Académiste et avant-gardiste sont deux adjectifs qui qualifient avant tout des comportements dans le monde de l'art. « Académisme » signifie « observation étroite des traditions académiques, classicisme étroit » et donc un certain traditionalisme, l'« Avant-garde », « en tête de, partie d'une armée qui marche en avant du gros des troupes », porte son regard vers l'avenir. Toutefois, ces définitions, fort incomplètes et arrêtées, font abstraction d'un certain nombre de manifestations propres à l'académisme et à l'avant-garde. Le rapport d'opposition qui peut exister entre les deux notions ne s'est jamais aussi bien exprimé que dans cette période charnière de l'Histoire de l'Art qu'est le passage du XIXe au XXe siècle, ce que l'on appelle l'Art moderne en peinture. Manet et les impressionnistes posent de nouveaux principes, matériaux de l'avant-garde, autour de 1870 ; Picasso et Braque (passage vers l'abstraction) vont clore, à la veille de la Première Guerre mondiale, ces cinquante années de bouillonnement esthétique où Salon et Avant-garde se portent une guerre permanente. Il s'agira d'abord d'alimenter et d'enrichir les notions, trop abstraites pour le moment, d'Académisme et d'Avant-garde pour pouvoir ensuite considérer l'évolution picturale comme un jeu d'influences et d'héritages constants.
[...] Ainsi, la fin du XIXème est marquée par la prédominance du Salon qui s'affirme comme étant le lieu culturel annuel. Dans une époque où les marchands étaient encore rares (une dizaine en 1893), le Salon permet d'acquérir succès, notoriété et récompenses officielles (prix du Salon instauré en 1874), décorations (légion d'honneur). Etre reçu au Salon rassurait les clients, être refusé les faisait fuir. Le Salon était à la fois lieu social et mondain. En 1863, devant le mécontentement des artistes refusés (2000 œuvres reçues sur les 5000 proposées) Napoléon III permet l'ouverture d'un Salon des Refusés rebaptisé par la critique Salon des vaincus ou Salon des croûtes (c'est là que des artistes tels Manet et le groupe des impressionnistes font leur apparition). [...]
[...] En effet, le manque de recherche de ces artistes fait que celui-ci entre les années 1850 et le début du XXe n'a pas vraiment évolué. Malgré l'essor de la photographie dans les années 1870, l'Académisme ne se réforme pas de l'intérieur comme l'a fait l'école réaliste (qui visait à rendre le réel le plus fidèlement possible) mais s'en trouve au contraire renforcé. On parlera d'un Académisme emphatique : l'art pompier. Cette évolution distingue plus deux phases dans la peinture officielle qu'une véritable rupture. Ainsi, le temps long participe pleinement de la notion d'Académisme celui-là ne pouvant exister sans celui- ci. [...]
[...] Le néo-impressionnisme (1885-1890) Les dispersions et les divisions des impressionnistes ont donné naissance à une nouvelle génération de peintres qui, à partir de 1887, veut aborder le problème de la couleur. Héritiers de Delacroix, les néo-impressionnistes souhaitent plus encore que les impressionnistes donner à la couleur le plus d'éclat possible. Chef de file des néo-impressionnistes, Seurat (1859-1891) place l'originalité du mouvement dans le pointillisme ou divisionnisme qui se caractérise par la juxtaposition et la superposition de petits points (La Grande Jatte, 1886). [...]
[...] Cet idéal se retrouve dans tous les arts de notre période. Un symbole peut être forme plastique, mot ou phrase mélodique, mais il signifie toujours un contenu qu'il transcende. En cela, le symbolisme n'est donc pas une culture de la forme, une recherche proprement picturale. C'est une autre forme d'avant-garde, usitée tant par les écrivains (Huysmans, Mallarmé) et les musiciens (Wagner puis Debussy) que par les peintres. La rupture se fait vis-à-vis du naturalisme et de l'impressionnisme qui reste à la surface des choses. [...]
[...] Comme si les valeurs, anciennes et modernes, s'écroulaient soudain, frappées à mort sous nos yeux. Picasso détruit la perspective (entreprise déjà entamée par Cézanne) et n'a pas recours au clair-obscur classique pour figurer le volume : il remplace les zones d'ombre par de longs traits de couleur et Noirs bien marqués. C'est là l'idée du cubisme : figurer l'espace et le volume par la représentation simultanée de tous les points de vue, toutes les faces de l'objet. Braque le manifestera à son tour avec sa Baigneuse de 1908. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture