Georges Seurat est né à Paris en 1859 et mort en 1891. Il entre en 1878 à l'Ecole parisienne des beaux-arts, mais abandonne après son service militaire. C'est quelqu'un qui lit beaucoup, qui fréquente le Louvre et l'hôtel Drouot, le Salon et les collectionneurs. Il se fait connaître et recevoir au Salon de 1883, grâce à ses dessins au crayon Conté.
Son oeuvre "Un dimanche après-midi sur l'île de la Grande Jatte" a été réalisée en deux ans, de 1884 à 1886. C'est une huile sur toile de 207.5 sur 308.1 cm, conservée au Art Institute Of Chicago. Ce tableau de grand format se caractérise par des tons froids et une technique pointilliste. La scène semble à première vue très réaliste. Mais nous verrons cependant comment Georges Seurat fait de cette scène réaliste de l'époque industrielle une représentation symbolique, voire utopique, mêlant tradition et modernité.
[...] Rapidement le mouvement s'étendra aux autres pays d'Europe : La Hollande, l'Allemagne, la Suisse et l'Italie. Aujourd'hui, la sociohistoire de l'art a tendance à interpréter ce tableau comme une critique sociale : on trouve la parade d'une nouvelle classe de bourgeois enrichis, la représentation d'un couple (une prostituée avec son homme, au premier plan), et l'ensemble reflète une image de loisirs triste Comparaisons De nombreux artistes de cette époque s'étaient intéressés à ce type de lieu de loisirs prisé par les familles. [...]
[...] Au premier plan, des races de chiens étaient associées aux différentes classes : les chiens de l'aristocratie, les terriers étaient associés à la bourgeoisie ; les caniches aux petits- bourgeois et à la classe ouvrière, et les bâtards à la couche sociale la plus basse (les pauvres, les malfaiteurs et les déclassés). Il y a aussi de la camaraderie et des relations amoureuses. Au premier plan, personne n'est vraiment seul. Le canotier renvoie aux rameurs du fond, et forme un groupe avec l'homme en haut-de-forme et la femme d'à côté. A l'extrême droite, deux femmes sont assises près d'un landau. [...]
[...] Aussi, on peut voir que le vent souffle de droite pour la voile à gauche, et de gauche pour les autres bateaux. Une verticale divise le tableau en deux parties égales et détermine la position du personnage central : c'est la femme et la fillette en blanc, qui est d'ailleurs la seule à nous regarder en face. Chaque moitié du tableau est divisée verticalement, où sont insérés les deux groupes principaux : l'un, à droite, formé par le couple, et l'autre à gauche, avec deux personnages assis et un étendu par terre. [...]
[...] On remarque qu'il a aussi peint l'encadrement de son tableau avec cette technique. A l'automne 1885, il rencontre Pissarro qui deviendra un de ses principaux défenseurs et s‘appliquera à cette technique. Seurat recherche en fait une harmonie qui passe par la couleur et par la ligne. Le tableau parait alors fait de faisceaux de lumière colorée obtenue par le contraste de ton et de teinte. Il qualifiera sa technique de chromoluminarisme Entre tradition et modernité Le tableau est préparé comme un tableau d'histoire. [...]
[...] Cependant, l'exposition est mal accueillie par la critique, la salle est trop petite et surchargée. C'est un échec financier. Ce tableau surprend et déplait généralement. L'aspect hiératique des personnages et la composition trop ordonnancée rebutent les critiques. Octave Mirbeau dit : Je n'ai pas le courage de rire devant son immense et détestable tableau, qui semble une fantaisie égyptienne [ Pour Huysmans : L'armature humaine devient rigide et dure ; tout s'immobilise et se fige.» Ainsi, les peintres et critiques académiques viennent plus pour s'en moquer. [...]
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