Tout porterait à croire que le parangon de l'art grec serait la représentation du beau, mais il demeure quelques exceptions. Cette œuvre est une ronde-bosse en pied taillée dans du marbre du Pentélique et mesurant 1,26 m de haut. Elle est assez mal conservée du fait des possibles mutilations qu'elle a subies. Il s'agit d'une copie romaine qui aurait vu le jour sous la dynastie des Julio-Claudiens (14-68), elle fut retrouvée telle quelle à Rome lors de la démolition d'un immeuble en 1907. Rachetée par un certain Jandolo la même année puis par le Metropolitan Museum of Art de New York en 1909 où elle est depuis exposée sous le nom de « Old market woman », elle fut restaurée deux fois au niveau du visage à l'aide de plâtre pour finalement être restituée à son état initial. L'œuvre originale est, suppose-t-on, en bronze et datant du IIe siècle après J-C. L'auteur est inconnu et sa fonction était peut-être d'orner un marché ou le jardin d'une villa romaine concernant la copie, et vraisemblablement un ex-voto pour l'originale. La statue date donc de la période hellénistique, c'est-à-dire entre la mort d'Alexandre le Grand en 323 avant J-C et le suicide de Cléopâtre, reine d'Égypte en 30 avant J-C. Cette période est marquée par la persistance des citées grecques sous-couvertes d'une monarchie hellénistique, le tout dans une conjoncture économique et culturelle confortable favorisant les échanges et par là même une production accrue d'œuvres mêlant des techniques variées.
[...] Par ailleurs, les statues de dévots ou dévotes étaient dédiées par définition aux Dieux en guise de remerciement, de la réception d'une faveur divine. Et cette statue de la vieille dévote de Dionysos met au premier plan la face positive du Dieu ; celle qui est synonyme de plaisir, de bonheur et de joie, en dépit de ses aspects que l'on pourrait qualifier dans l'absolu de burlesques. III) Le thème sous-jacent de la liberté Les symboles d'une indépendance Le dernier aspect de cette vieille dévote à étudier est celui qui tend à prouver qu'elle est autonome. [...]
[...] Rappelons que Dionysos est également le dieu protecteur des femmes et des artistes. De plus, comme nous l'avions dit, son corps disgracieux fait sens de maturité et donc d'expérience. Et cette double perception de la dévote, qui immédiatement est sujette au ridicule et après réflexion semble manifester son indépendance, est l'un des paradoxes fondamentaux de la sculpture. La négligence des traits physiques est représentée par le manteau trop grand qu'elle porte sur son épaule gauche, mais aussi par son Chiton qui est visiblement sans manche. [...]
[...] Rachetée par un certain Jandolo la même année puis par le Metropolitan Museum of Art de New York en 1909 où elle est depuis exposée sous le nom de Old market woman elle fut restaurée deux fois au niveau du visage à l'aide de plâtre pour finalement être restituée à son état initial. L'œuvre originale est, suppose-t-on, en bronze et datant du IIe siècle après J-C. L'auteur est inconnu et sa fonction était peut-être d'orner un marché ou le jardin d'une villa romaine concernant la copie, et vraisemblablement un ex-voto pour l'originale. [...]
[...] L'autarcie, même si ce terme est anachronique vis-à- vis de notre étude, reflèterait néanmoins le comportement de la vieille dévote. En effet, l'autarchisme et une philosophie fondée sur la liberté individuelle rejetant toute forme obligatoire de gouvernement en faveur du règne personnel de chacun sur soi-même. Cette indépendance et indifférence de la vieille dévote pourrait justifier sa participation à des cérémonies dionysiaques en dépit de son âge. Ainsi la vieille dévote de Dionysos est-elle le symbole du réalisme de l'art grec poussé à l'extrême, mettant en scène des personnages et des situations de la vie quotidienne. [...]
[...] Toutefois, le physique disgracieux dû à la posture et à l'âge de la fidèle dionysiaque soulève une question : son corps reflète-t-il son esprit ? [...]
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