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L'institutionnalisation des arts, lettres et sciences est un phénomène essentiel de la deuxième moitié du XVIIe siècle. On a la mise en place d'un système institutionnel regroupant académies, et manufactures royales. Les académies sont des structures encourageant la formation des artistes, des gens de science aussi, et la production culturelle au sens large (oeuvres d'art, arts visuels et spectacles vivants, musique, mais aussi productions intellectuelles, littéraires et scientifiques).
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Ces institutions sont supposées concourir à la gloire de la Monarchie française et au niveau de la chronologie, la décennie 1660-1670 voit se multiplier les académies.
À l'époque de Louis XIV, le développement des académies permet au Roi d'obtenir une emprise sur les arts, lettres et sciences. Il n'y a pas avant autant de contrôle étatique sur les activités culturelles et artistiques. Mais il ne faut pas forcer le trait, nous ne sommes pas dans un régime autoritaire style XXe siècle, et la propagande royale existe, mais il ne faut pas imaginer des artistes privés d'autonomie créatrice.
[...] L'évolution du nombre de membres montre une augmentation en 1697. On repère l'importance de la hiérarchie des genres, théorisée par Félibien, qui met la peinture d'histoire et la peinture mythologique au sommet, puis on a des genres réputés inférieurs. Cette académie est davantage un lieu d'innovation artistique et conçu comme un conservatoire du bon goût pour flatter le goût général pour le classicisme. Au niveau du financement, on a des fluctuations en fonction de la conjoncture financière, et après 1693, on a une suppression purement et simplement de la pension royale, obligeant les artistes à travailler à leurs frais pour le Roi. [...]
[...] Ces rapports créent de nouvelles sociabilités mettant en contact des connaissances, des amateurs d'art, et on automatise le jugement esthétique, par rapport à la sphère politique et morale. En parallèle de l'existence des institutions académiques se développe un goût pour les arts dans les sociétés urbaines, qu'encourage la pratique d'organiser régulièrement des expositions, permettant au public d'être au contact des œuvres et de développer son sens esthétique et critique. On peut ainsi parler du développement des salons en France. Le premier salon qui porte ce nom date de 1699, et il se tient dans la grande galerie du Louvre, support à l'accrochage de multiples œuvres. [...]
[...] L'académie fondée initialement par un artiste devient royale en 1672, et a la particularité d'exercer le monopole pour les spectacles de musique et danse en français, sur le territoire de la Monarchie. Jean-Baptiste Lully, florentin de naissance, est nommé compositeur de la Cour en 1653, et choisit en 1672 pour diriger l'Académie de musique (dont dépend l'Opéra de Pa ris, premier théâtre français), avec la volonté d'imposer les opéras à la française. Il faut noter que ces académies dépendent de l'évolution des goûts personnels du Roi, pendant son long règne. [...]
[...] Ce type d'évènement se tient de manière assez irrégulière à la fin du XVIIe siècle, mais à partir des années 1730, il devient un évènement majeur de sociabilité et le public attend ces manifestations artistiques pour prendre connaissance avec les œuvres produites par les gens des académies. Il faut insister sur ce point : Le fait que l'exposition des œuvres concourt à ce que se développe un jugement artistique autonome, coexistant avec les académies. Mais on voit s'autonomiser ce monde de l'art au XVIIe siècle. [...]
[...] Une gravure illustre les différentes activités des académiciens (panel des sciences de pointe de l'époque). Une gravure de 1698 montre une passerelle faite entre les arts et les sciences : Tous les objets de science sont aussi un peu des objets d'art. La gravure montre à l'arrière-plan des activités d'architecture, nécessitant des compétences en géométrie, physique des matériaux, et une réflexion théorique d'ordre artistique. L'académie d'architecture est fondée en 1671 et couronne quasiment un siècle d'efforts de la Monarchie française pour encourager le développement d'un style à la française (on trouve des exemples du bâtiment qui s'inscrivent dans ce projet). [...]
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