Cycle des mois, palais Schifanoia, Renaissance, astrologie, allégorie politique, culture néoplatonicienne, école de Ferrare, Borso d'Este, fresques, salon d'honneur, Modène, Francesco del Cossa, personnification des étoiles Cosmè Tura, moisson, chasse, Baldassare d'Este, programme iconographique, mythologie
Le cycle du palais de Schifanoia est un décor de fresques tapissant le salon d'honneur du Palais situé dans la ville de Ferrara en Italie. Il s'agit d'un salon de 24 mètres de long sur 11 mètres de large et 7,5 mètres de haut. Ce décor est commandité à la demande de Borso d'Este, Duc de Modène et de Reggio. Les fresques sont réalisées par les meilleurs peintres de l'école Ferrare entre 1468 et 1470. Les artistes ont réalisé cette oeuvre à "secco" ou autrement dit sur un enduit sec. Le cycle fait partie des fresques les plus importantes de la Renaissance italienne du XVe siècle représentant la culture néoplatonicienne et l'astrologie, des signes significatifs de l'histoire de la famille d'Este. Nous allons étudier cette oeuvre en trois parties : le contexte historique de l'oeuvre, ensuite nous entamerons la description de la fresque et enfin nous analyserons artistiquement et stylistiquement l'oeuvre. Afin de répondre à la problématique : comment la salle des mois lie-t-elle art de la Renaissance et astrologie en une allégorie politique ?
[...] Ces fresques qui sortent du cycle viennent pourtant se rattacher aux quatre mois qui sont représentés sur ce mur. La fresque de juin est accordée au signe du Cancer et est attribuée au Maître aux Yeux grands ouverts. La représentation du signe du zodiaque se fait au centre de la frise (151). Au centre nous retrouvons le le 11[e] et le 12[e] décan. Au centre le signe du Cancer représenté sous forme de langouste est surmonté par une femme, la justice personnifiée. [...]
[...] Aux abords du char sont représentées les personnes qui bénéficient de la protection des êtres divins, ils sont appelés les enfants des planètes . Débutons avec le mois de mars, le triomphe de Minerve. Nous distinguons la déesse accompagnée, sur sa droite, d'un groupe de professeurs de l'Université de Ferrare, ils participent à la représentation de la sagesse. Ils ont des traits physiques spécifiques à chacun afin que les hôtes de Borso d'Este puissent les identifier. En effet il était très important de montrer l'implication du duc de Modène dans l'organisation de l'Université de Ferrare. [...]
[...] Les décans sont de mystérieuses allégories des signes du zodiaque. Leurs origines remontent aux anciennes traditions astrologiques indiennes, égyptiennes, grecques ou encore arabes. Ils nous proviennent des traités magiques arabes tels que le Pacatrix ou les travaux de Albumasar connu des humanistes et scientifiques de Ferrare. Nous pouvons aussi citer Michele Savonarola et Pellegrino Prisciani, tous deux sont respectivement un docteur et un astrologue de la cour. Ils possèdent des ouvrages classiques médiévaux et expliquent que chacune de ces figurines préside l'une des arcades correspondant à la subdivision du cercle zodiacal en 36 décans. [...]
[...] Et enfin, en bas on observe des scènes de la vie de cour dirigées par Borso d'Este. Le mur sud Le cycle des mois commence sur le mur sud avec les mois de janvier et de février. Comme on peut le voir sur le plan, chacun des deux mois est entouré par deux portes, soit deux ouvertures en berceau plein-cintre ( et 139). Sur la partie centrale qui sépare les deux mois était représentée une scène de tournois, une fresque presque complètement disparue. Le mois de janvier est selon l'astrologie dédiée au signe du Verseau. [...]
[...] Ici prédomine l'imaginaire avec des scènes mythologiques comme celle des Amours de Mars et de la nymphe Ylia. Nous pouvons remarquer que la sphère céleste est organisée très intelligemment, nous y retrouvons un mélange d'anecdotes mythologiques et de scènes réalistes qui nous permet d'identifier le territoire de Ferrare en 1470. Ce paysage varie entre la tradition du style gothique international et la modernité de l'humanisme du Quattrocento. Au palais de Schifanoia, le triomphe des divinités et le calendrier astral donnent à voir les bons effets du gouvernement. [...]
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