Marcel Duchamp, né en 1887, est le troisième d'une famille de six enfants, dont quatre sont des artistes reconnus : les peintres Jacques Villon et Suzanne Duchamp, le sculpteur Raymond Duchamp-Villon et lui-même, le plus célèbre. Après une première période fauve, il se tourne vers la décomposition cubiste. Toutefois, très vite sa peinture s'éloigne de la problématique des cubistes et s'attache à la décomposition du mouvement, ce qui le rapproche des Futuristes Italiens. L'une de ces toiles, Le Nu descendant l'escalier, le fait connaître à la grande exposition américaine de l'Armory Show, en 1913. À partir de 1915, installé à New York, il partage son temps entre les Etats-Unis et la France, diffusant les avant-gardes parisiennes, notamment les sculptures de son ami Constantin Brancusi, auprès du public américain. A cette époque, il s'écarte nettement de la peinture, avec les premiers ready-made, objets « tout faits » qu'il choisit pour leur neutralité esthétique : Roue de bicyclette (1913), Porte-bouteille (1914), Fontaine (1917). Il montera, à partir de 1920, des installations qui expérimenteront des effets optiques et que le Pop art nommera "psychédéliques". À travers ses œuvres, Duchamp mène une réflexion sur la notion d'Art, sur l'esthétique : Il traverse le cubisme, le futurisme, Dada et le surréalisme en s'excluant de lui-même de tout courant. Cet artiste hors-norme décède à Paris en 1968.
Le texte auquel nous nous intéressons est issu d'un discours prononcé par Marcel Duchamp au musée d'Art Moderne de New York en 1961 dans le cadre de l'exposition Art of Assemblage. Ce discours par la suite sera reproduit dans l'ouvrage Duchamp du signe qui regroupe tous les écrits, carnets, notes, et discours de Duchamp. Ceux-ci nous permettent de connaître les théories artistiques de Duchamp, de suivre le développement de ses œuvres par le biais de croquis et d'annotations. Ce discours met en évidence un concept cher à l'artiste : celui du ready-made.
Afin de tirer partie de ce texte, il semble important de montrer en quoi les ready-made de Duchamp bouleversent la notion d'œuvre d'art et le statut d'artiste au XXe siècle.
[...] A propos des ready-made discours prononcé par Marcel Duchamp au Musée d'Art moderne de New York en 1961 Résumé Dissertation sur les ready-made de Duchamp basée sur le discours A propos des ready-made prononcé par Duchamp au Musée d'Art moderne de New York en 1961, dans le cadre de l'exposition Art of assemblage. La dissertation en trois parties propose un historique du concept de ready-made, sa définition complète et détaillée, sa réception par le public et les institutions, et sa postérité notamment, le tout accompagné d'images en rapport, de citations et d'une bibliographie sélective. [...]
[...] Joseph Kosuth ne discute pas sur la beauté de l'art : tout comme Duchamp il veut enlever la conception de beauté et d'esthétique dans l'art. La spécificité de l'Art conceptuel est parfois difficile à cerner par la grande diversité des démarches artistiques mais néanmoins on peut conclure ici que la reprise des idées de Duchamp est indéniable. Conclusion Le ready-made ouvre une nouvelle tradition artistique révolutionnaire, celle des objets déjà faits, déjà terminés, qui deviennent œuvres d'art. Plus qu'une simple œuvre d'art esthétique à admirer, ils deviennent des œuvres d'art intellectuelles par leurs dénominations, le travail de conception antérieur à l'œuvre et le questionnement que celles- ci provoquent dans l'esprit du spectateur. [...]
[...] Villeneuve-d'Ascq : Presses universitaires du Septentrion ( OTTINGER Didier, Marcel Duchamp dans les collections du centre Georges Pompidou, Musée national d'art moderne. Paris : Editions du Centre Pompidou ( http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ens-duchamp/ens- duchamp.htm#texte3 Document Annexe 1 Marcel Duchamp, Nu descendant un escalier Musée d'art de Philadelphie Huile sur toile 149x89cm Document annexe 2 Marcel Duchamp, Roue de bicyclette, 1913/1964 L'original, perdu, a été réalisé à Paris en 1913. La réplique réalisée en 1964 sous la direction de Marcel Duchamp par la Galerie Schwarz, Milan, constitue la 6e version de ce Ready-made. [...]
[...] C'est le cas du Peigne[7] de 1916, dont la réplique de la galerie Schwarz montre l'inscription sur la tranche : 3 ou 4 gouttes de hauteur n'ont rien à faire avec la sauvagerie qui ouvre les portes à un univers de sens possibles permettant les plus saugrenues interprétations. Pour beaucoup Duchamp aurait voulu évoquer le rapport des mots et de ses ready-made. L'inscription constituerait alors les 3 ou 4 gouttes de hauteur capable de dompter la sauvagerie. Par l'usage des jeux de mots, Duchamp donne donc à ses ready-made une consonance intellectuelle et ironique, et rompt ainsi avec une définition classique et commune du titre La causa mentale Pour Duchamp, dans l'art l'idée prévaut sur la conception effective. [...]
[...] Le choix des objets n'est donc pas tout à fait arbitraire, Duchamp les sélectionne pour leur neutralité esthétique. Autrement dit, l'artiste recherche un objet qui ne contient aucun élément pouvant être considéré comme séduisant ou comme particulièrement repoussant. C'est dans cette recherche de neutralité que réside toute la difficulté quant à la production de ready-made. En effet, la trouvaille de l'objet neutre implique que le gout de l'artiste n'intervienne d'aucune manière dans ce choix, ce qui semble relativement délicat. On peut, cependant, se demander en quoi cet objet serait une œuvre d'art, du moins plus qu'un autre objet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture