Tout d'abord, rappelons que l'épithète « baroque » a servi, dans un premier temps, à qualifier péjorativement, le style qui, succédant à la Renaissance classique, a régné sur une grande partie de l'Europe au XVII ème siècle et au début du XVIII ème. Par opposition au classicisme, le baroque sera écart et refus des règles, expression de la démesure et recherche de l'effet. Cet écart sera reçu comme une dégénérescence de l'héritage laissé par les maîtres de la Renaissance. Il veut étonner, éblouir et toucher les sens.
Le XVII ème siècle est caractérisé par une diversité de tendances sans précédent. L'univers clos du Moyen-âge a volé en éclat pendant la Renaissance avec l'introduction du libre arbitre. Dans le système religieux du Moyen Age, chaque phase de l'existence a une place déterminée et significative, il n'y a pas de place pour le doute ou la réflexion. Avec l'humanisme, le problème de la liberté est posé. La Renaissance ne renonce pas pour autant à un univers ordonné avec une interprétation fondée sur la géométrie et l'harmonie.
Mais cette liberté s'exerçant dans un univers harmonieux ne tient pas longtemps: Érasme et Luther mettront en doute la liberté et la dignité humaine, tandis que Copernic ne fait plus tourner l'univers autour de la planète terre en 1545. Il faut également mentionner la longue période de troubles religieux accompagnés de troubles politiques au XVII ème siècle. Il n'y a pas à l'époque d'unité religieuse, l'homme doit choisir entre deux pensées religieuses et deux modes de vie. Le schisme qui sépare la religion chrétienne en deux groupes antagonistes, réformé et catholique, entraîne l'idée de salut ou d'une condamnation liée aux choix que l'on fait. La réforme de Luther conteste la suprématie de Rome, la hiérarchie de l'Église et un certain nombre de ses pratiques. La réforme catholique ou contre-réforme, entamée lors du Concile de Trente (1545-1563), lui a répondu par la réaffirmation des dogmes fondamentaux de l'Église et par une vague de discipline: fondation de l'ordre des Jésuites en 1534 par Ignace de Loyola, qui comptera 5 000 membres et 144 collèges en 1580. Les protestants refusent le culte des images. Dans les pays catholiques, au contraire, on les voit prendre un essor nouveau. Il s'agit d'affirmer au monde par un art monumental la grandeur suprême de Dieu et de la religion catholique mais aussi de prouver la vérité de la foi. Le monde catholique comprend que l'art pouvait servir la religion. Architectes, peintres, sculpteurs doivent parvenir à séduire et à imposer l'autorité de l'Église aux fidèles et réaffirmer sa supériorité face au protestantisme.
Dans un premier temps, nous montrerons en quoi le baroque est un art religieux, avec une partie entière consacrée aux églises romaines puis nous étudierons les nouveaux principes d'urbanisme succédant à la cité idéale. Enfin nous nous attarderons sur les thèmes propres du baroque.
[...] C'est une question de goût. Mais si l'on admet que le but de Le Bernin était de faire naître chez les fidèles un sentiment de ferveur et d'exaltation, il faut reconnaître que l'artiste a mis en jeu tous les moyens plastiques d'un art total pour y arriver: la polychromie des marbres et du stuc peint, le savant jeu de la lumière, le mélange des matières, le contraste entre lignes droites, courbes et contre– courbes, les effets de perspective permettant des angles insolites. [...]
[...] Le plan de Sixte Quint prévoit une distribution de l'espace autour de foyers auxquels on accorde un caractère dominant. Ils peuvent être symbolisés soit par des obélisques égyptiens soit des édifices comme les coupoles des églises soit par des places. La piazza avait bien entendu déjà une longue tradition derrière elle en tant que véritable noyau de la cité mais elle devient un impératif pour toutes les cités baroques généralement en relation avec les principaux édifices du système. La structure de la cité baroque se compose donc de foyers reliés entre eux par des voies rectilignes et régulières. [...]
[...] Ainsi par son soutien à l'art baroque, l'Église cherche à affirmer sa puissance. Extrait du texte de Sainte– Thérèse d'Avila: Ce n'est pas l'âme qui procure la douleur de plaie infligée par le Seigneur, mais un dard dans la partie intérieure la plus sensible des viscères, et parfois dans le cœur; et l'âme ne sait ce qu'elle ni ce qu'elle veut. Parfois encore, la douleur assaille le corps si impétueusement qu'il ne peut servir ni de ses pieds ni de ses mains; ou même, s'il est debout, s'asseoir. [...]
[...] Il veut étonner, éblouir et toucher les sens. Le XVII ème siècle est caractérisé par une diversité de tendances sans précédent. L'univers clos du Moyen-âge a volé en éclat pendant la Renaissance avec l'introduction du libre arbitre. Dans le système religieux du Moyen Age, chaque phase de l'existence a une place déterminée et significative, il n'y a pas de place pour le doute ou la réflexion. Avec l'humanisme, le problème de la liberté est posé. La Renaissance ne renonce pas pour autant à un univers ordonné avec une interprétation fondée sur la géométrie et l'harmonie. [...]
[...] La façade s'incurve avec souplesse. L'architecte a aussi accumulé des détails inattendus. Le premier étage est carré, le second est circulaire et le passage d'un étage à un autre est ménagé par un entablement étrangement brisé. L'intérieur revête le même désir. Il est évident que les marbres précieux, l'or et le stuc ont été employés à profusion dans le but délibéré de nous proposer une vision de gloire céleste capable d'agir puissamment sur nos sens Saint André du Quirinal (1658-1670) L'église la plus importante de Le Bernin est celle de Saint André du Quirinal. [...]
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