L'œuvre est réalisée en 1892-93 pour le cabaret du divan japonais. C'est une affiche lithographique de 80,3 / 60,7 cm.
Une diagonale partage l'affiche en deux plans, créant une séparation entre la scène et le public, et place ainsi le spectateur sur le même plan que le public. Notre regard s'attarde ainsi sur la première figure au premier plan : une femme rousse, toute de noir vêtue, assise sur une chaise et tenant un éventail dans sa main droite. À sa droite est assis un homme élégant, tenant une canne. Ces personnages sont séparés de la scène par la ligne diagonale construite par des instruments schématisés et l'évocation d'un public par les 2 bras. Sur scène, une femme dont la tête est coupée par le cadrage est figurée presque exclusivement par de longs gants noirs. Le nom de l'établissement « le divan japonais » et son adresse figurent en haut de l'image, ainsi que le nom de l'éditeur en bas à gauche.
[...] Rapport de l'œuvre avec la carrière de l'artiste Toulouse Lautrec part à Paris chez le peintre officiel, Léon Bonnat, très académique qui le prépare au concours d'entrée de l'école des Beaux Arts. Il entre ensuite dans l'atelier de Fernand Cormon où travaillent Emile Bernard et Van Gogh. En 1880, il vit à Montmartre qui était devenu un quartier de divertissement avec le cabaret de Bruant. Dès les années 1880, l'influence japonaise se fait sentir. Dans Au cirque Fernando : l'écuyère de 1888, il innove dans le choix des couleurs et organisation de l'espace : la composition se résume à une ligne de force diagonale inspirée de l'art japonais. [...]
[...] Influence de l'art japonais se trouve aussi dans le choix des couleurs plates et l'absence absolue d'ombres. Le public est coupé sans ménagement par les bords du tableau en un procédé également emprunté directement aux Japonais. Avec Au Bal du moulin de la galette de 1889 apparaît la formule qu'il appliquera désormais : - Il met en évidence des personnages très nettement caractérisés au premier plan pour les détacher de la foule vaguement indiquée. - Il utilise une peinture assez liquide appliquée en couches légères à grands coups de pinceaux. [...]
[...] Les relations d'échange s'intensifient avec le Japon et les artistes européens découvrent entre autres les estampes d'Utamaro, de Hokusai, de Hiroshige ou de Eisen. Bibliographie - Toulouse Lautrec Gilles Néret, Nathan - Toulouse Lautrec Lesley Stevenson, bookking international - Toulouse Lautrec, l'art de l'affiche, Bertrand Lorquin, découverte Gallimard. [...]
[...] Cette technique est récurrente chez Toulouse Lautrec. Nombre d'affiches de Lautrec ont trait au spectacle. La série très célèbre consacrée au chansonnier Aristide Bruant figure parmi les plus connues. C'est en 1892 qu'Aristide Bruant commande une affiche à l'artiste pour son spectacle au café-concert des Ambassadeurs. Ami de Lautrec, il lança le peintre en lui permettant d'exposer ses toiles dans son cabaret. Le monde de la prostitution lui inspire de nombreuses toiles qui cependant sont dénuées de voyeurisme ou de jugement moral. [...]
[...] Il fallait utiliser différentes pierres pour les différentes couleurs. Cette technique offrait une plus grande gamme d'effets que les autres techniques de gravure (taille douce ou eau forte) on pouvait dessiner l'image au crayon ou au pinceau, ce qui donnait une plus grande liberté d'exécution. L'encre grasse pouvait être appliquée en couche épaisse ou fine, en lavis opaques ou transparents. Lautrec procède toujours de la même façon : il commence par un dessin préparatoire au fusain, il délaye ses couleurs avec de l'essence pour qu'elles sèchent plus vite. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture