Le pluriel s'impose car le Moyen-Âge a connu de nombreuses formes de monuments funéraires, depuis la simple plaque tombale avec une inscription jusqu'aux monuments les plus imposants. Nous retracerons ici le développement de certaines formes, de certains motifs iconographiques. Certains monuments peuvent être placés dans une filiation avec d'autres, tels les monuments italiens de la fin du Moyen-Âge reprenant le modèle établi par Arnolfo di Cambio, d'autres monuments font figure d'apax.
Le mausolée et le sarcophage montrent le prestige des formes de l'Antiquité païenne. Le gisant apparaît au XIe siècle et va devenir un élément fréquent dans des tombes aux typologies diverses. La représentation du défunt peut prendre d'autres formes : le priant, le portrait équestre, la représentation en donateur…
Le mausolée chrétien est différent du mausolée classique, à cause justement de cette conception différente de la mort. Pour les Anciens, l'au-delà est un lieu triste et sombre. Les mausolées d'Hadrien ou d'Auguste abritent une chambre funéraire obscure. A l'inverse, le mausolée de Santa Costanza est très lumineux, grâce aux grandes fenêtres qui venaient éclairer la mosaïque faite de tesselles bleues, vertes, dorées et argentées qui reflétaient la lumière.
La lumière est un thème fondamental de l'époque paléochrétienne. On le retrouve par exemple dans les textes de saint Ambroise qui dit que la lumière est le plus bel ornement pour la maison de Dieu.
Au-dessus du registre à motif nilotique, se trouvaient des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testaments, identifiables grâce aux dessins du XVIe siècle. Dans les scènes de l'Ancien Testament, on trouvait Suzanne et les vieillards, Tobie, Moïse, Noé… Ces thèmes se retrouvent sur les sarcophages et dans les grandes basiliques (à Saint-Paul-hors-les-murs par exemple). Le IVe siècle est encore un siècle d'expérimentations, où se mettent en place des schémas iconographiques.
[...] Il se présente comme un tombeau habituel à gisant, avec en plus les trous permettant aux fidèles de passer dessous pour être guéris Le tombeau italien de la fin du Moyen-Âge Apparition et diffusion de la tombe murale à soubassement, gisant, dais avec rideau tiré par des anges, représentation du défunt présenté à la Vierge par des saints. Clément IV (Pietro di Oderisio) : premier gisant conservé sur le sol italien. Pape français, proche des dominicains (à l'origine enterré dans l'église dominicaine de Viterbe). Gisant réaliste. Yeux fermés. Dais gothique (l'actuel est une restauration). Affirmation de l'héritage pétrusien. Mosaïques : art cosmatesque. Sainte Edwige à genoux devant la Vierge. Guillaume de Braye (Arnolfo di Cambio) Encore une fois un français. Arnolfo di Cambio introduit un motif dont l'origine n'est pas connue : diacres tirant un rideau. [...]
[...] On trouve notamment des clercs procédant aux rites funéraires. Le relief de gauche montre un religieux lisant dans un livre tendu par un acolyte, tandis que sur le relief de droite un autre clerc trempe un goupillon dans un seau d'eau bénie. Il s'agit très probablement d'une représentation de l'absoute. Série de tombeaux d'abbés de Saint-Denis (Adam, Suger, Henri Troon, Pierre d'Auteuil) reproduits pour la collection Gaignières. Les tombeaux ont été réalisés en 1259 lorsque l'abbé Matthieu de Vendôme fait déplacer les corps de sept de ses prédécesseurs dans le transept sud. [...]
[...] - Urbain VI (+1369) : le sarcophage antique est sculpté d'un motif affirmant la filiation pétrusienne. Armes de part et d'autre, et au centre saint Pierre donnant les clefs à Urbain VI. Les pontifes ne sont pas les seuls à remployer des sarcophages antiques : - Guglielmo Fieschi à San Lorenzo. - Luca Savelli (Santa Maria in Aracoeli) : années 1290, remploi d'un sarcophage du IIIème siècle. - Santa Maria Sopra Minerva : tombe avec sarcophage où Hercule dompte le lion et gisant. [...]
[...] Le mot latin est d'origine grecque où lithos sarcophagus désignait une pierre (calcaire) utilisée pour des sépultures antiques et qui, d'après les croyances de l'époque, hâtait la disparition des chairs (détruisait les cadavres non incinérés) ; sarx, sarcos signifie chair, viande ; phagein sert à compléter le verbe esthein qui signifie manger, dévorer Le mot sarcophage, après avoir apparemment désigné dans l'Antiquité tous les réceptacles funéraires, donne en français vers l'an 1050 le mot cercueil (par une forte réduction phonétique), qu'on utilise pour parler d'un coffre allongé dans lequel on dépose le corps avant de l'ensevelir, alors que le mot sarcophage est utilisé dès le XVIIème siècle pour désigner les cercueils en pierre. On considérera ici le sarcophage comme coffre de pierre en contexte funéraire. Comme nous verrons, il ne contient pas forcément le corps et peut être simplement faire partie du monument alors que le corps est enterré dans la terre. Qu'il soit remploi de sarcophage antique ou imitation, il montre le lien fort que conserve le Moyen-Âge avec l'Antiquité latine, surtout en Italie. [...]
[...] En Italie, cette typologie se repend dans toute la péninsule, pour des tombeaux de laïcs et d'ecclésiastiques : Tombeaux de Tino di Camaino à Naples. Avec l'arrivée à la cour angevine du Siennois Tino di Camaino dans les années 1320, succès du modèle de tombe romain. Avec les monuments funéraires réalisés pour la cour jusqu'à sa mort en 1336, Tino di Camaino crée un archétype qui perdure dans la sculpture méridionale jusqu'au début du 15ème. Ex : tombe de Marie de Hongrie épouse de Charles II d'Anjou. [...]
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