1955, Victor Vasarely, artiste hongrois installé en France, publie le Manifeste Jaune, manifeste de l'Art Cinétique, courant qui se prolongera avec l'Op'art jusque dans les années 1965. Dans quel contexte socio-politico-industriel cet artiste a eu l'audace de publier ?
Nous sommes dix ans après la signature de l'armistice de 1945 mettant fin à la Seconde Guerre Mondiale. Le monde est dorénavant divisé en deux blocs, à l'est le bloc soviétique et à l'ouest les pays membres de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, comprenant en autre la France, la Belgique, le Royaume Uni, les Pays Bas, le Luxembourg, les Etats-Unis et le Canada). L'Europe se construit petit à petit, avec en 1951 la création de la CECA, le premier marché commun européen du charbon et de l'acier et en 1957 la signature des traités de Rome officialisant la CEE, la Communauté Economique Européenne. Les pays membres de l'OTAN entrent dans une nouvelle ère de prospérité, on assiste à un changement profond de la société.
La croissance encourage les innovations technologiques. L'amélioration des transports, l'extension des réseaux de communication et de l'information (satellites, câbles…) favorisent les échanges. L'économie est entrée dans une nouvelle ère de processus de mondialisation.
Cette prospérité industrielle engendre une transformation de la population active, c'est « la fin des paysans » (Mendras) au profit d'un travail industriel et commercial. Nous assistons également au baby-boom: l'explosion des naissances. Le temps de travail diminuant, il profite à l'émergence d'une consommation de masse.
D'un point de vue culturel, le livre de poche est la nouvelle invention de la littérature et la radio est incontestablement le média par excellence, on parle même de dyarchie culturelle. Artistiquement, les dix ans de l'Art Cinétique marquent également un retour marqué à l'abstraction et le Color Field Painting (en référence à Jackson Pollock), l'arrivée des premières photos artistiques centrées sur la réalité sociale (Klein rentre chez Vogue), la naissance du Pop Art courant trouvant l'entière source de composition dans la consommation de masse (le Manifeste Pictural de Richard Hamilton), l'émergence du happening dont le spectateur est lui-même l'auteur et agit dans un but de contestation.
Nous pouvons nous interroger sur le fait de savoir si l'Art Cinétique puis l'Op'Art ont été des miroirs de la société dans laquelle ils sont apparus.
[...] De toutes manière, les recherches du mouvement dans l'art sont les questions préoccupantes dans les esprits des historiens de l'art du milieu du XXème siècle. C'est en 1955, que l'expression Art Cinétique deviendra officielle. Le Manifeste Jaune, acte fondateur de l'Art Cinétique écrit par Vasarely (cf. partie Un texte fondateur et des groupements d'artistes à travers l'Europe) sortira à la suite d'une exposition Le Mouvement boulevard Saint Germain à Paris. Denise Renée, galeriste, a été la première a donner une chance aux artistes recherchant le mouvement dans l'art. [...]
[...] Et d'autre part, l'œuvre cinétique fait appel aux spectateurs dans sa réalisation. Effectivement, toutes les œuvres les sollicitent pour leurs fonctionnements : par le biais d'un levier, d'un bouton ou du souffle ou encore d'un déplacement du corps devant la toile. L'œuvre reste donc ouverte sur la réalité et c'est à juste titre que Jean Tinguely dit que la vie est en mouvement et le cinétique situe la sculpture dans le théâtre de la vie. Les matériaux utilisés pour les œuvres d'Art Cinétique sont tout aussi innovants que son fond : le métal, les mécanismes de fonctionnement, le néon, l'acier, le plastique L'alliance avec la science,les mouvements se fondent sur des Op Art 7 mécanismes des nouvelles technologies. [...]
[...] En Italie, deux groupes se démarquent. A Milan, de 1959 à 1966, Gruppo T donne forme artistiquement (par des installations sensorielles tactiles et visuelles) à la Espace indéfini Sobrino 11 théorie de la Gestalt : théorie de la forme dans le sens où la forme prend une signification en fonction des son utilité entrée dans les mœurs, on parle aussi de forme structurée, et le principe phare de la théorie est le tout est différent de la somme des parties. [...]
[...] Nous parcourons au fil du dossier les postulats de l'Art Cinétique à l'Op'Art et les principaux artistes du courant. Nous verrons également les artistes du courant et le texte fondateur De l'Art Cinétique à l'Op'Art Généralités Les bases historiques de l'Art Cinétique L'Art Cinétique naît réellement dans les années 50 mais possède une histoire ancienne. On parlera de préhistoire du cinétisme dû à la recherche du mouvement dans l'art. Entre autres, effectivement en 1912, Larionov et Archipenko développent leur conception sculpto-peinture en tirant parti de la révolution cubiste (initié par Braque et Picasso). [...]
[...] Julio Le Parc, membre du GRAV, reçoit en 1966 le Grand Prix de la Biennale de Venise, marquant la reconnaissance officielle de l'Art Cinétique. Mais comme toujours en art la reconnaissance publique marque en fait la fin. Et c'est dans ce contexte que le GRAV s'autodétruit en 1968 et que le courant cinétique qui a connu une folle effervescence durant la décennie s'amenuise dans le souvenir d'un foyer créatif incroyable Conclusion L'Art Cinétique naît réellement 1955 malgré que les recherches sur le mouvement dans l'art aient déjà débuté vers 1910. [...]
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