Bien que le mouvement ait été à plusieurs reprises au centre de l'intérêt artistique, soit comme thème, soit comme expression ou moyen plastique, son isolement relatif et son application ensuite, comme principe de création, ont amené l'éclatement des distinctions entre la peinture et la sculpture par le mouvement « réel ». Les machines, prévisibles, les mobiles qui suivent les forces aléatoires de la nature, les projections lumineuses mobiles, forment ainsi l'art cinétique au sens étroit du terme. Au sens large, l'art cinétique comprend également les œuvres en mouvement virtuel qui exercent une contrainte de mouvement optique ou tactile sur le spectateur et provoquent sa participation. L'origine de l'expression art cinétique remonte à 1920. Dans son Manifeste réaliste, Gabo répudia « l'erreur millénaire héritée de l'art égyptien, qui voyait dans les rythmes statiques les seuls éléments de la création plastique » et voulut les remplacer par les rythmes cinétiques : « formes essentielles de notre perception du temps réel ». Cette déclaration qui coïncide avec la première œuvre cinétique de Gabo – une tige d'acier mise en mouvement par un moteur – met en valeur un terme utilisé jusqu'alors dans les domaines de la physique mécanique et de la chimie, et crée un nouveau lien entre l'art et la science, ouvrant ainsi le chemin à une interprétation originale de la réalité
[...] La plus grande partie des recherches comprenant la lumière et le mouvement combinés ne tendent-elles pas vers ce dépassement définitif des cadres de la peinture et de la sculpture cinétiques qui ont pu mener à un nouvel art de l'environnement ? Ce nouvel art qui aura ses propres catégories esthétiques pose des problèmes intéressants : ceux de l'intégration dans l'architecture et l'urbanisme ; de la production industrielle ; de la multiplication des images à l'aide du cinéma, de la télévision et des ordinateurs. [...]
[...] Les réalisations cinétiques de Bury sont toujours animées par un moteur électrique soigneusement dissimulé : le mouvement des éléments visibles étant le plus souvent presque imperceptible, l'impression d'irréalité est d'autant plus forte chez le spectateur. Chronos 10 de Nicolas Schöffer, un des artistes qui ont le plus directement contribué à l'épanouissement de l'art cinétique en Europe à partir des années 50. Ses structures aériennes, transparentes et perméables formées de lignes orthogonales, soutiennent des plans en plexiglas, en fer, en aluminium ou en acier qui réfléchissent la lumière. Nicolas Schöffer fut le premier à recourir à la cybernétique et à l'électronique pour doter son œuvre, d'un cerveau électronique, et donc d'une apparence de totale autonomie. [...]
[...] Mais c'est en octobre 1964 seulement que l'expression op'art (optical art) est employée pour la première fois par un rédacteur de la revue Time, pendant les préparatifs de l'exposition The Responsive Eye (l'œil sensible) qui devait se tenir l'année suivante au Museum of Modern Art de New York. Cette exposition permettait d'amalgamer deux types de sollicitations visuelles géométriques pratiquées auparavant : l'ambiguïté perceptuelle, à l'aide notamment de surfaces et de structures colorées, très en vogue aux Etats-Unis, et la suggestion coercitive du mouvement à l'aide notamment de lignes et de trames en noir et blanc, utilisée par de nombreux artistes européens. N'oublions pas que les origines lointaines de l'op'art peuvent être décelées aussi bien dans les beaux-arts que dans les arts populaires ou dans l'artisanat. [...]
[...] N'importe qui pouvait composer à sa guise ses peintures polymorphes. Dans l'œuvre ici présentée, il use d'un vocabulaire géométrique abstrait, élémentaire, mais qui s'enrichit grâce à la variation continue des formes selon l'angle sous lequel l'abord e le regard. Il démontre également sa virtuosité dans ses formes de métal décomposées en séquences annulaires, que la main peut disposer et permuter à son gré. Deux œuvres représentatives du travail du groupe Dvizjenie présentées à l'Exposition industrielle de Moscou en octobre 1970. [...]
[...] A cette occasion, les pompiers durent intervenir pour accélérer l'autodestruction des machines et de leurs accessoires accumulés et mis à feu par l'artiste. Dans un esprit comparable, Kramer explore les possibilités subtiles de constructions fines à mouvements multiples. Des poulies minuscules, à l'aspect à la fois mécanique et chorégraphique, servent à une mise en scène particulièrement méticuleuse. Du côté des recherches constructivistes, Nicolas Schöffer met successivement l'accent sur l'espace, la lumière et le temps pour aboutir à une expression complexe. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture