Art de la laque, époque Edo, Japon, Rhus vernicifera, objet laqué, technique picturale, Momoyama
Le terme « laque » peut avoir deux sens qu'il convient de distinguer. Le mot laque désigne, lorsqu'il est employé au masculin, l'objet laqué (nommé « Shikki » au Japon) et, lorsqu'il est employé au féminin, la matière qui sera enduite sur l'objet à laquer (nommé « urushi »).
Au Japon, la laque provient de la sève d'une variété de sumac, le « Rhus vernicifera » où il est traditionnellement nommé « urushi ». Elle possède de remarquables propriétés : une fois durcie, elle protège parfaitement l'objet (le plus souvent en bois, en argile ou en cuir) de l'eau, des acides, des sels, des alcalis ou de l'alcool. De plus, elle isole la chaleur et la conserve. Hormis les UV (qui provoquent des microfissures ternissant considérablement l'objet), la laque résiste à tout, expliquant alors le succès qu'on lui connait au Japon.
De manière générale, les objets en laque occupent une place de choix dans les études consacrées aux arts du Japon dans la mesure où ils épousent étroitement son histoire. « Chaque grande période historique du Japon voit se développer des formes et des styles de décors différents, constamment enrichis d'innovations techniques, adaptés au goût des dirigeants ».
[...] Au début de la période Edo, ce sont les acteurs et les jeunes dandys qui lancent la mode de cet accessoire. Il devient de plus en plus indispensable et finit par se suffire à lui-même ce qui explique pourquoi il ne contient, pour la plupart du temps, plus rien du tout. Les matériaux, les formes et le style des inrô varient beaucoup en fonction de la saison, de la tenue et/ou des goûts personnels du détenteur. De ce fait, il peut posséder plusieurs inrô Caractéristiques des laques de la période Durant l'époque Edo, on dénombre principalement trois sortes de laques : les laques luxueux, les laques d'exportation et les laques ordinaires ou utilitaires. [...]
[...] La paix relative et la stabilité politique de l'époque favorisent cette nouvelle impulsion. De plus, les laques ne sont plus réalisés à l'instigation de l'élite militaire, religieuse ou aristocratique, mais d'une classe sociale dénuée d'importance politique et de reconnaissance sociale : la bourgeoisie. Les laques de cette période sont héritiers d'une longue tradition, mais elles s'en distinguent néanmoins en de nombreux points. Nous développerons par conséquent notre problématique autour de la question suivante : quels sont donc les aspects techniques les plus significatifs des laques de cette période ? [...]
[...] Durant ces temps anciens, la laque était davantage employée en tant que matériau protecteur pour revêtir des ustensiles courants et des statues qu'en tant qu'art décoratif. La production d'objets laqués s'accroit considérablement durant l'époque de Nara (710-794). Le Japon y entretient des contacts directs avec la dynastie des Tang et permet de nombreux échanges d'étudiants, de moines et d'artistes. Le Japon entre alors dans une phase de forte influence chinoise dans les domaines politique, artistique et culturel. Dans l'art du laque, le Japon intègre des procédés nouveaux comme le raden et le hyômon. [...]
[...] Il s'agit d'un jeu composé de valve de coquillage que l'on range dans des boîtes laquées de forme octogonale (kaioke). Les ustensiles pour encens, comprenant les boîtes de rangement à encens (kôgô), les boîtes des senteurs (nioibako), les meubles à étagère pour encens (zushidana), ainsi que les meubles pour le rangement des ustensiles de toilette comme le kurodana et le kyôdai sont aussi des pièces essentielles. Les accessoires de pique- nique figurent en bonne place dans les dotes des mariées. [...]
[...] L'achat de pièces à décor précieux reste réservé à l'élite. Mais ces règlements semblent avoir un caractère théorique, car durant l'ère Genroku (1688-1704) les objets laqués sont spécialement somptueux, surtout lorsqu'ils sont réalisés loin de la cour. L'ère Genroku marque l'apogée de l'essor important de l'art et de la littérature surtout dans les grandes villes comme Kyoto, l'ancienne capitale marquée par une longue tradition culturelle. La culture se développe également à Osaka, centre traditionnel du commerce, ainsi qu'à Edo, la nouvelle capitale sans véritable tradition établie. [...]
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