On peut dire que le suprématisme et le constructivisme sont des mouvements précurseurs de ce nouveau type de pensée car ils ont permit de passer à un type d'art beaucoup plus abstrait et qui entraîne le spectateur dans une réflexion qui n'avait même pas lieu d'être dans les mouvements de la fin du XIXème siècle où l'art n'était qu'un moyen de «re-présentation».
[...] Cette dernière a entraîné une recrudescence d'expositions de ce type d'oeuvres. C'est ce qui a amené les artistes vers un nouveau mode de communication qui favorise le visuel à l'écrit. Il ne faut plus lire! Il faut voir ! annonça Johannes Molzahn (artiste américain d'origine allemande) en 1982. Les expositions ont commencé à offrir une nouvelle transmission du savoir, l'immédiateté du visuel, mais aussi l'occasion d'associer plusieurs disciplines entre elles, qui étaient jusque-là séparées : l'architecture, la typographie, la photographie, la couleur, la lumière et le mouvement. [...]
[...] Le tableau emblématique de ce mouvement est, sans doute sa première composition, le Carré noir sur fond blanc. Il ne comporte plus que des formes pures et des couleurs pures. Malevitch représente dans ses œuvres un univers infini en blanc dans lequel flottent des formes géométriques. Le spectateur doit visualiser les formes avec leurs multiples positions au travers des différentes dimensions afin de comprendre l'œuvre suprématiste. En parallèle à ce mouvement, un autre courant artistique est né au début du XXème siècle, le constructivisme, fondé par Vladimir Tatlin. [...]
[...] L'idée d'espace réel et d'abandon de la «représentation» picturale séduit de plus en plus et prend de l'ampleur à partir de la fin des années 1950. De nombreux mouvements artistiques des années 1960 jusqu'à ceux du début des années 1970 s'en imprègnent tels que le néo-dadaïsme (appropriation d'objets de tous les jours, du monde réel qui nous entoure), le minimalisme, le pop art (représentation de clichés et autres stéréotypes de la société de consommation), le nouveau réalisme (détournement d'objets qui nous entourent vers un usage esthétique par la récupération de techniques et de matériaux industriels, de déchets ou de langages visuels), ou encore l'art conceptuel (où le concept est considéré comme l'aspect le plus important de l'œuvre). [...]
[...] Les théories de Malevitch et de Tatlin ont éradiqué la perspective illusionniste de la Renaissance, et avec elle, la perception fixe et frontale de l'espace. Lissitzky a donc repris l'espace blanc du suprématisme pour y introduire des volumes aux couleurs plus ou moins neutres et dessinés en axonométrie (les lignes de fuites restent parallèles). Quels sont les héritages dans les années 60 de cette œuvre ? Le langage de la photographie n'est pas le langage de la peinture, et la photo a des particularités que la peinture n'a pas. [...]
[...] Espace Proun de El Lissitzky 1923 Comment situez-vous cette œuvre par rapport à Malevitch et à Tatlin? Entre 1910 et 1920, on assiste en Russie à une effervescence dans le domaine de l'art qui a donné naissance à d'importants mouvements d'avant- garde tels que le constructivisme et le suprématisme dont ont fait partie El Lissitzky. L'espace Proun est une œuvre qui se distingue par rapport aux autres par le fait qu'elle ne se limite plus au cadre traditionnel d'un plan quelconque, elle s'étend à l'ensemble des murs, au sol et au plafond de la pièce. [...]
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