Aux quatorzième et quinzième siècles, un nouveau phénomène artistique s'installe en Europe appelé la Renaissance. Elle apparaît, tout d'abord, en Italie, mais se développera en France et dans les pays du Nord. Durant cette période, en 1434, Jan Van Eyck (1390-1441) réalise l'une de ses œuvres les plus connues : "Les époux Arnolfini". Cette huile sur panneau de bois mesure environ 81,1 cm sur 59,7 cm, et, est conservée aujourd'hui au National Gallery de Londres. Si cette œuvre suscite autant l'attention, c'est d'abord par son réalisme innovant dû aux nouvelles techniques artistiques utilisées par le peintre, mais surtout par sa symbolique profonde qui tend vers un art du portrait riche d'une grande force expressive.
[...] Le réalisme, pour cette œuvre, a pour but la ressemblance avec le réel afin de dévoiler l'identité des personnes représentées; c'est en quelques sortes, une mise à nu de l'âme humaine. C'est d'ailleurs en ce sens que la Renaissance développe le réalisme des portraits: c'est une période où l'humanisme fait son apparition, c'est-à- dire, que l'homme reprend de l'importance en étant au centre de toutes créations et non plus le divin. Il acquiert, une pense, la beauté et des droits, qui tiennent leurs origines de l'antiquité. [...]
[...] Les époux Arnolfini est l'un des premiers portraits bourgeois de l'histoire de l'art qui associe la tradition gothique à un réalisme poussé par un lourd travail de la perspective, du modelé, un souci du détail et un naturalisme minutieux. Elle arbore ainsi toutes les techniques découvertes durant cette renaissance artistique, et grâce à la maîtrise, devient le témoin de la réussite de ces nouveautés. Cette peinture présente deux personnes de classe aisée, notamment déduit d'après leurs vêtements: à gauche, l'homme est vêtu d'une robe courte, flottante, ouverte sur les côtés, en velours doublé de fourrure, ainsi que d'un pourpoint brodé d'or et d'un chapeau de feutre. [...]
[...] D'après le nom de l'œuvre, il s'agit d'un couple et plus exactement des époux Arnolfini: Giovanni Arnolfini était un marchand toscan; il est ici représenté avec sa femme dans ce qui semble être leur lieu de vie. Ce dernier est un intérieur sophistiqué, à l'image du couple, avec du mobilier en bois sculpté, aux lignes assouplies d'après le style changeant de l'époque. Il est assorti à de nombreux drapés rouges aussi minutieusement travaillés que la matière des vêtements. À gauche, une fenêtre est représentée afin de créer un puits de lumière diffuse qui intensifie les couleurs aux tonalités vives et enveloppantes utilisées par l'artiste. Au centre, et donc entre les deux personnages, se trouve un miroir. [...]
[...] De ce fait, on peut donc voir que le sens global de l'œuvre s'appuie sur de nombreux symboles représentés, mais que le plus important reste le miroir, qui est aussi à l'origine de l'attention particulière donnée à ce tableau. Il est le témoin de la performance établie par l'artiste. Jan Van Eyck a fait preuve d'un grand talent dans la réalisation de ce double portrait; notamment en utilisant la peinture à l'huile qui donne cet aspect si fini à l'œuvre. [...]
[...] C'est pour cette technique, dont il s'est servi, qu'on dit de l'artiste qu'il inventa, avec son frère Hubert, la peinture à l'huile. Son style fut bien souvent imité par la suite, par Robert Campin, par exemple, en 1444 avec La vierge à l'enfant devant un pare-feu où l'expression des visages et le rendu des détails est minutieusement travaillé, ou même plus récemment par Grant Wood dans Gothique américain en 1942, qui représente un double portrait précisément modelé pour lequel il s'inspire de l'art gothique et des maitres de la Renaissance, qu'il réalise à l'huile sue panneau de bois. [...]
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