Le terme « gothique » fut inventé, à la Renaissance, par des humanistes italiens pour désigner péjorativement l'art du Moyen Age du XIIe au XVe siècle. Bien qu'impropre, il fut conservé. L'art gothique ne se substitua pas à l'art roman de façon brutale. Lorsque, v.1160, apparurent les premières croisées d'ogives, l'architecture romane était arrivée à un degré de perfection qui semblait devoir lui épargner tout risque d'être remplacée. Néanmoins, il y avait dans les grosses moulures primitives qui se croisaient sous les premières voûtes gothiques un principe qui devait peu à peu supplanter les techniques romanes.
L'invention de la croisée d'ogives eut une portée considérable. Son origine demeure discutée. Le problème de savoir où et quand cette technique fut employée pour la première fois risque de demeurer insoluble car plusieurs chantiers révèlent des dates très voisines vers 1125-1140. Les cathédrales de Sens (commencée en 1124), Senlis (1153), Arras (1160), Paris (1163), Laon (milieu XIIe siècle), Noyon (1150-1185) et d'autres de moindre importance permettent de dégager les caractéristiques de ce premier art gothique, même si chacun de ces édifices considéré isolément ne les réunit pas toutes : voûte sexpartite à laquelle correspond une alternance de support, une pile forte succédant à une pile faible, élévation à quatre étages dont celui des tribunes servant à contre-buter la nef, façade à grands portails sculptés et à hautes tours symétriques.
[...] Parmi les plus remarquables ensembles sculptés du XIIIème siècle où s'épanouit la statuaire gothique, il faut citer les portails latéraux de Chartres, les façades occidentales d'Amiens, de Bourges et de Reims. À partir de l'art flamboyant, la sculpture devient de plus en plus autonome. Il n'y a plus de grands portails à décorer et l'on en vient peu à peu à ne traiter que quelques genres privilégiés, principalement des mises au tombeau et des Vierges à l'Enfant. L'art funéraire fait de grands progrès, conséquence d'une prise de conscience de la mort beaucoup plus vive. [...]
[...] C'est en Ile-de-France, dans le Domaine royal, que l'art gothique s'épanouit à partir de ces créations expérimentales. Les cathédrales de Sens (commencée en 1124), Senlis (1153), Arras (1160), Paris (1163), Laon (milieu XIIème siècle), Noyon (1150-1185) et d'autres de moindre importance permettent de dégager les caractéristiques de ce premier art gothique, même si chacun de ces édifices considéré isolément ne les réunit pas toutes : voûte sexpartite à laquelle correspond une alternance de support, une pile forte succédant à une pile faible, élévation à quatre étages dont celui des tribunes servant à contre-buter la nef, façade à grands portails sculptés et à hautes tours symétriques. [...]
[...] Les arts de la couleur ont été favorisés par l'apparition du gothique, en particulier le vitrail, que l'évidement des murs avait rendu indispensable, pour tamiser la lumière. Tous les vitraux du XIIIème siècle présentent des ressemblances qu'explique la formation commune des peintres verriers dans les grands ateliers de Chartres, Sens, Bourges, Laon, Rouen, Notre-Dame et la Sainte-Chapelle de Paris. De rares noms sont connus, notamment celui d'un certain Clément qui a signé l'une des verrières de la cathédrale de Rouen, et était originaire de Chartres, celui de Giovanni Bonino d'assise à la cathédrale d'Orvieto, etc. [...]
[...] Quant à l'orfèvrerie, elle subit l'influence des formes architectoniques (châsses) ou morphologiques (bras reliquaires). La renaissance de la sculpture sur ivoire marque la période 1260-1380. L'influence du style gothique fut très forte à l'étranger. La propagation de l'art du Moyen Age à partir du royaume de France fut l'œuvre de Cîteaux, des prélats, des princes, aussi et surtout des quelques architectes itinérants dont les plus célèbres furent Villard de Honnecourt qui dessina notamment les plans de plusieurs églises de Hongrie, Henri de Navarre, Guillaume de Sens, etc. [...]
[...] L'architecture gothique n'évolua pas partout de la même manière. C'est ainsi que l'on peut parler d'un gothique angevin caractérisé par un type de voûte bombée, dite domicale et d'un gothique méridional fondé sur des principes défensifs qui lui valurent son aspect extérieur fermé et une grande homogénéité dans les espaces intérieurs sensibles dans les cathédrales de Toulouse et d'Albi. L'architecture civile est essentiellement représentée par des forts (Château-Gaillard, Château de Coucy), véritables symboles de la puissance des grands feudataires en face de l'autorité du suzerain, par des demeures royales également fortifiées (château de Vincennes, Louvre) et par divers autres palais urbains (palais des Papes à Avignon, château d'Angers, XIIIème siècle) qui évoluèrent de la forteresse massive et dépouillée à la résidence surchargée d'ornements sous l'influence des décorateurs italiens (palais de Jacques Cœur à Bourges, 1443-1452). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture