Ceinture de fer, Vauban, Sébastien le Prestre de Vauban, Louis XIV, commissaire général des fortifications, aménagement du territoire, fortifications, villes fortifiées
Parler de l'œuvre de Vauban, c'est se confronter à plusieurs difficultés de taille. Vauban n'a pas seulement marqué son temps par son génie intellectuel pour le moins diversifié, mais il a inscrit ses réalisations sur le territoire français et même au-delà en Europe occidentale sur une temporalité beaucoup moins restreinte que le XVIIIe siècle. Analyser ses travaux revient en fait à saisir le fonctionnement de la société d'ancien régime tant sur les plans politique, économique et militaire que sur le plan intellectuel dans une réflexion propre à son temps. Le génie de Vauban est non seulement d'avoir concrétisé d'un point de vue physique l'idée que les souverains, voire la « nation française », se faisaient du royaume de France. Avant d'analyser son œuvre à proprement parler, il convient de revenir sur l'homme afin de comprendre tous les aboutissants qui ont fait de lui l'architecte de génie du royaume de France. Loin d'être un simple militaire, on peut le qualifier de touche à touche puisqu'il fut à la fois un économiste, un stratège militaire hors pair, un administrateur, un arithméticien et bien d'autres « casquettes » lui sont attribuées. Sébastien le Prestre de Vauban est né à Saint-Léger de Foucherets en 1633, dans l'Yonne actuelle. Il est issu de la petite noblesse locale. Loin d'être un écolier auréolé de succès, ses débuts sont quelque peu chaotiques. Il entame dès 1651 son apprentissage militaire dans le régiment du Prince de Condé alors ouvertement séditieux à l'encontre du pouvoir royal. Ainsi à peine deux années plus tard il se retrouve prisonnier, mais ses qualités alors démontrées d'efficacité l'amène à être repéré par Mazarin alors principal ministre (1643 à 1661) de Louis XIV. Ce dernier envoie Vauban au service du chevalier de Clerville alors commissaire général des fortifications. C'est sous son service qu'il fait ses armes en tant qu'ingénieur puisqu'il obtient son brevet en 1655. C'est alors qu'il participa à de nombreuses batailles, mais assuma également des postes de commandement militaire comme sa charge de Gouverneur de Lille en 1668, sa nomination en tant que maréchal de camp en 1676 ou son rôle de lieutenant des armées du roi en 1688. Toutefois, pour la partie qui nous intéresse c'est en 1678 qu'il devient commissaire général des fortifications. Vauban aura à son actif la charge d'aménager plus d'une centaine de places fortes sur les limites du royaume et au-delà ainsi que de construire une trentaine de sites fortifiés nouveaux comme des citadelles.
[...] REPRÉSENTATION Ces systèmes ont un impact à une échelle locale par une transformation d'un site. Or quelle est l'organisation de ces édifices à l'échelle nationale ? Est-ce que cette organisation est homogène ? La réponse est non puisque l'on ne peut assimiler la réalisation du Pré carré dans le nord de la France au cas national. En effet, une réflexion toute particulière est apportée au nord de la France dans le sens où une double ligne de défense prend corps suivant le modèle du déploiement de l'infanterie sur un champ de bataille. [...]
[...] Ensuite vient l'aménagement des cours d'eau afin d'amener l'eau dans les fossés. On retrouve son projet initial de créer ainsi « deux grands étangs de part et d'autre de la citadelle » selon ses propres dires. Vauban fit construire un aqueduc apportant l'eau à la fois à la ville et à la citadelle, mais cependant on ne retrouve pas la présence de puits comme à Lille notamment permettant de capter l'eau du Crinchon provenant du ruissellement. Source : Musée de Vincennes Contrairement à Lille, Vauban n'éprouve pas ce lien d'« affection » prétendue pour Arras. [...]
[...] Même s'il n'avait pas les responsabilités qui incombaient à Vauban ou d'Aspremont il eut une place importante. Il est en fait l'espion de Vauban pour surveiller les faits et gestes d'Aspremont et surtout il rectifia les erreurs de ce dernier. Thomas de Choisy (1632-26/02/1710) travaille sous les ordres de De Barles, mais son rôle n'est pas spécifié, mais son passage sur le chantier n'excéda pas un an. Il fut le premier gouverneur de la ville de Sarrelouis en Allemagne actuelle. Arnould-Joseph Thiéry (1627-1694) est un entrepreneur du projet arrageois. [...]
[...] Il convient tout de même de saisir les enjeux financiers. Louis XIV accorde une attention toute particulière à ce projet de frontière de fer ce qui transparaît dans les crédits dévolus à ces projets. Sur les vingt-deux années de constructions livres tournois sont dépensées selon Ch. LECOMTE. Budget annuel alloué aux fortifications : Les décisions royales fluctuent en fonction des circonstances tantôt en supprimant de certains ouvrages sans intérêt stratégique alors ou la création de places nouvelles ou le plus souvent une amélioration de sites préexistants. [...]
[...] Sa construction débute en 1667 soit juste après sa prise et s'achève en 1670. Par ses dimensions imposantes : un fossé très large (40 des murs hauts (12 Vauban a conçu volontairement « la reine des citadelles » de par sa proximité géographique avec la frontière avec les Pays-Bas espagnols et surtout pour contrôler cette population néo-française. Elle a été conçue pour abriter en temps de paix pas loin d'un millier d'hommes et davantage en temps de conflits. Tout y est prévu pour une mobilisation rapide et optimale des troupes en cas de siège par des procédés architecturaux comme l'agrandissement des escaliers en largeur et pour subvenir aux besoins élémentaires des hommes. [...]
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