Le titre est de cette oeuvre de Fran Angelico est "Le Christ en croix avec la Vierge, saint Jean l'évangéliste et le cardinal Juan de Torquemada", les dimensions du tableau sont de 88 x 36 cm. La technique est une tempera et or sur panneau. La tempera vient du mot italien signifiant « mélanger » ou « détremper ». C'est une technique picturale consistant à amalgamer des pigments broyés à une émulsion de jaune d'œuf et d'eau. À la Renaissance, la tempera était appliquée à l'aide de pinceaux fins sur des panneaux de bois spécialement préparés. La tempera était le pigment le plus utilisé en peinture sur bois dans l'Italie médiévale et renaissante. Le support est en bois. Le lieu de conservation se trouvait autrefois à Bologne, dans une collection particulière, mais il est à Cambridge, dans le Massachusetts, à Harvard University, Fogg Art Museum depuis 1921.
La destination originelle n'est pas clairement établie. C'est le panneau central d'un triptyque portable. Un triptyque est un retable à trois panneaux. Le panneau était destiné à une église, pour être vu des fidèles. Un retable est une représentation peinte ou sculptée d'un sujet chrétien, posée ou fixée à l'arrière d'un autel pour susciter la dévotion. Les retables peuvent avoir trait au saint sacrifice, illustrer un récit ou représenter le ou les saints dédicataires de l'autel.
[...] Le Christ est commun aux deux : une figure remarquablement fine et blafarde baignée dans une lumière blanche. Fra Angelico joue avec le blanc dans toute son oeuvre : le perizonium est peint avec un blanc insistant. Le contraste entre le blanc et le rouge rend plus traumatiques les coulées de sang. La lumière blanche illumine plus qu'elle n'éclaire. La Vierge et Saint Jean l'Evangéliste : les traits et les gestes peints et délimités avec précision expriment une nouvelle intensité émotionnelle que l'on ne trouve pas dans les précédentes œuvres de l'artiste. [...]
[...] Argan, parle d'humanité sacrale à propos des œuvres de Fra Angelico. Fra Angelico est à la recherche du Beau idéal il recherche en chaque chose une signification symbolique. La perspective et le clair obscur de la Renaissance, construits sur des bases quasi mathématiques et centrés sur la raison humaine, sont remplacés chez Fra Angelico par la lumière, représentative de l'esthétique et de la métaphysique du Moyen-Age, et considérée comme une émanation divine. Il aboutit non pas à la vue objective mais à la vision lumineuse qui sublime le monde et lui restitue l'aspect de l'Eden primitif Les sources littéraires Les Epîtres aux Ephésiens sont une source biblique qui a dû inspirer l'iconographie œcuménique de la Crucifixion avec la Vierge et dix-sept saints. [...]
[...] Pope-Hennessy a redécouvert récemment un panneau qui devait être à l'origine un volet latéral de ce Christ. Le panneau représente Saint Sixte, identifié comme Saint-Pierre. Boskovits admet cette idée et va plus loin : il suggère que cette figure est un martyr de Saint Sixte II dans lequel il décèle un portrait d'Eugène IV. Au centre du panneau se trouve la figure monumentale du Christ crucifié. Les bras de la croix s'étendent sur toute la largeur du panneau, ce qui divise le champ de l'image. On a une partie inférieure rectangulaire et un triangle. [...]
[...] 1440-1442 : C'est peut-être à cette date que Torquemada commanda au peintre un panneau dévotionnel représentant le Christ en Croix avec la Vierge et Jean l'Evangéliste. En effet, Fra Angelico et Torquemada se connaissent : ils sont tous les deux dominicains. Leur rencontre pourrait dater de 1439 lorsque Eugène IV, alors à Florence, fit Torquemada cardinal et le nomma défenseur de la foi . De plus, cette peinture correspond par son sujet et son style aux fresques de la crucifixion de San Marco, elle peut avoir été réalisée parallèlement à la décoration du couvent, elle-même faite en 1441- 1442. [...]
[...] Les deux larrons sont encore en vie et leurs corps musculeux se présentent en biais, en perspective : le bon larron était un malfaiteur du temps de Jésus mentionné par l'Évangile de Luc. Sa punition fut la même que celle du mauvais larron, et de Jésus-Christ : la mort sur la croix. Selon l'Evangile de Luc, peu avant la mort du Christ et alors que les trois personnages étaient déjà mis en croix, le mauvais larron se mit à l'insulter. [...]
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