Classicisme français, édit de Fontainebleau, rationalisme, art de l'équilibre, règle des bienséances.
Le classicisme français s'épanouit entre 1661, prise en charge effective du pouvoir par Louis XIV, et 1685, édit de Fontainebleau ou révocation de l'édit de Nantes.
L'existence d'une vérité sur l'homme. L'homme est un être de raison ; la référence est toujours la culture grecque, Platon en particulier ; l'homme est aussi un être religieux, la vérité est ici celle du catholicisme, religion d'État ; l'homme est enfin un être politique, sujet fidèle et obéissant à son roi. « Un Dieu, un Roi », tel est le slogan du classique.
[...] Trois règles régulent le théâtre, et surtout la tragédie. La règle des trois unités. L'unité d'action impose une seule intrigue centrale, sinon le spectateur se trouve dans l'impossibilité de suivre l'enchaînement des événements. L'unité de temps limite la durée de l'action représentée à 24 heures, ou mieux le temps qui s'écoule du lever au coucher du soleil ; la symbolique est transparente, c'est le temps de la vie qui est mis en scène ; ce temps resserré conduit à représenter des situations de crise, car c'est dans la crise que se révèlent avec le plus d'éclat les caractéristiques de la condition humaine. [...]
[...] Un art de l'équilibre et de la mesure L'architecture. Jules Hardouin-Mansart est l'architecte classique par excellence. Sa participation à la construction de Versailles, l'élaboration du Dôme des Invalides, de la Place des Victoires à Paris, de l'église Notre-Dame à Versailles, révèlent une prédilection pour la ligne droite, les grandes surfaces lisses, les structures symétriques, les espaces ouverts. La littérature. Elle exprime l'homme dans toute sa complexité, et, notamment pour la tragédie, elle plonge dans l'univers sombre des passions, dans un but de catharsis. [...]
[...] Elle impose deux interdits. Toute scène qui porte atteinte aux bonnes mœurs est bien sûr refusée. L'une des scènes les plus osées pour l'époque est celle de Tartuffe de Molière qui imagine que son personnage éponyme place la main sur le genou d'Elmire pour, dit-il, tâter l'étoffe de son habit ; Les mœurs ont beaucoup évolué depuis le XVIIe siècle ! Toute scène de violence, qui verrait le sang versé, est également proscrite, la violence est par conséquent rapportée dans des récits ; le propos est d'éviter un théâtre grand spectacle qui ne ferait qu'impressionner l'émotivité superficielle du spectateur. [...]
[...] L'aveu amoureux de Chimène à Rodrigue (Corneille, Le Cid) Va, je ne te hais point est même devenu l'archétype de la litote. Le classique dit le moins pour suggérer le plus dans un parti pris de pudeur qui table sur l'intelligence du lecteur ou du public pour donner aux mots leur véritable portée. On comprend qu'un tel discours soit difficilement recevable par nos contemporains habitués à un discours hyperbolique, exact contraire de la litote, construit sur des trop super hyper méga etc. Elle est enfin impersonnelle. [...]
[...] La règle de la séparation des genres. Aucun élément comique ne doit pervertir une tragédie. La tragédie se veut noble, digne, solennelle, grave ; le comique viendrait dégrader cette gravité. L'expression tragicomédie est trompeuse ; elle ne désigne pas une tragédie qui présenterait des épisodes comiques, c'est une tragédie dont le dénouement n'entraîne pas la mort des héros, comme Le Cid de Corneille par exemple. Les règles et l'art. Depuis le XIXe siècle, la création artistique revendique la liberté et on est tenté de penser que les règles tuent l'art. [...]
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