Holbein le Jeune, portrait, Henry VIII
Hans Holbein (1497/8-1543). Il vient d'une famille de peintres. En 1514, il part pour Bâle où il travaille pour les imprimeurs et les verriers, il dessine aussi des ornements de livres. Puis en 1527, il arrive à Londres où il trouve un emploi qui lui correspond, celui de portraitiste. Au cours de son second séjour en Angleterre (de 1532 à 1538) Holbein obtient le titre de peintre du roi. En 1536, il devient valet de chambre de Henry VIII. Il bénéficie alors de commandes régulières : décors muraux, portraits officiels, projets de bijoux, etc. Le portrait d'Henry VIII que j'ai étudié date de 1540 (on peut le voir grâce à l'inscription sur le fond qui est : Anno. Etatis. Suae. XLIX. (ce qui veut dire dans l'année de son âge 49, Henry VIII étant né en 1491). Ses dimensions sont de 88,2 x 75 cm, c'est une détrempe sur bois et il est conservé à Rome dans la Galleria Nazionale. L'authenticité de cette oeuvre est discutée mais admise par la majorité de la critique. Paul Ganz y voit, comme Christoffel, la réplique d'un original perdu notamment à cause de l'imprécision du dessin de la chaine au niveau de l'épaule. Grossmann pense à un travail d'atelier d'après des dessins de Holbein, tandis que Stein et Schmid par exemple, admettent l'authenticité de l'oeuvre. Au cours de son règne, Henri fait un usage croissant de son portrait à des fins diplomatiques. Un portrait peut être envoyé comme cadeau politique pour consolider les relations et les alliances avec les cours européennes amies ou rivales. Ce portrait de 1540 a probablement été l'un de ces dons faits à la cour de Milan.
D'où la question, comment Hans Holbein réussit-il à glorifier le roi Henry VIII en restant attaché à l'exactitude des traits physiques et moraux et refusant toute idéalisation ?
[...] La supériorité que sa fermeté, encore plus que son adresse, lui avait acquise dans les négociations étrangères, flattait l'orgueil des Anglais et leur faisait supporter avec plus de docilité les traitements rigoureux qu'ils en éprouvaient Tout chez Holbein, la posture, une main, un vêtement reflète le caractère du visage. Cette figure, dit Michelet, cette figure, quoique belle encore, crevait d'orgueil et de sang, était faite pour donner l'effroi. C'est aussi cette impression que nous avons lorsque nous regardons ce portrait. La corpulence d'Henry VIII est impressionnante. [...]
[...] C'est ce qui explique cette posture droite et simple des personnes représentées, l'unité du fond, ici bleue (ou vert foncé), et l'exécution minutieuse et précise de toutes les parties, notamment des vêtements. Parfois, les artistes perdent de vue le visage du modèle pour représenter l'impression qu'il a produite sur l'esprit du peintre. Le chef- d'œuvre de Rigaud, par exemple, offre davantage au spectateur la grandeur magnifique de la royauté absolue que le portrait de Louis XIV. Holbein, au contraire est soucieux de vérité matérielle. Il reproduit les visages avec l'exactitude des maitres hollandais. [...]
[...] Hans Holbein Le Jeune, Portrait du roi Henry VIII Galleria Nazionale, Rome. Hans Holbein (1497/8-1543). Il vient d'une famille de peintres. En 1514, il part pour Bâle où il travaille pour les imprimeurs et les verriers, il dessine aussi des ornements de livres. Puis en 1527, il arrive à Londres où il trouve un emploi qui lui correspond, celui de portraitiste. Au cours de son second séjour en Angleterre (de 1532 à 1538) Holbein obtient le titre de peintre du roi. [...]
[...] Il prend des notes sur les tons de la chevelure, des yeux, de la carnation etc. C'est d'après ces dessins qu'Holbein peint. Il ne peut faire poser les seigneurs de la cour d'Angleterre comme il faisait poser Erasme à Bâle par exemple. L'œil d'Holbein enregistre directement les angles, les distances et les courbes. Il détermine d'abord les points qui marquent l'écartement des yeux, l'attache du nez, la saillie d'une lèvre, le retrait du menton, et ainsi le visage particulier se construit avec exactitude. [...]
[...] (ce qui veut dire dans l'année de son âge 49, Henry VIII étant né en 1491). Ses dimensions sont de 88,2 x 75 cm, c'est une détrempe sur bois et il est conservé à Rome dans la Galleria Nazionale. L'authenticité de cette œuvre est discutée mais admise par la majorité de la critique. Paul Ganz y voit, comme Christoffel, la réplique d'un original perdu notamment à cause de l'imprécision du dessin de la chaine au niveau de l'épaule. Grossmann pense à un travail d'atelier d'après des dessins de Holbein, tandis que Stein et Schmid par exemple, admettent l'authenticité de l'œuvre. [...]
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