Le terme baroque est cité pour la première fois dans un dictionnaire de langue française en 1690 : tirant son origine du portugais barocco et de l'espagnol berrueco qui signifiaient « perle imparfaite », il était employé dans ce même sens en joaillerie. Ce n'est qu'au début du XVIIIe siècle, qu'il devient synonyme de bizarre mais c'est la langue allemande, avec l'historien Burckhardt, qui a généralisé l'emploi de ce terme dans son sens actuel au milieu du XIXe siècle.
Le baroque recouvre un état d'esprit général stimulé par les idées nouvelles de l'ordre des Jésuites, qui se manifesta en Italie et en Espagne, puis dans toute l'Europe occidentale à partir de la fin du XVIe siècle jusqu'au milieu du XVIIe siècle, dans tous les domaines de l'activité créatrice (science, philosophie, aussi bien qu'architecture, sculpture et peinture). On se fonde sur le fait que la Renaissance avait gardé son originalité dans chaque pays, pour faire naître la réaction baroque presque simultanément dans tous les pays catholiques ; mais c'est indiscutablement à Rome que ce mouvement a eu le plus d'importance. Le sac de cette ville par les Impériaux, en 1527, est donné comme la fin de la Renaissance, et Wolflin nous dit qu'«après 1520 il n'y a plus dû y avoir une seule œuvre pure. Déjà apparaissent ici et là les signes avant-coureurs du nouveau style : le baroque est né ».
[...] Parmi les précurseurs, on peut citer Raphaël (palais dell'Aquila aujourd'hui détruit), Peruzzi (palais Costa), Antonio da Sangallo (palais Farnèse), Michel-Ange (transformation du Capitole), et surtout Vignole avec l'église du Gesù à Rome, dont les caractéristiques sont une nef unique avec chapelles latérales, transept couronné par une coupole et façade à fronton. Mais les principales innovations du style baroque peuvent se donner par antithèse. Pendant la Renaissance les œuvres étaient linéaires (importance du dessin) ; elles deviennent picturales (importance des valeurs), elles aspirent à la liberté, s'ouvrent, s'obscurcissent et préfèrent l'infini au parfait. [...]
[...] A partir de 1720-1730, toute l'Europe centrale, notamment l'Allemagne, est gagnée par le rococo, mélange d'exotisme, de décoration rocaille et de baroque surchargé : Poepelmann en saxe (le Zwinger de Dresde), Cuvillès à Munich, Knoebelsdorf à Postdam (palais de Sans-Souci), Schlüter, architecte et sculpteur en Prusse, les frères Asam en bavière (Saint-Michel à Munich) et les Dientzenhofer en Bohême, etc. C'est l'Allemagne du sud qui produisit les plus grands chefs-d'œuvre du baroque germanique où architectes et sculpteurs exécutèrent des œuvres mouvementées et souvent oppressantes, malgré l'étonnante virtuosité décorative dont elles furent le théâtre. En Europe du Nord, l'architecture baroque est presque inexistante. Les architectes inspirés par l'Italie se réfèrent surtout à Palladio, qui n'est pas un vrai baroque ; c'est le cas pour les œuvresnglais Inigo Jones, Wren, et pour le palais Maurice de Nassau à La Haye. [...]
[...] Le sac de cette ville par les Impériaux, en 1527, est donné comme la fin de la Renaissance, et Wolflin nous dit que après 1520 il n'y a plus dû y avoir une seule œuvre pure. Déjà apparaissent ici et là les signes avant-coureurs du nouveau style : le baroque est né On admet cependant maintenant, entre la fin de la Renaissance et le début du Baroque, une période intermédiaire appelée maniérisme. Siècle de transition, le XVIème voit naître partout une multiplicité des genres. [...]
[...] En France, c'est le classicisme qui a capté les forces du maniérisme. Les deux styles ne sont pourtant pas toujours opposés : François Mansart lui-même a fait du Val-de-Grâce une église de style baroque, et le père Martellange s'est inspiré de l'architecture romaine pour la construction de l'église Saint-Paul-Saint-Louis à Paris. Le palais de Versailles, construit par Le Vau, présente également des caractères baroques, mais dans l'ensemble, le tempérament français se prêtait mal aux exagérations et au lyrisme exacerbé de ce courant. [...]
[...] Le Siennois Niccolo Nasoni apporte un peu de délire baroque à Porto avec l'église de Sao Pedro los Clerigos. En Amérique du Sud et au Mexique, l'absence de traditions trop rigides et l'audace inventive des artistes indigènes renouvelèrent le baroque durant tout le XVIIIème siècle au moment où, en Europe, il commençait à s'essouffler. Mêlé à un art local réveillé il prend un nouvel essor, tout particulièrement au Pérou, au Mexique (cathédrale de Mexico) et au Brésil avec l'œuvre de véhémence de l'Alejadinho, architecte et statuaire aussi expressif qu'audacieux (église du Bom Jesus de Matazinhos à Congonhas do Campo). [...]
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