« La Conversation sacrée », Piero DELLA FRANCESCA, 1475

Thèmes abordés

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Résumé du document

« La Conversation sacrée », Piero DELLA FRANCESCA, 1475

Problématique: "Comment à partir de l'image rigoureusement parfaite de la réalité et de la nature, Piero Della Francesca parvient-il à transmettre l'idée originelle du divin ?"

Extrait: "Dix personnages se déploient en hémicycle autour de la Vierge à l'enfant selon une hiérarchie rigoureuse, derrière laquelle une sorte d'abside répète le même choeur dans l'ordre de l'architecture, avec ses dix panneaux de porphyre (andésite rouge, verte ou bleue), sous un oeuf d'autruche qui pend de la voûte à coquille : dix personnages de chair et d'une contemplation immobile auxquels répondent dix panneaux de pierre."

Extraits

[...] Il eut donc confusion entre un tableau qui ne fut jamais exécuté et un tableau exécuté par della Francesca, entre 1472 et 1474. Cette peinture comporte sans doute un caractère votif tableau qui a été offert pour acquitté un vœu) : il se peut qu'elle ait été commandée pour l'église San Bernardino, à l'occasion de la naissance de Guidobaldo de Montefeltro (né en 1472 et fils du duc Frédéric II de Montefeltro) et dans ce cas la date d'un achèvement ne devrait pas excéder 1474, car sur le tableau, le duc en porte pas l'insigne de la Jarretière, ordre qui lui fût conféré cette année-­‐là. [...]

[...] Bibliographie : L'homme en perspective Les primitifs d'Italie Daniel Arasse, Ed. Hazan Tout l'œuvre peint de Piero Della Francesca Pierluigi de Vecchi, Ed. Les classiques de l'art Flamarrion Piero Della Francesca Henri Focillon, Ed. Armand Colin Dictionnaire des mythes et des symboles James Hall, Ed. Gérard Monfort Dictionnaire de la peinture Ed. [...]

[...] L'artiste se serait inspiré de la duchesse Battista Sforza pour dresser le portrait de la Madone Au premier plan, aux pieds de la vierge, impassible, priant à genoux et en armures, déposant devant lui casque et genouillère, se trouve le duc d'Urbin : Frédéric II de Montefeltro (le commanditaire de l'œuvre Sur la signification de l'œuf d'autruche qui est suspendu à la coupole absidale, il faudrait y voir le symbole de la création, de la naissance virginale (c'est la valeur qu'on lui donne habituellement dans les églises d'Abyssinie et de l'Orient chrétien où il est également suspendu), car l'autruche creuse un trou pour l'œuf, le recouvre de sable et le laisse incuber tout seul. Ainsi l'allusion à la naissance de Guidobaldo (fils du duc), dont la mère Battista Sforza, morte l'année de sa naissance en 1472 fut justement ensevelie dans l'église San Bernardino, serait évidente. Il ne faut pas non plus négliger le fait qu'il évoque également l'idée propre à la Renaissance, d'un espace centralisé, parfaitement harmonieux et symétrique, l'œuf étant forme parfaite III/ Analyse de la forme Nous pouvons constater une lumière tombant perpendiculairement sans aucunes ombres portées, baignant les personnages. [...]

[...] Nous pouvons également observer que la tête des personnages sont sur le même axe horizontal (principe d'isocéphalité), axe qui est contredit perpendiculairement par celui, vertical, passant par l'œuf et le nombril de l'enfant Jésus Selon Raggihianti, ce retable aurait été mutilé sur tous les cotés. Dans sa forme originale, il serait plutôt apparu comme encadré au premier plan par des piliers latéraux, (dont on aperçoit encore la fin des corniches) et par un grand arc en contre-­‐jour. Ce spécialiste à ainsi composé un schéma, rétablissant ‘'idéalement'' cette peinture. [...]

[...] Hommes, anges et Vierge sont rapprochés selon une hiérarchie rigoureuse, tandis que la perspective installe une architecture moderne et glorificatrice ; par la lumière l'œuf est amené à l'aplomb de la Vierge et l'équilibre coloré introduit une atmosphère de méditation mystique, concentrée dans la prière de la Madone, l'attitude du duc en armure et la contemplation immobile des personnages. En mettant la science mathématique au service de la prière, Piero Della Francesca parvient ainsi à retransmettre parfaitement l'idée originelle du divin. [...]