Politique, passé, art, royauté, tableau d'histoire, Louis Philippe, Henri IV, château de Versailles
En 1814, le retour des rois pose le problème de la solution de continuité avec le passé, les rois ne peuvent pas se rattacher au passé récent de la révolution, il va y avoir la volonté d'occulter le passé récent pour relier la monarchie à l'Ancien Régime. La production artistique va servir ce projet politique. À partir de 1814, durant la grande partie du XIXe, le passé marque l'entrée dans le siècle de l'image, tous les régimes utilisent l'image pour promouvoir leurs idées politiques, et cette stratégie s'appuie sur la diffusion de la représentation de la nation qui puise dans le passé. Les tableaux d'histoires qui vont être produits vont servir de stock à la troisième République.
[...] C'est une sorte de gouvernement provisoire républicain, qui hésitent. La révolution n'est pas faite, il faut trouver le nouveau régime, mais une révolution s'improvise toujours et les évènements s'enchainent, la réponse politique doit donc être réactive. Les députés vont donc présenter Louis-Philippe au comité directeur, qui accepte de se sacrifier pour être lieutenant général et assurer le pouvoir exécutif. C'est le 31 juillet, Louis-Philippe propose ses bons services à l'hôtel de ville. Il a la légitimité parlementaire car les députés l'accompagnent, donc ce n'est pas vraiment une révolution, il a la caution du Parlement. [...]
[...] Ce musée d'Histoire de France ouvre en 1837 et fonctionne durant tout le XIXe siècle, et beaucoup des images et tableaux utilisés seront réutilisés sous la IIIe et IVe république. Ils rentrent, certains, dans le patrimoine commun. On les retrouve dans les manuels scolaire de la IIIe république, et sont sortis de leur contexte. Ils n'ont plus forcément la même signification mais restent dans l'imaginaire collectif. La IIIe république hérite de cette construction du XIXe siècle et va s'en servir. [...]
[...] Un groupe de députés, dirigés notamment par Adolphe Thiers ou Lafitte, choisissent de s'adresser à Louis-Philippe, cousin bourbon de Charles X. C'est la famille d'Orléans (frère de Louis XIV). On lui propose la lieutenance générale du royaume, c'est-à-dire un pouvoir transitoire et provisoire. Il s'agit de meubler le vide du départ de Charles X. Il semble la personne indiquée, il est de sang royal mais il est aussi libéral, pas de tendance absolutiste. Les députés cherchent à tout prix un successeur car cela évite de rétablir la république, une des causes de la Révolution. [...]
[...] Il suffit d'aller exposer son œuvre, et 450 esquisses peintes vont être présentées, et un jury choisit les esquisses qui seront achevées comme tableau. Le concours est accompagné d'un programme qui cadre. Il est dirigé par Ledru-Rollin, républicain important et ministre de l'Intérieur en mars 1848. Ce concours va être un échec, aucune esquisse ne sera retenue, on ne demandera pas leur achèvement. Le concours de médailles et statuaires lui aboutit. [...]
[...] Les députés font un coup de force, ils sont en train d'imposer Louis-Philippe à la république. Ce n'est pas une révolution que l'on voit là, il s'agit d'un travestissement de la réalité ; Louis-Philippe est reconnu par le peuple sur le tableau, et par les leaders républicains. L'idée est donc d'évacuer la notion de révolution. Le second tableau, La lecture à l'hôtel de ville de la déclaration des députés, Gérard, montre les députés derrière (Pierre, Guizot) et Louis-Philippe qui entrent. [...]
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