Napoléon Bonaparte, Empire, Consulat, production artistique, Vivant Denon, Jacques-Louis David, peintre officiel, propagande, propagande napoléonienne, Le Sacre de Napoléon
Napoléon Bonaparte clôt la période de la Révolution française. Il se veut à la fois le stabilisateur et continuateur de celle-ci, comme un équilibre : il veut conserver certains aspects, mais aussi stabiliser. Ce qui caractérise le pouvoir napoléonien est complètement nouveau.
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À la fois, il est héritier de la Révolution, il se veut aussi héritier de l'Antiquité, passé plus prestigieux, avec une force terrible. Son idée est de dire qu'il est le successeur de César, d'Alexandre, comme grand stratège et réorganisateur. Toute sa propagande artistique joue là-dessus. Il va incarner toutes les vertus antiques. David rencontre Napoléon très tôt, dans son atelier notamment. David ne va plus juste peindre l'Antiquité, mais il va peindre Napoléon qui incarne l'Antiquité. David est peintre officiel sous le Consulat.
[...] Il les touche, au mépris de la contagion. Il enlève ses gants et les touche à main nue. On met en valeur sa compassion, le calme, la sérénité face à la maladie, attitude qui contraste avec Bertier, son chef d'état-major derrière lui (qui porte le mouchoir sur sa bouche). Une des raisons du succès du tableau est le décor : Apparait l'orientalisme, qui dépayse le spectateur (l'Orient fait rêver au XIXe). Cela permet ce dépaysement qui frappe l'imaginaire. C'est l'idée que Bonaparte est un conquérant. [...]
[...] Napoléon dans les châteaux et les chaumières La propagande ne se limite pas à la production artistique et le grand art, mais l'image de Napoléon va pénétrer partout au plus profond de la nation. Chateaubriand, contemporain de Napoléon, dénonce la propagande napoléonienne par voie de parole et par voie artistique. Il parle, à cette époque, du courrier de l'armée d'Italie, journal fondé par Bonaparte alors en expédition militaire en Italie. Il publie toutes les semaines et l'envoie à Paris. C'est un journal de propagande, d'où le terme « mentir aux oreilles » de Chateaubriand. [...]
[...] C'est pourquoi on veut mettre en valeur la victoire pour contrecarrer les rumeurs de ce demi-échec. Napoléon sait que sa position est délicate, il intoxique l'opinion et déclare sa victoire mais déplore le nombre de morts, il tourne en dérision les forces russes qu'il rend responsable du carnage. Il se met en scène au milieu des morts. Le tableau a pour mission de déminer les critiques contre le pouvoir. On voit le champ de bataille en arrière-plan et il s'agit de montrer la compassion. C'est la même logique que pour les pestiférés de Jaffa. [...]
[...] C'est encore un enfant, seul dans une salle de classe de nuit, ses camarades sont partis laissant leurs affaires. Il travaille seul alors que les autres sont partis. Cela a une valeur didactique pour l'enfant, celle du travail, et le mythe napoléonien sert donc de pédagogie. On a une projection de son profil sur la carte de l'Europe, mais le profil projeté est celui de Napoléon adulte. Ce mythe finit donc par fait partie des représentation communes, il devient patrimonial. [...]
[...] Nous sommes en 1810, ce n'est pas la bataille qui est montrée mais la veille : On voit du feu montrant que la bataille a vaguement commencé, et le lendemain il lancera l'offensive et vaincra l'Autriche et la Russie. On voit au centre l'empereur en sommeil. Il est au milieu de ses soldats sur les côtés. C'est un homme parmi les autres, un simple soldat. C'est encore l'idée de l'humanité de l'empereur. Éclairé par le feu, il y a son état-major qui contemple l'empereur avec admiration. C'est l'empereur dieu qui est rétabli, et ainsi le tableau joue sur deux sentiments. On a une propagande habile qui permet de toucher différents publics. [...]
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