Apparu vers le milieu du XIXe siècle, le kitsch est un style – pour ne pas le qualifier de mouvement artistique – qui a eu le temps de se faire connaître au point d'être submergé par les définitions. En effet, ces dernières ne manquent pas, surtout depuis qu'Abraham Moles, Gillo Dorfles, Milan Kundera (XXe siècle) et Valérie Arrault (XXIe siècle) – pour ne citer que les plus célèbres auteurs –, se sont penchés sur le kitsch et l'ont analysé afin d'être en mesure d'illustrer leurs propos par des exemples. Il n'est pas inutile d'évoquer, dans un inventaire à la manière de Jacques Prévert, les quelques objets qui ont attiré l'attention de ces principaux écrivains. Nous avons de ce fait retenu les objets souvenirs en coquillage, les boules à neige, les Christs qui clignent des yeux, les emballages de fromage avec l'effigie de la Joconde, les dés en peluche pendus au rétroviseur de la voiture ou encore le petit chien hochant la tête sur la plage arrière, jusqu'au nain trônant dans nos jardins. Bref, le kitsch est un assemblage de copies, une combinaison de stéréotypes qui révèlent une esthétique de mauvais goût tout en ayant une certaine connotation affective, qu'Abraham Moles appelle aussi le « libre arbitre esthétique ».
[...] Hermann Broch nous explique ensuite à propos de la seconde phase du kitsch, au milieu du XXe siècle, qu'il est délicat de parler véritablement d'art à cette époque. Il serait ainsi préférable d'y voir une attitude de vie déterminée[7] car l'art kitsch ne saurait naître ni subsister s'il n'existait pas l'homme du kitsch, qui aime celui-ci, qui comme producteur veut en fabriquer, et comme consommateur est prêt à en acheter et même à le payer un bon prix[8] Ce dernier devient alors une cible privilégiée pour critiquer la culture de masse et devint un outil utilisé par les intellectuels de gauche pour condamner la culture de la nouvelle société de consommation : Le Marxiste répondrait que la bourgeoisie a dégradé l'art jusqu'à en faire une marchandise kitsch et que la pleine floraison du capitalisme industriel a dû nécessairement être aussi celle du kitsch[9] Le kitsch semble, en fin de compte, si l'on observe objectivement son parcours durant les deux derniers siècles, intimement lié à celui de l'art populaire, donc à celui des masses. [...]
[...] Séductions du kitsch : roman, art et culture. Montréal, XYZ éditeur p. MOLES, Abraham. Psychologie du kitsch. L'art du bonheur. Paris, Denoël- Gonthier p. NORMAND, Jean-Michel. Kitsch. Paris, Duchene (coll. Hachette livre) p. Articles scientifiques et de vulgarisation JOUANNAIS, Jean-Yves. Gnomes Documents sur l'art, février 1994. [...]
[...] Prenons le temps d'observer les nains qui trônent dans nos jardins, ou la maison rose de Barbie que l'on a reçue pour notre sixième anniversaire, et peut-être comprendrons-nous un peu mieux pourquoi le kitsch s'est aussi bien installé, depuis les vingt dernières années, sur la scène artistique contemporaine. Bibliographie Ouvrages généraux BECKER, Ilka. Women Artists. Femmes du XXe et du XXIe siècle. Taschen, Uta Grosenick p. JANSON, H.W. Histoire de l'art, de la préhistoire à nos jours. Paris, Éditions cercle d'art p. Ouvrages spécialisés ARRAULT, Valérie. [...]
[...] L'empire du kitsch. Paris, Klincksieck p. BROCH, Hermann. Quelques remarques à propos du kitsch. Paris, Éditions Allia p. GIESZ, Ludwig. Phänomenologie des kitsches. Frankfurt, Fischer p. KULKA, Tomas. Kitsch and art. Pennsylvanie, The Pennsylvania State University Press p. LE GRAND, Éva. [...]
[...] Paris, Éditions Allia p JANSON, H.W. Histoire de l'art, de la préhistoire à nos jours. Paris, Éditions cercle d'art p JANSON, H.W. Histoire de l'art, de la préhistoire à nos jours. Paris, Éditions cercle d'art p AZIMI, Roxana. Le kisch, cher et tendance ! dans Le Journal des Arts, #556, Mars 2004. [En ligne]. http://www.lejournaldesarts.fr/oeil/archives/docs_article/26066/le-kitsch- cher-et-tendance.php LE GRAND, Éva. Séductions du kitsch : roman, art et culture. Montréal, XYZ éditeur p JOUANNAIS, Jean-Yves. Gnomes Documents sur l'art, février 1994. [...]
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