La description, tradition en archéologie, n'est en fait que d'une objectivité illusoire : décrire, ne serait-ce que parce qu'on identifie ce qu'on voit (« un empereur », « des aigles romaines », etc), c'est déjà interpréter, c'est déjà être dans l'analyse. De plus, pour une large part, elle est souvent le doublon de ce qu'on peut voir sur les images fournies. La question à se poser n'est pas seulement : est-ce vrai ou non, mais aussi : est-ce significatif ? Les questions principales que se pose l'archéologue, c'est-à-dire lorsqu'il effectue la relève de l'objet, et proposées en général comme objectifs de l'archéologie sont : la relève organique (retrouver l'apparence originelle des ouvrages et des bâtiments, à travers la restitution, la reconstitution ou la restauration) ; la relève industrielle (retrouver les paramètres de production de l'objet : attribution – l'auteur –, appropriation – le commanditaire, le consommateur –, affectation – fonction – et accomodation – conditions de production : temps, espace, moyens disponibles) ; et la relève historique (datation, localisation et imputation – art populaire, art savant etc) ; on peut y ajouter la relève critique (retrouver le jugement que la population portait sur les objets : la peinture de vase n'était pas un art majeur, etc) et la relève conceptuelle (étude du sens des mots utilisés dans l'Antiquité : à quoi correspond tel terme dans les textes antiques).
Retrouver ces éléments, perdus lors de la carrière de l'objet, est certainement une méthode de l'archéologie, mais ne doit pas se substituer à son objectif : la révèle. Ainsi, si l'attribution est une tarte à la crème de l'histoire de l'art, se focaliser sur les artistes et les écoles évacue bien souvent un questionnement moins fallacieux et plus intéressant, la question de la mode et de l'histoire du goût.
[...] Tous choisissent Alexandrie comme capitale, à la fois pour des raisons de continuité dynastique, mais aussi économique et commerciale. Pour justifier son pouvoir, Ptolémée I Sôter fait transporter le corps d'Alexandre à Memphis, puis l'installe dans un tombeau construit à Alexandrie. C'est aussi l'initiateur de la construction de la Bibliothèque même si c'est son fils, Ptolémée II Philadelphe, qui complétera le projet au sein du Palais d'Alexandrie, établi sur le cap Lochias, une véritable ville dans la ville : ce complexe urbain gigantesque regroupait à l'intérieur d'une même enceinte la résidence royale, le siège du gouvernement, les communs, les administrations, les habitations des dignitaires et des fonctionnaires, une garnison et le Musée et sa Bibliothèque. [...]
[...] a bibliothèque de Pergame Contrairement à sa grande rivale d'Alexandrie, celle-ci a été fouillée et parfaitement identifiée. L'équipement de la cité grecque et crétoise Page 9 ondée en 160 av JC par Eumène II, fils d'Attale Ier, elle est la preuve matérielle de la compétition entre les grandes cités hellénistiques pour posséder de grands centres culturels. Elle est implantée dans un cadre grandiose, sur une acropole dominant la plaine sur plus de 300 mètres de haut. Les fouilles ont permis de mettre au jour quatre salles en enfilade : la plus grande, pourvue d'un portique, était probablement la salle de lecture, tandis que les trois autres, plus petites, contenaient sans doute les ouvrages. [...]
[...] L'ensemble du site est aménagé en terrasses. Le site a été fouillé par des Français, dès les années 1910, puis les années 1930, et une vaste campagne a été relancée en 2005. Au nord est se trouve la nécropole géométrique (celles des autres époques n'ont pas été retrouvées), et le sommet de l'acropole orientale a été fouillé, où l'on a essentiellement trouvé des traces de la réoccupation par les romains après la destructions du site par Lyttos ; sur l'acropole occidentale, on a découvert un temple (interprété un temps comme un andreion car des banquets communautaires s'y sont visiblement également déroulés), peut-être dédié à Athéna puisque la seconde divinité la plus importante de la ville, Apollon, dispose d'un temple sur l'agora. [...]
[...] L'équipement de la cité grecque et crétoise Page 27 L'Ekklésiasterion Le Bouleuterion, le Metrôon et la Tholos Loger les dieux Comme le culte funéraire, le culte religieux est une forme de fréquentation de l'absent, qui cherche à s'équiper pour devenir plus réelle : dans chaque cité grecque et crétoise, la statue de culte, parfois désignée par les Anciens du terme hedos siège assure magiquement la présence du dieu. Dans certaines cités, les statues de culte sont même enchaînées ou bien on a sciemment omis de les doter de pieds, de peur qu'elles ne s'échappent ! Le rôle premier du temple est donc bien de loger la divinité : le nom même de naos (ναιω = habiter) l'indique bien. Il dispose d'un sanctuaire clairement délimité (son temenos) mais il se trouve également doté de terrains : les offrandes qui lui sont faites sont sa propriété. [...]
[...] En 67 av JC, la Crète est soumise aux Romains par Métellus : Gortyne devient la capitale, les Romains éradiquent la piraterie, permettant le développement du commerce et l'enrichissement de l'île. L'agora hellénistique de Latô Panorama de l'histoire de la recherche sur l'île L'intérêt des Européens pour la Crète se développe dès le Moyen Age ; à côté des humanistes qui travaillent sur les textes, des antiquaires comme l'italien Cristoforo Buondelmonti (né vers 1380) parcourent la Crète, d'autant plus facilement qu'elle est sous domination vénitienne. Mais, avec l'occupation de l'île par les Turcs, ces voyages se raréfient. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture