art, peinture, Titien, Tiziano Vecellio, fond-forme, mort, religion, avant-guardisme, La Pietà, Le supplice de Marsyas
Tiziano Vecellio (né à Pieve di Cadore vers 1488/89), communément appelé Titien en français, est un très grand peintre italien, du Cinquecento qui a dominé la peinture vénitienne de son époque et fortement marqué la peinture européenne. Durant sa jeunesse, perfectionnant les idéaux Giorgionesques et surtout sont vif sens de la couleur, Titien stabilise un canon de beauté de la figure humaine ; dans sa période mature, il tend à rendre la figure dans son essentialité, avec une gamme chromatique vibrante, pleine de touches de lumière improvisées. Dans la dernière période de son activité, il se créé un intime langage atteignant un très haut degré de lyrisme, allié à de grandes audaces techniques.
[...] Pour augmenter cette impression d' interpénétration décor-personnages Titien utilise les mêmes tons de 2 Vasari mentionne cette particularité vénitienne dans son recueil les Vies, condamnant leur l'intérêt exclusif pour les valeurs chromatiques et lumineuses et l'importance attribuée au dessin et à la forme plastique qui, selon lui, sont des structures conceptuelles fondamentales de tout art et en particulier de la peinture couleurs pour peindre le fond et les figures. Ce procédé est encore plus flagrant dans Le Supplice de Marsyas où la délimitation entre la nature et le ciel est totalement absente. La force de la lumière, déposée par petites touches, augmente ce procédé. On assiste à la dissolution totale de la forme qui, travaillée par une matière picturale dense, et animée par des lumières très mobiles sur un fond sombre, se déstructure. [...]
[...] POPE-HENNESSY John, Titien (traduit de l'anglais par Jeanne Bouniort et de l'italien par Gérard-Julien Salvy) Paris, Editions Gallimard p. CAROLI Flavio et ZUFFI Stefano, Le Titien (traduit de l'Italien par Beatrice Vierne), Paris, Editions Gallimard p. ROSAND David, Le Titien : L'art plus fort que la nature Paris, Editions Gallimard p. Le siècle de Titien : l'âge d'or de la peinture à Venise, Paris, Editions de la Réunion des musées nationaux p. RAI INTERNATIONAL ONLINE, Biografia di Tiziano Vecellio, Banque de données sur INTERNET, Rome http://www.italica.rai.it/index.php?categoria=biografie&scheda=tiziano. [...]
[...] Il n'y a pas de réelles lignes directrices. On peut presque parler d'organisation primitive de la nature sauvage. L'ensemble incohérent de ces compositions mouvementée, désorganisée, donnent à ces deux œuvres une impression de déséquilibre et montrent le désappointement et l'inquiétude de Titien. L'ensemble rend la toile pleine de questionnements sans réponses. Le flou permanent, tel un brouillard qui pèse sur la scène, dévoile l'impossibilité de Titien de dicter des normes objectives de la réalité. Par la dématérialisation et la déformation des figures, il exprime clairement son insécurité, son incertitude sur la mort et sur l'aprèsmort II Une vision pessimiste de la mort A l'approche de la mort, Titien doute. [...]
[...] Par leur attitude méditative et leurs regards pensifs, ils s'évadent mentalement du cadre et de la scène à laquelle ils appartiennent. Titien renouvelle le rapport entre la forme et l'espace, les figures et l'environnement. Les forces qui tendent vers l'extérieur déséquilibrent le tableau, augmentent son instabilité et reflète l'incertitude des derniers jours de Titien, lorsque la foi vacille. La manière dont sont traités la mythologie et la religion chrétienne est à présent caractérisée par une inquiétude qui témoigne, dans la tension renouvelée des figures, du doute profond de la pensée et de l'âme. [...]
[...] Il est de plus en plus dominé par le désespoir et le sens de la mort. C'est durant ces années que sentant que sa vie lui échappe, Titien exprime sa profonde inquiétude existentielle et religieuse. L'ambiance générale de ses œuvres est sombre, angoissante. Titien semble nous présenter une image totalement pessimiste de la mort et de l'après-mort à travers différentes techniques picturales. Un tableau ouvert sur l'extérieur La crainte et le doute de l'après-mort se révèlent entre autres sous forme d'ouverture vers l'extérieur ; comme si la scène se prolongeait à l'extérieur du tableau. [...]
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