Nous serions actuellement dans une civilisation de l'image ; il est nécessaire de relativiser cette affirmation, car l'image est au cœur de la vie humaine depuis toujours : l'image est naturelle. En effet, nous ne posons jamais notre regard de façon innocente et impersonnelle : il y a toujours représentation (i.e. sens), de nous par rapport au monde.
Dans l'oeuvre « Illusion » de Mario Ponzo (psychologue italien du début du XXème siècle), le segment du haut paraît plus long que celui du bas : on rétablit instinctivement ce qui devrait être ; cela vient de la façon dont on vient au monde. Depuis sa naissance, l'être humain ne vit pas son regard par rapport à rien, mais par rapport à son corps : l'image n'est pas indépendante du corps. Elle n'est pas indépendante non plus de ce qui va suivre, se structurer mentalement : le langage.
L'être humain est ainsi dépositaire de plusieurs moyens de relations : le premier est corporel, viscéral, émotionnel ; le deuxième est symbolique, linguistique ; enfin entre corps et langage, l'image. C'est ce qui explique qu'une image convoque à la fois une émotion et du texte, du langage, du symbole.
[...] Un scandale plus fort entache Le martyre de Saint-Matthieu. Sa mort a été commanditée par le pouvoir politique et elle est exécutée en pleine célébration au milieu de la population. C'est une scène contemporaine, mis à part les trois bourreaux. La réalité de l'image est étonnante : c'est un meurtre. Il a déjà été touché et est à terre mais l'un des bourreaux vient l'achever. Un ange lui donne la palme de martyre, ce qui caractérise son passage dans l'au-delà. [...]
[...] L'angoisse est à la base de la civilisation. Expressionnisme met en évidence l'être vain qui n'est plus maître de lui- même. C'est un personnage flou, clivé, percé, transparent, ravagé par l'angoisse ou le besoin affectif. C'est un mettre fondamentalement dépendant. L'expressionnisme met en évidence une fragilité, une faiblesse, qui était gommé par le monde chrétien. Seul le totalitarisme réaffirme la toute-puissance, mais c'est une manipulation. L'expressionnisme a toujours une dimension tragique. Dans L'autoportrait au Christ jaune, Gauguin peint de façon symboliste et non expressionniste. [...]
[...] Visage et mains sont mis en valeur, de même que l'ordre de la Toison d'or. Un autre portrait fait de lui quelqu'un de gros. Cela montre le pouvoir du réalisme. En effet, l'art espagnol répugne à idéaliser. Le Palais du Buen Retiro permet au Roi de se retirer, pour échapper aux grands rituels de la Cour d'Espagne. Mais le Palais va être investi par la Cour. La Gallerie est consacrée à la vertu royale et possède des portraits équestres du Roi, de la Reine et de leur enfant. [...]
[...] Il rappelle le temple de Salomon, avec des colonnes torses. C'est un monument universel avec la représentation du monde. On y voit la tiare pontificale, mais aussi des abeilles d'or, emblème des Barberini : c'est une propagande politique. Ce bronze vient du Panthéon. Le baroque propose l'extase, i.e. le fait d' être en dehors de soi- même pour accueillir des émotions que l'on ne vit pas dans la vie réelle : rapport au vivant, à la beauté du monde. En cela, il est tout à fait louable. [...]
[...] Le baroque en France Il y a des circonstances précises à l'apparition de Versailles, avec la Fronde populaire et la Fronde nobiliaire, au tournant de 1550. Paris a été la proie d'une insurrection qui s'est transmise aux Parlements. Dans son enfance, Louis XIV réfléchit à qu'est-ce que gouverner et que fallait-il éviter. Il va inventer un mode de gouvernement qui bloque les révolutions. De plus, c'est un Roi artiste. En effet, l'Etat a toujours été présent dans les initiatives culturelles. Il aime tout puissamment. [...]
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