Gustave Courbet expose pour la première fois sa toile Un enterrement à Ornans au Salon de 1850. Cette oeuvre s'avère surprenante sur plus d'un domaine. D'abord, ses grandes dimensions, 3 mètres 15 de hauteur pour 6 mètres 68 de largeur : de telles dimensions sont rares et généralement employées dans le cadre de représentations historiques ou mythologiques. Or, ici, Gustave Courbet choisit de peindre une scène d'enterrement. Un enterrement anonyme dans sa ville natale d'Ornans.
Loin de susciter l'admiration, le choix du sujet provoque au contraire le rejet de la part de la plupart de ses contemporains. La scène s'avère en effet sombre et son caractère « réaliste » ôte toute possibilité d'idéalisation et présente une vérité nue à l'observateur.
[...] Une partie, qui devrait se situer dans le prolongement du regard de l'observateur, est manquante. C'est ici une façon d'inviter ce dernier dans la scène représentée et de donner l'illusion qu'il en est lui même un personnage. Autre symbole, le fossoyeur au bord du trou à gauche qui vient d'achever son travail et qui, en opposition avec la gravité cérémonieuse du curé à côté de lui, n'a pas d'expression notable. L'indifférence de ce fossoyeur face à la mort évoque l'habitude et contribue à désacraliser le phénomène ; à lui enlever tout aspect extraordinaire et donc à l'ancrer encore plus dans une réalité brute et sans ornements. [...]
[...] Dans ce tableau, Courbet a ainsi choisit d'utiliser les habitants d'Ornans comme modèles. Sont visibles, entre autres, le grand père de Courbet, à l'extrême gauche du tableau ainsi que d'autres membres de sa famille ; certains de ses amis et des notables d'Ornans. L'idée du peuple, occupant une place centrale dans cette œuvre, est aussi soulignée par la présence, au bord du trou à droite de deux hommes qui se différencient tant du cortège funèbre que des officiants religieux. Ces deux hommes portent un costume de l'époque de la première République et font ainsi référence à la fois à une période marquante de l'histoire française qu'est la révolution de 1789 et l'avènement d'un nouveau régime politique qui place le peuple à son sommet ; et à la récente révolution de février 1848 qui voit elle même naître une nouvelle république dans la continuité de la première. [...]
[...] D'abord, la scène représentée : Un enterrement parmi tant d'autres. Une scène quotidienne dont la représentation contribue à cette impression de réalisme : En effet, le mouvement du cortège funèbre en opposition avec les officiants religieux à l'arrêt, traduit une action qui se déroule ; d'un événement anodin que le peintre a pourtant pris la peine de conserver. De plus, l'air interloqué de l'un des enfants de chœur ; le visage rouge des deux bedaux et les traits ridés d'une vieille femme en arrière plan à droite du tableau ; par exemple ; prouvent qu'il s'agit bien du peuple qui est peint ; de personnes ayant existé ; anonymes et non idéalisées. [...]
[...] Un enterrement à Ornans est donc un tableau dont l'intérêt réside dans son refus de l'académisme. Courbet utilise un grand format afin de représenter une scène non seulement anonyme ; quotidienne mais aussi lugubre alors que l'usage d'un tel format était au contraire destiné aux œuvres mythologiques ; historique et idéalisées. Courbet introduit la réalité dans la peinture et décide d'en représenter tous les aspects, y compris sa laideur, qui est surtout visible dans cette toile. Il s'inscrit en précurseur en faisant du peuple ; de la masse d'individus indistincts historiquement parlant, un sujet tout aussi digne d'être traité que le sacre d'un empereur, par exemple. [...]
[...] La comparaison entre ces deux œuvres se fait par leur totale dissemblance. Toutes deux d'un grand format ; elles représentent cependant des scènes entièrement opposées. L'intérêt du tableau de David réside dans son aspect historique et dans la noblesse de son sujet : Il s'agit de peindre le moment où Napoléon s'est lui même couronné empereur. Le rouge et le blanc immaculé dominent. La lumière tombe essentiellement sur les personnages de Napoléon, qui tient sa couronne et de Joséphine de Beauharnais, son épouse, qui est agenouillée devant lui. [...]
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