Le XVIIe siècle voit Rome connaître un regain remarquable, qui s'appuie sur le pouvoir matériel et spirituel de l'Eglise triomphante. Il est aussi le siècle mystique où les images exaltent le culte. Rome est alors la capitale des arts, siège de la papauté, centre d'une réforme interne de l'Eglise et du triomphe du catholicisme. Elle est un centre d'attraction majeur pour les artistes qui se regroupent dans l'Académie de saint Luc et qui sont pour la plupart installés près de la piazza del Popolo, où ils peuvent vivre assez librement. Les beuveries et les rixes n'empêchent pas l'émulation artistique,la diffusion et la confrontation des différentes tendances artistiques de l'époque. C'est cet échange qui va nous intéresser, au travers de deux oeuvres inscrites dans l'art religieux du XVIIe siècle: La Décollation de saint Paul d'Alessandro Algardi et Noli me tangere d'Antonio Raggi. Nous allons plus précisément nous intéresser au fait que deux œuvres pourtant plastiquement différentes convergent vers un même objectif: séduire le spectateur et renforcer ainsi le message religieux dont elles sont le support.
[...] Son attribut traditionnel est l'épée, instrument de son supplice, ici tenue et brandie par son bourreau. Le groupe a été exécuté entre 1638 et 1643 par Alessandro Algardi, dit l'Algarde, considéré comme rival du Bernin et incarnant le classique face à la dynamique baroque et qui est pourtant un pur produit de l'Italie baroque. Il est né en 1598 à Bologne, où il est formé dans l'atelier de Ludovico Carracci (Ludovic Carrache) et étudie la sculpture avec Giuliu Cesare Conventi. [...]
[...] Il s'agit de problématiques appartenant à l'art baroque. Ainsi, même si Alessandro Algardi s'inscrit dans un classicisme réaliste, il évolue dans une Rome marquée par le Baroque; et comme l'a écrit Wittkower, l'Algarde fut immédiatement fasciné par le Bernin, il resta dans une certaine mesure sous son influence (L'art et l'architecture en Italie de 1600 à 1750). [...]
[...] Ils reçurent le nom de barnabites peu après leur installation auprès de l église Saint Barnabé à Milan en 1545. L'Algarde est alors considéré comme le parfait et principal représentant du classicisme en sculpture. Le groupe a été placé dans uns structure en baldaquin semicirculaire, polychrome, qui surélève le groupe derrière le maître autel. La haute base est surmontée de colonnes cannelées, coiffées de chapiteaux corinthiens, qui supportent un large entablement couronné d'un fronton semi-circulaire. En son centre, le groupe se trouve sous une voûte en cul de four à caissons dorés, qui pourrait être un signe du divin qui surmonte la scène. [...]
[...] Marie-Madeleine s'est retournée et découvre le Christ qui a un mouvement de recul. Il porte le nimbe cruciforme, et est vêtu de la tunique et du pallium. Du XIe au XIIe siècle, les enlumineurs retiennent deux personnages: le Christ et Marie Madeleine. Le Christ porte l'étendard avec la croix, car il a vaincu la mort. Au début du XIVe siècle, la bannière du Christ porte l'inscription Victor Mortis, et l'on retrouve le tombeau vide, les anges et parfois la visite des Saintes Femmes au tombeau. [...]
[...] Paul détourne le regard, il se résigne à son destin; on peut voir l'acceptation du saint sur son visage, témoignage d'une grande spiritualité. Antonio Raggi a sculpté le Noli me tangere en 1649 pour la chapelle Allaleona de l'église Santi Domenico e Sisto à Rome. C'est un groupe sculpté en ronde bosse, en marbre qui mesure environ 170 centimètres. Ce groupe met en scène deux personnages: un homme debout tend la main à une femme agenouillée qui tente de le toucher. [...]
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