Sciences humaines et arts, François 1er reçoit les derniers soupirs de Leonard de Vinci, Ingres, 1818, style troubadour, peinture anecdotique, tableaux historiques, Ménagéot, dimension théâtrale, influence flamande, influence Renaissance
Ce tableau intitulé "François 1er reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci" a été peint par Ingres en 1818. Il s'agit d'une huile sur toile mesurant 40x50,5 cm. C'est une œuvre conservée au Petit palais à Paris. Cette œuvre a été peinte pour le comte de Blacas. Ce dernier était l'ambassadeur de Louis XVIII en Italie et était connu comme une personnalité influente sous la Restauration.
Cette œuvre est considérée comme une des œuvres les plus caractéristiques du style troubadour. Ce style troubadour a été lancé par Marius Granet, Jean Louis Ducy, Fleury Richard ou Pierre Révoil. Il s'agit de petits tableaux à sujets historique ou littéraire illustrant les aspects anecdotiques ou sentimentaux de la vie de personnages illustres.
Selon Miel, il s'agit d'un "genre anecdotique ne s'oppose pas à l'histoire mais serait un genre dépendant, un peu subalterne à la peinture d'histoire, même s'il est difficile de savoir ou le genre finit ou l'histoire commence". La peinture de genre anecdotique avait pour vocation de s'opposer à l'école de David et de s'inscrire dans une dimension historique et patriotique comme l'expliquait Delescluze dans les années 1810. Dans cette œuvre, Ingres représente François 1er au chevet de Leonard de Vinci mourant. Ce thème n'a pas été inventé par Ingres lui-même puisqu'une représentation de la mort de Leonard de Vinci vue par François 1er fut effectuée par Ménagéot en 1782, puis repris par la suite par d'autres artistes.
[...] Vint un spasme avant-coureur de la mort ; le roi se dressa, lui prit la tête pour la soutenir et lui manifester sa tendresse en soulageant sa souffrance. Comprenant qu'il ne pourrait recevoir plus grand honneur, cet être d'essence divine expira entre les bras du roi à l'âge de soixante-quinze ans. C'est donc en s'inspirant de l'extrait de Vasari qu'Ingres construit son tableau, en ajoutant des personnages qui n'étaient pas inclus dans l'anecdote sur la vie de LDV. A. Un mélange des genres Selon P. [...]
[...] L'attitude de Melzi avec les deux bras tendus en direction de LDV semble s'opposer à son regard dramatique : ses bras semblent dire voici l'homme dont je vous parle comme s'il présentait quelqu'un ou quelque chose, tandis que son regard semble désemparé. Ingres créé donc un jeu entre les deux groupes : F1 et LDV, groupe remplit d'émotions tristes et le groupe des courtisans qui semblent presque ironique. Il y a donc un contraste qui accentue l'aspect théâtral et montre bien qu'Ingres cherche à faire une peinture anecdotique. [...]
[...] Un tableau centré autour de l'émotion 1. Une œuvre intimiste qui suscite l'émotion - Format de l'œuvre : petit tableau : espace réduit, donc intimiste. - Spatialité : On est dans un intérieur : chambre à coucher probablement étant donné le lit à baldaquin. On retrouve un parquet en marqueterie qui est en partie dissimulée par la présence des personnages à droite, mais également par le troncages à gauche et la table de chevet sur lequel sont posée une bible et une croix ainsi qu'un tabouret. [...]
[...] Et c'est d'ailleurs une technique nettement utilisés à l'époque d'Ingres. - Cette dimension intimiste de la lumière est d'ailleurs accentuée par les couleurs vives employés par Ingres : teintes violette, jaune et vertes. Elle rappelle d'ailleurs la dimension élégante et raffinée de l'époque de F1 et de rappeler l'idée qu'Ingres s'est correctement documenté pour reproduire l'atmosphère de l'époque. Ingres fait naturellement attention au rendu des tissus comme l'atteste son œuvre du portrait de bonaparte consul Une dimension théâtrale - baldaquin : donne un côté théâtrale par ses grands rideaux qui peuvent être tiré comme une scène de théâtre Siège de l'époque : ici, Ingres montre bien que son œuvre est faussement historique puisqu'il représente un siège datant de l'époque impériale : il s'agit d'une bergère avec des accoudoirs à enroulement (c'est-à-dire de son époque) et non pas de la Renaissance. [...]
[...] On retrouve également un des élèves de LDV, Francesco Melzi. Enfin, Ingres représente un religieux à sa droite : est-ce Léon X ou cardinal de Tournon. Quoiqu'il en soit, Ingres a représenté des personnages de même époque et de même lieux afin de donner de la crédibilité à son œuvre ( même si cette scène n'a pas eu lieu, puisque les historiens ont pu démontré que F1 n'avait pu être présent à la mort de LDV). - Mise en avant des personnages importants : ainsi F1 et LDV sont les deux personnages centraux de la pièce. [...]
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