Périclès voit dans l'art un moyen d'affirmer la prééminence d'Athènes sur le monde hellénique. Au lendemain de la guerre avec la Perse, en 479, l'Acropole n'est plus qu'un vaste cimetière de pierres et de statues brisées. Athéna Parthénos personnifie l'hégémonie éclairée qu'Athènes se targue d'exercer sur le monde grec. Phidias fut désigné, en 450, directeur général des travaux de l'Acropole, en étroite collaboration avec Ictinos, l'architecte du Parthénon.
Le Parthénon est le seul bâtiment dorique où toutes les métopes extérieures étaient sculptées (avec le Trésor des Athéniens à Delphes). L'ensemble du décor sculpté se compose de 92 métopes en haut relief, d'une frise continue en bas-relief et une cinquantaine de figures colossales dans les frontons. Quelques groupes sont assez pauvrement conçus, d'autres semblent éclater du cadre de la métope. Les meilleurs ont une composition serrée et nettement délimitée.
[...] Au même titre que les métopes du Trésor des Athènes à Delphes illustrent le passage de l'archaïsme tardif au style préclassique communément appelé sévère, les métopes du Parthénon marquent le passage du préclassicisme au style dit libre, dont la frise des Panathénées représente à la fois l'avènement et l'immédiate apogée. Néanmoins, le déroulement continu de la frise ionique n'est pas aussi favorable à l'expression individuelle que le champ limité des métopes. Bibliographie BOARDMAN John. L'art grec ; ed. Thames & Hudson, Collection L'univers de l'art, Paris BONNARD André. Civilisation grecque. [...]
[...] Une autre figure lui fait face (Héra L'attitude pourrait être inspirée de celle de l'Athéna assise d'une célèbre métope d'Olympie (Fig : Musée du Louvre MA 717) mais le traitement des vêtements retrouve le goût de la fin du VIe pour la différenciation extrême des textures : le chitôn de lin, sur les jambes, sur le torse et le bras droit, est animé d'un plissé fin et vivant tandis que le manteau de laine au niveau des cuisses finit en remous profonds. On aperçoit ainsi à travers cette volonté de rompre avec les formules acquises l'esprit du maniérisme qui va dominer à Athènes après 430. Il est difficile de trouver l'auteur qui illustre l'ambiguïté stylistique du Parthénon. [...]
[...] La métope S10 (fig. enlevée en 1788 par Fauvel et achetée par le Louvre en 1818 met en scène un centaure, chauve selon le dessin de Nointel et curieusement gracile, tente de s'emparer d'une plantureuse Lapithe dont le péplos défait révèle les formes. La disproportion des figures, la gaucherie des attitudes, la simplification maladroite de l'anatomie et du plissé, tout indique un sculpteur peu talentueux, qui peine à réaliser un carton qui n'était pas sans audace : la jambe avant droite du monstre est discrètement glissée sous l'étoffe de la jeune femme. [...]
[...] De l'Iliade au Parthénon ; ed. Complexe ETIENNE Roland. Athènes, espaces urbains et histoire. Des origines à la fin du IIIe siècle ap. JC ; Hachette Supérieur, Paris HOLTZMANN Bernard. L'acropole d'Athènes. Monuments, cultes et histoire du sanctuaire d'Athéna Polias ; ed. A. et J. Picard, Paris STIERLIN Henri. Grèce. [...]
[...] En réalité, l'ordre de numérotation d'est en ouest est conforme aux représentations astrales, mais cela est contraire à la progression d'est en ouest des fidèles qui gagnent l'autel d'Athéna en longeant le côté nord du Parthénon. On a suggéré que le côté nord, privé de soleil, convenait bien à ces scènes nocturnes, on a aussi voulu y voir une allusion politique à savoir la victoire mythique des Grecs sur les Troyens évoquerait la toute récente la victoire des Grecs menés par Athènes sur les Perses. Le style est tout aussi difficilement cernable. On remarque néanmoins un caractère pittoresque absent ailleurs avec diverses allusions à des paysages. [...]
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