« Selon mon étrange point de vue, j'ai même été quelque peu subversif, quoique d'une manière qui s'écarte des normes établies de l'art et de la critique contemporains…Je suis convaincu que si le nu apollinien cessait d'obéir aux règles de l'art académique, il ne pourrait pas être conçu ou traité en tant que forme irréconciliable avec un érotisme ouvert qui tend prafois à la pornographie. Voilà, selon moi, le statut actuel d'un sujet qui pourrait bien avoir dominé tous les autres dans l'aventure humaine de l'art : le nu. » Alair Gomes nous livre ici
l'interprétation de son travail, qui a consisté à l'élaboration d'une oeuvre photographique dédié à la nudité et à la beauté du corps masculin. Cet immense tableau érotique soulève la question de la frontière entre l'érotisme et la pornographie.
Le nu a occupé de tous temps et sous toutes les latitudes, dans sa représentation artistique, une place importante au sein des sociétés. Sous forme de peinture, de sculpture, et plus récemmant sous forme de photographies. « Avec la découverte en 1839 de ce nouveau moyen d'expression, les pionniers n'ont pu qu'être tentés par cette merveilleuse possibilité
qui s'offrait à eux de matérialiser leurs visions érotiques avec un réalisme nouveau. Ils durent
toutefois attendre plusieurs années de recherches avant de parvenir, grâce à des agents accélérateurs, à restituer la changeante beauté du corps humain. » Serge Nazarieff nous livre ici l'étendue des possibilités qui découlent de ces nouveaux moyens techniques mis à disposition des artistes. Aujourd'hui, la vidéo et la photographie sont complémentaires, élargissent le champ des possibles et apportent toujours plus de réalisme.
Néanmoins, on pourrait se demander où s'arrête le nu dit « artistique » et où débute le nu dit « vulgaire ». Et la pornographie ne pourait-elle pas, dans une certaine mesure, être qualifiée d'artistique ? Bien que cette frontière soit très subjective, nous allons tenter d'apporter ici une réflexion personnelle sur la nudité, en s'intéressant d'une part à l'érotisme artistique et d'autre part à la pornographie. Cette frontière instable et floue sera représentée par la frontière entre première et deuxième partie puisque ces deux idées seront naturellement imbriquées une dans l'autre, tout étant une question de point de vue. Nous tenterons d'aborder
tous les supports qui présentent le nu dans la création contemporaine en s'intéressant de façon
égale à l'homme et à la femme.
[...] Annexe : Alair Gomes, Symphony of Erotic Icons, 1966- photos. Collection Alair Gomes Fundaçao Biblioteca National, Rio de Janeiro. [...]
[...] Le photographe Paul Outerbridge a rappelé que, dans les années 1930, des lois strictes régissaient le matériel publiable. La loi semble interdire tout spécialement les mamelons et les poils pubiens ( ) bien qu'on ne puisse pas empêcher la nature de faire pousser ces attributs physiques8. Par conséquent, un photographe comme Edward Weston, qui n'avait ni le temps ni les moyens de voir ses photographies confisquées ou détruites, ou de faire l'objet d'un mandat de perquisition ou d'arrêt9, vérifiait à la loupe ses photos, en 1936, pour s'assurer qu'aucun poil pubien n'apparaissait. [...]
[...] Les restrictions imposées par la loi concernant le nu photographique sont presque aussi anciennes que la photographie elle-même. Peu de temps après que Louis Jacques Daguerre avait été félicité par l'Académie française pour l'invention du daguerréotype à Paris, Noël Paymal Lerebours réalisait déjà d'élégants daguerréotypes de nus féminins, soi-disant à l'usage d'artistes. Quelques années plus tard, le peintre Eugène Delacroix chargea Eugène Durieu de photographier ses modèles pour lui. En 1850, des lois contre la vente de photographies obscènes étaient déjà en vigueur à Paris6. [...]
[...] Pour ceux qui auraient fait semblant de ne pas comprendre, il fait allusion à son pénis. Dans une seconde performance, nous pouvons voir le modèle nu, accroupi devant elle. Cette fois ci, le contact est rompu. Cependant, elle lui impose oralement de multiples positions corporelles. Trois caméras sont positionnées dans la pièce et filment simultanément. Le spectateur peut apercevoir la scène suivant les trois angles de vue différents. Au bout d'un certain temps, le modèle subissant les injonctions de cette jeune artiste, a une érection. [...]
[...] Dans son livre, il tente d'expliquer pourquoi la pornographie est le sujet le plus légitime de la photographie. Pour lui, toute photographie a pour but ultime, la représentation du sexe féminin. Il voit à travers la photographie d'un couple au restaurant, la nuit qu'ils vont passer ensemble. A travers celles de la fuite mortuaire de Lady Di et de son amant, le souhait de se mettre à l'abri des regards au plus vite pour se livrer à des activités plus intimes. [...]
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