Méthode de la recherche en histoire de l’art, d’après Henri Tronchon et Roland Recht

Résumé du document

L'étude comparée des deux documents est intéressante dans la perspective d'une recherche en histoire de l'art. Le premier document est un article intitulé « Une science à ses débuts en France : L'Esthétique ». Il a été rédigé par Henri Tronchon pour la Revue des deux mondes en 1912. Un siècle plus tard, l'historien de l'art, chroniqueur et critique d'art Roland Recht présentait, en tant que professeur au Collège de France et membre d'une communauté scientifique, dans sa leçon inaugurale intitulée « L'objet de l'histoire de l'art » l'évolution des discours et des méthodes qui se sont tenus depuis les débuts de la discipline de l'histoire de l'art.

A travers les questionnements épistémologiques des deux auteurs et cela malgré la distance temporelle qui les sépare leur discours entrent en résonance : les deux textes réfléchissent dans des domaines particuliers aux méthodes et aux figures emblématiques qui ont permis aux idées et aux disciplines d'être légitimes.

Extraits

[...] L'élitisme de la revue tenait certainement à ses réflexions nouvelles, ses expérimentations et ses réactions autour du monde intellectuel français et européen. Un siècle plus tard, l'historien de l'art, chroniqueur et critique d'art Roland Recht présentait, en tant que professeur au Collège de France et membre d'une communauté scientifique, dans sa leçon inaugurale intitulée L'objet de l'histoire de l'art l'évolution des discours et des méthodes qui se sont tenus depuis les débuts de la discipline de l'histoire de l'art. A travers les questionnements épistémologiques des deux auteurs et cela malgré la distance temporelle qui les sépare, leurs discours entrent en résonance : les deux textes réfléchissent dans des domaines particuliers aux méthodes et aux figures emblématiques qui ont permis aux idées et aux disciplines d'être légitimes. [...]

[...] et ensuite des enjeux politiques : la France semble en effet réfractaire à l'idée d'accueillir une philosophie allemande. Ainsi, le contexte historique apparaît comme un des points essentiels de la recherche. Le contexte a bien sûr des conséquences sur la perception d'un fait, d'une personnalité, d'un concept Par exemple, les premiers logements d'artistes ont été attribués par la faveur royale sous Henri IV dont les seuls témoignages que l'on possède aujourd'hui sont les brevets de logements (conservés aux Archives Nationales). [...]

[...] L'idée existe, mais elle n'est pas qualifiée. A la fin du XIXe siècle, quelques écrits tentent une approche par ce que l'on appelle le milieu artistique Henri Tronchon montre au chercheur de quelle manière il doit rester prudent quant à l'usage qu'il fait du vocabulaire selon le contexte historique, l'aire géographique et les usages que l'on peut en faire. Un point essentiel reste l'historicité des notions, qui nous amène à réfléchir au sens de notre idée directrice pour construire un objet d'étude de manière claire et critique. [...]

[...] Le rôle de l'identité sociale est donc important. De la même manière, Henri Tronchon explique dans quel contexte défavorable qui avait empêché au terme esthétique d'être adopté par les Français alors qu'en Allemagne le terme était couramment employé depuis plusieurs années. En Allemagne, dès 1769 Herder parle de philosophie à la mode. Cette adhésion peut s'expliquer par deux raisons : une rapide institutionnalisation de l'esthétique comme discipline philosophique au sein de l'université allemande et d'autre part une large diffusion d'ouvrages comportant le terme. [...]

[...] Le lien entre l'histoire et la notion de quartier artistique est essentiel. La notion de quartier artistique évolue puisqu'au XVIIIe siècle, le quartier du Louvre accueillait en grande majorité les artistes officiels. Les évènements historiques, la Révolution française notamment bouleversent la géographie parisienne si bien que les artistes se voient dans l'obligation de quitter le Louvre pour trouver de nouveaux logements et de nouveaux ateliers. Il est presque impossible de donner toutes les adresses des artistes connus, mais lorsqu'on les reporte sur un plan de Paris on constate à la fois leur dissémination et plus encore leur concentration en quelques quartiers particuliers. [...]