarre, fantastique et de nombreuses facettes. C'est au XVIIe que son champ lexical se développe et devient réellement le maniérisme à part entière. A l'origine ce terme est négatif puisqu'il critique le surplus de choses dans l'œuvre du peintre, la perte du naturel et du sujet principal parfois. Un maniérisme se développe en même temps que d'autres courants comme le Quattrocento et commence à se faire sentir dès 1511 avec Raphaël, et plus tard Parmigianino.
[...] Le maniérisme inverse la valeur albertine II- Le maniérisme techniquement Le respect des proportions harmonieuses du classicisme est mis au placard. Le premier à aller à l'encontre de cela c'est Michelangelo qui fera naître le maniérisme. La peinture comme espace illusionniste, la représentation peinte sur son degré de réalité et de dialogue avec le spectateur. Le cadre du tableau sert justement à amplifier la dimension illusionniste du tableau. Tout n'est qu'illusion. Il n'y a plus d'espace repérable et mesurable, changement des valeurs de proportion. [...]
[...] Des artistes vénitiens développent un style particulier proche du maniérisme. ( Plafond de Tintoret avec des jeux de raccourcis rappelant ceux de Romano. ( Le miracle de l'esclave Tintoret Citation de Michelangelo, musculature très marquée, figures serpentines. ( Le couronnement d'épines Titien Vers 1540, qualifiable de maniériste, commande milanaise avec un respect de la mode maniériste. Des poses contorsionnées, musculatures exagérées, un ensemble délaissant la sculpture de l'arrière-plan. Mais bientôt le pouvoir religieux va engager des réformes ce qui entraîne le catholicisme. [...]
[...] Le maniérisme engage un aspect alors humoristique, dans la représentation avec fruits et fleurs, déviances des normes, visages souriants en scènes tristes, etc. Une plus grande liberté d'interprétation. Le maniérisme ne permet pas de remettre en question la théologie, mais la représentation qui en est faite. Plus tard ce dernier sera condamné par la religion et Venise. Mais avant cela il sera protégé, car c'est un art préservé, un art de cour et élitiste. Andrea Del Sarto Peintre du quattrocento et maniériste. Il résume bien la complexité de l'époque. [...]
[...] Peinture dite de répertoire et artificielle Le vocabulaire maniériste . Figure serpentine : (créée par Michelangelo) pose non naturelle et renvoi en temps à Michelangelo ( Déposition Volterra . Élongation excessive de l'anatomie humaine : caractéristique du maniérisme, peinture de l'excès dans les formes et les comportements, dépassement et développement de la norme. ( La vierge au long cou Parmigianino . Figure amphore : Le corps humain prend la forme d'une amphore, figure récurrente notamment Parmigianino, idée de vas, fonction symbolique dans laquelle le Christ sera apparu, vase=vierge . [...]
[...] Peu de représentations de paysages. Cette surcharge de figure complexifie la compréhension de l'œuvre. Effet de profondeur trompeur, les scènes d'extérieur sont intériorisées, jeu d‘ombres et de couleurs. Le maniérisme développe cette notion d'illusion et d'artifice. Il pousse si loin l'excès d'imitation des moindres détails que ce n'est plus l'art qui représente la peinture par la mimésis, mais c'est la nature qui imite l'art. Le maniérisme développe aussi la notion d'un art de plaisir, noble, plein de surprises, d'allégories et de citations. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture