Sciences humaines et arts, Une certaine tendance du cinéma français, cinéma français, François Truffaut, Les Cahiers du Cinéma, Nouvelle Vague, Jean-Pierre Léaud, Jean Aurenche, Pierre Bost
Depuis sa naissance, le cinéma a suscité bien des questionnements, il a donné naissance à de nombreux courants artistiques, influencés par les autres arts tout en les influençant lui aussi. C'est à force de questionnements et de réflexions qu'est né le cinéma de la Nouvelle Vague, dont il est question dans ces documents. Le texte de Truffaut en est évidemment imprégné puisqu'il est considéré comme l'instigateur de ce mouvement cinématographique, de la même façon, le casting de Jean-Pierre Léaud pour le film qui révélera Truffaut au grand public est évidemment significatif de la Nouvelle Vague.
[...] On peut rapidement résumer ce courant en disant qu'il a pour principe de mettre en scène des personnages avec une capacité d'évasion face à la réalité, vers un lointain rêvé et poétique. L'élite à laquelle il s'attaque arrive donc à la suite de ce courant, qu'on appellera réalisme psychologique : c'est un cinéma extrêmement noir et pessimiste, les personnages y sont dominés par une sorte de déterminisme psychologique. Ce courant est notamment influencé par la désillusion liée à la seconde guerre mondiale. [...]
[...] Il va particulièrement s'attarder sur un duo formé par Jean Aurenche et Pierre Bost, considérés à l'époque comme les maitres de l'adaptation. Il va commencer par déconstruire leur fameux principe des équivalences qui défend l'idée que dans toute adaptation d'un roman au cinéma, il y a des scènes intournables Ce sont des scènes qui ne feraient pas clairement appel à l'univers des images ou des sons, elles sont alors supprimées si possible, ou transformées avec des éléments plus cinématographiques, par exemple un ajout de costumes pour substituer une scène faisant appel au champ lexical des odeurs dans la caractérisation d'un personnage. [...]
[...] On voit bien alors, que le principe d'Aurenche et Bost est loin d'être légitime pour tous les films. Il finit donc par ironiser leur slogan Inventer sans trahir en montrant qu'ils ont bien trahis l'œuvre à laquelle l'adaptation, sortie en salle quelques années après l'écriture de leur scénario, a su rester fidèle. Truffaut va en conclure que Jean Aurenche et Pierre Bost ont un tout autre but que celui qu'ils annoncent, celui d'introduire leurs propres convictions et idéologies au sein d'adaptations dont le sujet séduira le grand public, mais qui ne retranscriront pas les intentions de l'auteur. [...]
[...] C'est une nouvelle façon d'envisager le cinéma et d'y placer le rôle de l'auteur au sein de l'œuvre et du genre. C'est l'idée selon laquelle la personnalité de l'auteur se développe à travers sa filmographie. Cette même idée est d'ailleurs énoncée et précisée par Alain Robbe-Grillet avec cette phrase : Je connaissais l'œuvre de Resnais, j'y admirais une composition extrêmement volontaire et concertée, rigoureuse, sans excessif soucis de plaire. On retrouve bien ici les éléments défendu par Truffaut, d'abord puisque Robbe-Grillet parle de «l'œuvre de Resnais il est donc évident pour lui que tous les films d'un même réalisateur doivent être reliés entre eux et défendre des idées communes ou au moins en accord les unes avec les autres. [...]
[...] Dans les documents que nous avons vu, les raisonnements présentés sont principalement déductifs puisque les artistes présentent des situations concrètes, les analysent et les mettent en rapport avec d'autres exemples réels ou imaginaires et en tirent des conclusions plus générale. Ces conclusions peuvent définir le cinéma de la Nouvelle Vague, au moins en partie. Aujourd'hui encore, Les Cahiers du Cinéma se présentent comme dignes héritiers de ce cinéma d'auteur, et ont toujours un avis bien tranché sur les films qui sortent en salle. [...]
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