Peindre la réalité d'une bataille n'est pas seulement se confronter à des enjeux de réalisme et à la peinture d'une vérité : un point de vue réel n'évoquera le plus souvent rien d'elle.
Cette limite tient à la nature même de l'objet guerrier dont la complexité et l'échelle échappent aux spectateurs du tableau comme déjà ils échappent aux acteurs de l'affrontement.
Tout tableau de bataille est une condensation :
- temporelle de la bataille qui est une succession d'actions et de mouvements;
- spatiale, elle est le théâtre d'un affrontement qui dépasse le point de vue individuel.
L'individu est fondu dans une masse avec laquelle il fait corps.
[...] Les deux batailles du Louvre montrent les ultimes développements de la peinture de bataille de genre au XVIIIe siècle. L'action comme les combattants restent anonymes, cependant, l'image gagne en monumentalité. CASANOVA , Francesco, Bataille, huile sur toile, Paris, musée du Louvre CASANOVA , Francesco, Bataille, huile sur toile, Paris, musée du Louvre À partir de 1760, les représentations de batailles redeviennent plus attentives à la réalité des formes et des couleurs. Si la touche reste vigoureuse et les coloris intenses, le pinceau cherche moins les effets d'artifices et de taches. [...]
[...] Dans la première partie du XVIIIe siècle la bataille inspira beaucoup moins les peintres d'histoire qu'auparavant. L époque était à la peinture galante, aux compositions gracieuses. On employa même l'expression de guerre en dentelle pour décrire une forme apparemment plus adoucie des affrontements militaires de l'époque, mais il n'en était naturellement rien. On peut mentionner le travail de Charles-Joseph Natoire en 1735-38 à qui l'on commande un cycle sur l'histoire de Clovis pour le décor du château de Philibert Orry, aujourd'hui au musée des Beaux Arts de Troyes. [...]
[...] C'est sous cette forme réduite à une scène de genre que la bataille connaît un succès à la fin du XVIIIe siècle en France avec par exemple Joseph Parrocel et en Europe avec Francesco Giuseppe Casanova. Définition Peindre la réalité d'une bataille n'est pas seulement se confronter à des enjeux de réalisme et à la peinture d'une vérité : un point de vue réel n'évoquera le plus souvent rien d'elle. Cette limite tient à la nature même de l'objet guerrier dont la complexité et l'échelle échappent aux spectateurs du tableau comme déjà ils échappent aux acteurs de l'affrontement. [...]
[...] ISABEY, Combat du Texel, Paris, musée de la marine GUDIN, Combat d'Ouessant, Paris, musée de la marine Bibliographie BLACK, Jerémy, La guerre au XVIIIe siècle, Paris, Autrement Centre d'étude d'histoire de la défense, Art de la guerre, La vision des peintres aux XVIIe et XVIIIe siècles : actes du séminaire tenu à l'Ecole militaire le 7 juin 1997, Paris : Association pour le développement et la diffusion de l'information militaire (ADDIM) DELAPLANCHE, Jérôme et SANSON, Axel, Peindre la guerre, Paris, N. Chaudun LOCQUIN, Jean, La peinture d'histoire en France : de 1747 à 1785, Paris : H. [...]
[...] Dans l'élaboration de ce nouveau style de peinture, Sebastian Vrancx joua un rôle déterminant. VRANCX, Sebastian, Scène de bataille, v1640, Séville, musée des Beaux-Arts La tradition de la bataille topographique, représentée sous Louis XIV par le peintre de bataille topographiste le plus célèbre de son temps Adam Frans van der Meulen, se prolongea au XVIIIe siècle avec entre autres Pierre Lenfant. Ce dernier, dans sa Bataille de Fontenoy, reprend avec un peu de modifications les principes développés par Van der Meulen. [...]
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