Théories de l’art, Heinrich Wölfflin, Erwin Panofsky, beau, idéal, iconographie, iconologie, sémiotique
Il est le fondateur, au XIXème siècle, des grandes interprétations formalistes de l'art, c'est-à-dire qu'il ne s'attache pas au contenu, au sujet, au motif, mais analyse les formes et les procédés. Cela vise à étudier le style, l'état d'esprit d'une époque et d'un peuple. C'est l'histoire des formes de l'art. Wölfflin étudie donc sans le hiérarchiser l'art du XVIème siècle européen et l'art baroque du XVIIème siècle.
Il dégage les traits stylistiques propres à chaque période à partir de cinq oppositions : linéaire et pictural, plans et profondeurs, formes ouvertes et formes fermées, multiplicité et unité, clarté et obscurité. Par exemple, pour lui, le classique présente une forme fermée avec un jeu d'équilibre sur un axe central. En revanche, le baroque refuse cet axe et donc décentre.
[...] Pour lui, l'art d'une période donnée est relié de multiples façons à la philosophie, la politique, la littérature, la vie sociale, les sciences, etc. Le champ d'investigation est donc très large. Son élève Panofsky dit que dans une œuvre d'art, la forme ne peut pas être dissociée du contenu. En effet, la lumière, la couleur, les lignes, les formes, les ombres, les volumes, les plans et la perspective sont des éléments, des facteurs plastiques, matériels, qui confortent le spectacle visuel et le plaisir. [...]
[...] Cela rejoint le débat qui oppose Valéry à Malraux. Jan Bialostocki reprend les propositions d'Aby Warburg tout en apportant une précision sur la permanence des thèmes et des images de l'art classique antique, et de l'art chrétien. Ces thèmes perdureraient comme des sujets importants en art en occident, et ce à travers toutes les époques. On trouve par exemple le triomphe de la vertu, la mère et l'enfant, les pleurs sur l'être disparu, le héros, etc. Ces thèmes apparaissent dans l'art romain, paléochrétien, à la Renaissance et au-delà, donc dans des contextes culturels et historiques différents, même dans d'autres civilisations. [...]
[...] La seule analyse iconographique est limitée, car trop descriptive. La nouvelle histoire de l'art a de nouvelles exigences, amène à un questionnement sur les méthodes et le but de l'histoire de l'art. V la sémiotique La théorie des signes est formulée par Ferdinand de Saussure (1857- 1913) et par Charles Sanders Peirce (1839-1914). Elle permet de poser des questions sur la signification des œuvres d'art et étudie les relations entre image et société, image et spectateur. Il s'agit de comprendre ce que l'œuvre d'art signifie, mais aussi comment l'artiste, la culture et le public parviennent à générer ce sens. [...]
[...] Les arts ont donc progressé au même titre que les sciences, comme la botanique et l'astronomie, en atteignant une rigueur dans la représentation. On tente également à la Renaissance une nouvelle étude des textes de Platon et des textes chrétiens, ce qui aboutit au néoplatonisme de Ficin, et on essaye également d'intégrer les sciences et les autres systèmes de pensée (ésotérisme, cabale, voire hermétisme), ce qui conduit à un séisme intellectuel qui préfigure un ordre nouveau avec le passage à l'héliocentrisme. C'est une véritable révolution intellectuelle et morale. [...]
[...] Peirce a élaboré lui 59000 signes, dont trois types de base exploités par les historiens : le symbole (signifiant arbitraire ou conventionnel : chiffre, lettre, idéogramme l'icône (signifiant perçu comme ressemblant à la réalité, imitant le signifié), l'indice (signifiant non arbitraire mais connecté au signifié d'une manière que l'on peut observer (la fièvre pour la maladie, la fumée pour le feu, l'empreinte de pas pour le passage Le portrait photographique mêle l'icône et l'indice. C'est une trace directe de la présence de la personne par l'intermédiaire de la lumière. Ainsi, avec Warhol, Marylin devient une icône au même titre que la Vierge. [...]
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