Andrea Mantegna, peintre et graveur Italien, est né à Isola di Cartura entre Vicence et Padoue, en 1431 et meurt le 13 septembre 1506 à Mantoue. Mantegna signe presque toujours ses œuvres Andrea Mantegna Patavinus (territoire de Padoue). La Pala de san Zeno, décoration de l'autel à Vérone datant de 1456-1459, est une tempera sur bois mesurant 480 cm de hauteur et 450 cm de largeur.
- Le triptyque figure une Conversation sacrée : La Vierge à l'Enfant (tableau central) 125 x 212 cm; Les Saints (tableau de gauche) 134 x 213; Les Saints (tableau de droite) 135 x 213 cm
- La Prédelle figure des scènes de La Passion du Christ : La crucifixion (tableau central) 76 x 96 cm ; Le mont des Oliviers (tableau de gauche) 71,1 x 93,7 cm ; La résurrection (tableau de droite) 71,1 x 94 cm.
Cette œuvre a été enlevée de l'Église et transportée à Paris en 1797 à la suite des réquisitions décrétées par Napoléon (prise de Guerre). Restitué à l'Italie en 1815, le retable est désormais privé des trois panneaux de la prédelle qui sont restés en France. La Crucifixion est entré au Louvre en 1798 et se trouve actuellement sous le numéro d'inventaire 368, La prière au jardin des Oliviers et La Résurrection sont au musée des Beaux-Arts de Tours depuis 1808. Tandis qu'à Vérone, des copies réalisées par le peintre local Paolino Caliari (1763-1835) leur ont été substituées en 1871, lors de sa réinstallation dans l'église. En 1915, il a été décidé de le démonter et d'en conserver les panneaux à Florence pour les préserver des dommages possibles lors de la Première Guerre Mondiale. Après la Guerre, l'œuvre de Mantegna a été déposée au musée de Castelvecchio, puis transportée pour restauration à la Breva de Milan et enfin ramenée à la Basilique San Zenon en 1927. En juin 1973, le panneau gauche du triptyque, celui qui porte la signature de Mantegna avait été volé, Heureusement il a depuis été retrouvé et replacé dans l'église, mais c'était la deuxième fois, depuis la prise de guerre, qu'il quittait sans autorisation, l'église à laquelle il était destiné.
[...] De même, l'architecture joue un rôle fondamental pour la répartition des masses et l'organisation de la composition. A Padoue, dans l'église des Ereminati, chapelle Ovetari l'architecture feinte permet au spectateur de pénétrer graduellement dans l'espace de la représentation. L'artiste interpose un léger filtre entre contexte réel et espace sacré, comme il le fera de manière plus élaborée dans le retable de San-Zeno. Il y a une parenté stylistique frappante entre les deux scènes de la vie de Saint Antoine des Eremitani et la Sainte conversation au centre du retable de San-Zeno, tant du point de vue de la composition que celui de l'extraordinaire décoration à l'antique Mantegna s'inspire des retables florentins, en particulier ceux de Filippo Lippi et de Donatello qui sculpta le retable du maître-autel du Santo. [...]
[...] Ces recherches antiques, archéologiques mais surtout sa préoccupation de la statuaire romaine, l'ont amené à représenter ces figures avec une certaine raideur dans les traits, à une pétrification des figures. Mantegna aurait réalisé des études préparatoires pour son retable. Un dessin se trouvant actuellement au Getty Museum de Londres datant de 1456-1459, aurait servi à la réalisation du panneau gauche du retable. Sont visibles dans cette ébauche les quatre mêmes saints que dans le tableau. Mantegna a tout de même modifié leurs positions et leur a ajouté plusieurs attributs. [...]
[...] Cette démarche est en partie due à la familiarité de l'artiste avec les modèles sculptés mais peut être aussi à sa réflexion sur certains exemples flamands qu'il avait probablement pu observer entre Ferrare et Venise. La lumière crée un rendu volumétrique des figures. Le dessin de Mantegna est minutieux et à un degré de finition particulièrement soigné. Il y dans ce retable, une précision dans la représentation des éléments constitutifs du temple antique tel que la texture du marbre ou la lanterne d'or et de cristal au-dessus de la Vierge. [...]
[...] La couleur, la lumière et le dessin : Les couleurs dominantes sont primaires et se décomposent dans différentes teintes : des fruits rouges et jaunes, de ce vert, de la couleur du ciel ou celles du tapis d'orient et des étoffes. Les couleurs des drapés sont identiques pour les figures qui se retrouvent dans les panneaux et dans la prédelle. La Vierge est en bleu et rouge dans la crucifixion, Pierre en jaune et rouge dans la prière au jardin des oliviers. La couleur de l'architecture reproduit de façon réaliste le marbre. [...]
[...] Andrea Mantegna, dans la prédelle, illustre pour le Christ au jardin des oliviers l'évangile de Luc 40-46). Comme l'écrit saint Luc, Jésus est à genoux, priant pendant qu'un ange descendu du ciel vient le réconforter. Thème qui a été rarement traité avant le XIème siècle, mais il apparaît ensuite des les cycles de la Passion. A partir du XIVème siècle, le Christ, à genoux devant un rocher, prie avec au premier plan trois disciples endormis : Pierre, Jacques et Jean et au second plan arrive Judas et les soldats. [...]
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